J’ai (trop) besoin qu’on m’aime
Cette semaine, penchons-nous sur ce besoin parfois maladif d’être aimé(e). La chronique de Julie Arcoulin, spécialiste en développement personnel et relationnel.
- Publié le 31-01-2017 à 12h00
- Mis à jour le 31-01-2017 à 13h47
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Cette semaine, penchons-nous sur ce besoin parfois maladif d’être aimé(e). J’entends par là le besoin de reconnaissance impossible à assouvir, le besoin d’être apprécié(e) par tous et tout le monde. Cette faille immense qui vous fait faire n’importe quoi pour n’importe qui en espérant être aimé et reconnu. La chronique de Julie Arcoulin, spécialiste en développement personnel et relationnel.
Vous reconnaissez-vous dans ce profil ?
Marie est le genre de nana serviable, dévouée, toujours disponible et prête à aider les nécessiteux. Elle a l’art de se mettre en quatre, de se mettre au service des autres. Elle prend les choses très à cœur, trop à cœur en fait. On pourrait parfois lui reprocher qu’elle est susceptible et qu’elle fait des histoires de vraiment pas grand-chose. Ce n’est quand même pas si grave si Stéphane ne l’a pas remercié pour son aide sur ce dossier. Pas grave non plus si Manon a oublié son anniversaire malgré tout ce qu’elle fait pour elle.
Marie est ce genre de personne qui fait passer les besoins des autres largement avant les siens. Elle est constamment dans la suradaptation, elle fait toujours exactement ce que l’on attend d’elle. Elle déteste les conflits et les fuit coûte que coûte, parfois au prix d’elle-même. Elle est dans l’attente constante d’un compliment, d’une marque de reconnaissance ou tout autre signe qui lui prouverait qu’elle est aimée et reconnue de tous. Elle se ronge les sangs si ces signes ne viennent pas. Vous vous reconnaissez ? Alors continuez.
Nous avons tous besoin d’amour
Bien évidemment ! C’est une évidence, me direz-vous. Oui, c’est sûr. Nous avons tous besoin d’être aimé. Nous avons besoin d’affection, de tisser des liens et de les entretenir. Nous avons besoin des autres, parfois nous avons même besoin de leur reconnaissance. Tout ceci est normal, raisonnable. C’est quand on est prêt à faire n’importe quoi pour obtenir cet amour, cette reconnaissance et qu’on souffre profondément de ne pas en recevoir que cela devient un problème.
Je vois en consultation des femmes (en grande majorité) prêtes à tout, allant jusqu’à sacrifier ce qu’elles sont intrinsèquement, pour obtenir de l’amour. En tout cas ce qu’elles pensent être de l’amour. Car lorsque elles sont dans cet état de dépendance, de manque sidéral, elles attirent forcément des personnes qui en profiteront.
Nous avons donc tous bel et bien besoin d’être aimé, mais il n’est pas nécessaire d’être aimé par tout le monde. La nuance est importante. C’est dans le deuxième cas qu’on finit par se perdre.

D’où vient cet insatiable besoin d’amour ?
Les ouvrages sur le sujet ne manquent pas. Les explications non plus. Ce besoin viendrait d’un manque d’amour inconditionnel pendant l’enfance. Si vous avez eu un parent incapable de vous aimer tel(le) que vous étiez, vous avez développé la croyance que vous deviez en faire des tonnes pour obtenir son amour. Vous reproduisez donc ce schéma dans vos relations.
Vous avez l’impression de ne pas pouvoir être aimé(e) en étant vous-même, sans en faire des tonnes, sans vous sacrifier pour les autres. Cela vous met parfois dans des situations très compliquées où vous devez être au four et au moulin simultanément. Vous ne recevez pas forcément la reconnaissance espérée et vous vous morfondez dans des « Après tout ce que je fais pour lui/elle ». Ce qui déséquilibre complètement vos relations et vous place en position d’attente face aux autres.
Les autres sont votre baromètre
Les autres, l’amour ou l’affection qu’ils vous donnent vous servent à évaluer et mesurer votre valeur. Vous êtes incapable de vous en accorder alors vous attendez des autres qu’ils le fassent. Ce qui équivaut à leur donner un pouvoir démesuré et donc à tomber dans des pièges relationnels malsains.
Faire dépendre la valeur que vous vous accordez des autres est aussi mauvais pour vous que pour vos relations. Leur donner ce pouvoir c’est glisser sur la pente de la manipulation et leur donner l’occasion de faire ce qu’ils veulent de vous. Vous êtes comme un chien affamé, prêt(e) à manger n’importe quoi pour calmer son ventre. C’est comme ça que vous interprétez la maltraitance, la violence ou tout autre manifestation inadéquate pour de l’amour et/ou de l’affection.
Être constamment en attente de l’amour des autres vous empêche également de mettre vos limites et de vous faire respecter. Ils ont un moyen de chantage et de pression très puissant sur vous puisque vous êtes prêt(e) à tout accepter pour être rassasié(e).
Comment se libérer de ce besoin ?
Pas de recette miracle. Faites un travail sur vous pour comprendre et soigner le manque que vous ressentez. Respectez-vous, aimez-vous, choisissez des relations avec des personnes qui n’attendent pas de vous que vous vous mettiez entre parenthèses. Si vous ressentez un déséquilibre, observez ce qui le crée.
Il n’est pas indispensable d’être aimé(e) de tous. Sélectionnez les personnes qui sont vraiment importantes et lâchez prise pour les autres. Ce n’est pas en faisant totalement abstraction de soi que l’on crée des relations sereines et équilibrées. Une relation est un espace où chacun à le droit de se sentir libre d’être lui-même et aimé tel qu’il est. Si ce n’est pas le cas, changez de relation.
À la semaine prochaine. Suivez-moi sur Facebook – www.juliearcoulin.com