La cryothérapie : 3 minutes à -140° pour un vrai sentiment de mieux-être

Florent Leclercq est kinésithérapeute de formation et exerce tous les jours dans le Brabant wallon. Ce spécialiste a un centre d'intérêt étonnant depuis le début de ses études : il se passionne et étudie les effets du froid sur le corps humain. Car le froid est loin d'être anodin pour l'organisme. Les Cold-Hot, ces poches que l'on peut mettre au congélateur comme au micro-ondes, ne sont par exemple, pas neutres dans leur utilisation. "Quand il est froid, il faut l'appliquer au maximum 15 minutes mais pas plus sinon, cela fait pire que mieux et de 3 à 5 jours maximum, sinon l'effet anti-inflammatoire ne fonctionne plus, reste juste un froid pénétrant qui va ralentir la guérison, comme la médecine chinoise l'a identifié", explique en préambule le kiné.

Il a repris en mai 2016 un cabinet de cryothérapie à Lasne, dans le Brabant wallon. La cryothérapie, c'est cette technique qui consiste à plonger le corps dans un environnement à -130 ou -140° pendant maximum 3 minutes.

Se sentir durablement mieux, même quand on a "rien"

Une torture ? Que du contraire ! Même si cela n'est pas une partie de plaisir sur le moment; les effets ressentis juste après sont extraordinaires. Les séances de cryothérapie s'adressent particulièrement aux personnes souffrant de douleurs articulaires, musculaires, en cas de pathologies chroniques de polyarthtite ankylosante par exemple ou encore pour les personnes souffrant de fybromyalgie.

Mais c'est aussi un moyen de se sentir durablement mieux de manière globale. "Les personnes souffrant de dépression y trouvent un vrai soulagement". C'est aussi conseillé aux personnes sensible à la déprime saisonnière chronique par exemple.

En revanche, prévient Florent Leclercq, "même si la libération d'endorphines permet de mieux lutter contre les fringales et les envies de manger, ce genre de cryothérapie ne brûle pas de calories et ne permet pas une perte de poids. Méfiez-vous de ceux qui vous assurent une perte calorique grâce à cette technique". De même, le kiné insiste : "si l'on vous propose de faire un sauna ou de prendre une douche chaude avant ou après le traitement, cela ne sera pas efficace du tout. "Le corps doit être en mode de fonctionnement normal". La profession étant ouverte à tous, renseignez-vous bien sur le cabinet de cryothérapie dans lequel vous voulez vous rendre.

Comment ça fonctionne pratiquement ?

On rentre dans la machine en sous-vêtements, avec des chaussettes et des petits chaussons supplémentaires ainsi que des gants. la tête n'a pas à être protégée parce qu'elle dépasse de la cabine et ne ressent pas l'effet du froid.

Le froid est produit par de l'azote qui a la particularité d'être un gaz quidescend : il ne montera jamais vers le visage. Lors que l'on rentre dans la machine, on perd directement 10° en superficie et à l'intérieur, le corps perd entre 1 et 1.5°. La première minute, le corps s'habitude et perd sa chaleur, la deuxième minute, vous ressentirez pleinement le froid, les poils se dressent et se couvrent de givre. La troisième minute est plus touchy, pour certains il faut "s'accrocher" mais le kiné reste à vos côtés pour vous encourager. "Cela dépend vraiment d'une personne à l'autre. Certains ressentiront des pressions, une tension là où ils ont mal. Mais globalement, si ce n'est pas très agréable, ça n'est pas douloureux non plus ", explique Florent Leclercq.

Après ces trois minutes, on ressort, on se rhabille et très vite, on ressent un effet bienfaisant dasn tout le corps et la tête aussi. Trois à quatre séances sont nécessaires pour soigner des douleurs ou atteindre un état de mieux-être. "Je vois avec chaque patient son ressenti. Si au bout de 4 séances il n'y a pas d'amélioration notable, alors je lui conseille d'arrêter. la cryothérapie n'est pas un technique miracle".

Que se passe-t-il dans le corps ?

Se plonger dans ce froid plus que glacial provoque des réactions en chaîne dans l'organisme. Comme on vous le disait, le corps qui n'a pas l'habitude d'être confronté à un tel choc thermique va être directement placé en mode survie par le cerveau. Il va y avoir vaso-constriction au niveau des organes internes et une vaso-dilatation dans les zones les moins irriguées pour qu'elles ne gèlent pas totalement : le sang circule un max et les battements cardiaques augmentent en moyenne de 25 battements par minute. Le cerveau est en état de déroute ! Dans ce cas, il lâche tout ce qui est bénéfique pour l'organisme : des flux de protéines anti-douleurs et anti-inflammatoires arrivent à la rescousse et des bonnes doses d'endorphines sont aussi lâchées. Ce sont ces hormones qui apportent un véritable bien-être global : elles sont sécrétées par l'hypophyse et l'hypothalamus en principe lors d'activité physique intense, excitation, douleur et orgasme.

Pour le praticien soignant qui l'applique à lui-même, l'impression ressentie est celle que l'on peut avoir après une bonne balade dans le froid quand on rentre se mettre au chaud. "Mais multipliée par 30 ou 40 !". "On se sent planer et c'est légal" a même plaisanté une de ses patientes.

A faire quand ?

Plus on en fait, mieux on se sent mais là encore, il faut savoir s'arrêter sinon le corps s'adapte et n'a plus assez de réserves pour lâcher en quantité les anti-douleurs et anti-inflammatoires.

• Pour retrouver une sensation de bien-être global durable, ce qui est conseillé : 10 séances trois à quatre fois par an. Les personnes qui sont souvent dans le stress, qui dorment mal, qui ont mal quelque part sans que cela passe pourront voir très vite leur état s'améliorer grâce à cette thérapie.
• Lorsque l'on est sportif et que l'on veut aider son corps à récupérer plus vite, on peut venir une fois par semaine.
• Quand on veut se remettre à la pratique du sport, la cryothérapie peut accompagner le sportif en herbe en lui permettant de ne pas souffrir de courbatures aigües : c'est plus facile de s'y remettre durablement !
• En fait, c'est une bonne solution sans effet secondaire en cas de douleurs qui permet une diminution considérable de prises d'antalgiques et d'anti-inflammatoires.

Votre médecin doit vous délivrer une autorisation pour pouvoir suivre ces séances. Les personnes cardiaques, asthmatiques, ayant des troubles vasculaires ne peuvent pas en bénéficier.

Une séance se monte à 35€ et la pratique n'est pas reprise dans la nomenclature et n'est donc pas remboursée.

>> Florent Leclercq - CryoCenter, place de Ransbeck, 10A - 1380 Lasne. www.cryo-center.be