Votre enfant est en surpoids ? Comment réagir ?
Publié le 29-01-2017 à 16h16 - Mis à jour le 29-01-2017 à 16h28
Le surpoids chez un enfant est un problème complexe à gérer pour les parents qui se posent de nombreuses questions. Les réponses de nos experts. Le surpoids de l’enfant ne doit pas trop inquiéter avant l’âge de six ans où le rapport poids-taille se stabilise. Mais au-delà, il doit être pris en considération car "le surpoids peut être une difficulté à grandir en cherchant trop de plaisir dans la nourriture", précise Virginie Megglé, psychanalyste.
Ne pas regarder son enfant au travers de son propre poids
Entre les parents qui ont un poids dans la norme, et ceux qui sont en surpoids, les réactions face aux kilos en trop de leur enfant ne sont pas les mêmes. "Des parents en surpoids peuvent ne pas réagir à celui de leur enfant, pensant qu’ils sont tous pareils dans la famille", précise la psychanalyste. "Or, ce dernier peut souffrir de sa corpulence. D’autres, en revanche, acceptent leur surpoids mais n’ont pas envie que leur enfant, notamment s’il s’agit d’une fille, soit forte, alors qu’ils trouveront cela moins gênant chez un garçon."
"Un enfant de moins de dix ans en surpoids n’est pas maître de son alimentation", prévient Nathalie Negro, diététicienne-nutritionniste, responsable du centre nutritionnel des thermes de Brides-les-Bains. "Il faut donc voir avec les parents ce qu’ils servent aux repas."
Fille, garçon : comment gère-t-on leurs kilos superflus ?
"Le surpoids de la fille est souvent davantage pris en compte que celui du garçon", dit Virginie Megglé. "La mère a l’impression de pouvoir plus agir sur sa fille que sur son fils. Elle considère ce dernier comme plus intimidant ou le met sur un piédestal. Pourtant, un garçon en surpoids se sent aussi malheureux qu’une fille." Pour Nathalie Négro, "la prise en considération plus importante chez la fille est d’autant plus ennuyeuse que la transformation de son corps à la puberté peut régler naturellement le problème, alors que c’est plus rare chez le garçon".
De quelle façon lui en parler ?
"À six ans, un enfant n’a pas le niveau de raisonnement pour gérer son surpoids", précise la psychanalyste. "Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas lui en parler. Mais il faut éviter toute formulation négative, car l’enfant est souvent hypersensible." On ne lui dira pas : "C’est quoi, ce petit ventre rebondi ?", "Il faut encore que l’on achète un pantalon ou une robe la taille au-dessus", "Arrête de manger, regarde comme tu es gros"… "Les parents doivent observer ce que mange l’enfant et lui faire des propositions pour changer d’alimentation, en positivant les choses. Par exemple, on peut lui dire : "Je vais t’aider à trouver le poids dans lequel tu te sentiras bien", "Avec papa, on va t’aider et te soutenir pour y arriver"…" À l’adolescence, les choses se compliquent. "Le jeune peut prendre comme un reproche les remarques sur son surpoids, et se sentir rejeté", prévient Virginie Megglé. "Il aura alors du mal à bien se nourrir. Les parents ne sont pas forcément les mieux placés pour en parler et pour agir."
De quelle manière peut-on l’aider à retrouver la ligne ?
Modifier les habitudes alimentaires d’un enfant ou d’un adolescent prend du temps. Il faut donc s’armer de patience. Mais pas seulement. "Chez un enfant, on ne cherche pas forcément une perte de poids", informe la diététicienne, "mais plutôt une harmonisation de la croissance, c’est-à-dire qu’il grandisse davantage qu’il ne grossisse. En revanche, chez l’adolescent, au lycée, la croissance est terminée, un amincissement est donc nécessaire." Pour l’obtenir, plusieurs choses sont à mettre en place : "Qu’il soit petit ou grand, il faut faire des concessions comme accepter qu’il mange de la pizza ou un croque-monsieur si la portion est petite et accompagnée de légumes, par exemple."