Et si vous étiez plus indulgent(e) envers vous-même ?
Êtes-vous spécialiste de l’autocritique et de l’autoflagellation ? Est-ce que le moindre de vos échecs vous assaille ? Combien de fois par jour vous dites-vous des choses comme "T’es trop bête !", "Je sais, je suis nul(le)", "Je n’y arriverai jamais" ? La chronique de Julie Arcoulin, notre spécialiste en développement personnel et relationnel.
Publié le 07-02-2017 à 15h41 - Mis à jour le 14-06-2017 à 10h41
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Êtes-vous spécialiste de l’autocritique et de l’autoflagellation ? Est-ce que le moindre de vos échecs vous assaille ? Combien de fois par jour vous dites-vous des choses comme "T’es trop bête !", "Je sais, je suis nul(le)", "Je n’y arriverai jamais" ? La chronique de Julie Arcoulin, notre spécialiste en développement personnel et relationnel. J’aimerais pouvoir intégrer des compteurs d’autocritiques dans les personnes que je reçois en consultation. Souvent, il ne faut pas 10 minutes d’entretien pour que se glisse une méchanceté auto-attribuée dans leur récit.
Voyons ce que cela cache…
Une question de culture ?
Rien de neuf sous le soleil, nous n’évoluons pas dans une culture qui encourage les autolouanges et le droit d’être fier de soi. C’est même tout le contraire. Celui qui ose affirmer qu’il est fier de lui, qu’il a quelque chose à apporter à ce monde, qui parle de ses qualités sans complexe est tout de suite rangé dans la catégorie des crâneurs ou des imbus d’eux-mêmes. La faute à la judéo-chrétienté ? En tout cas, cela ne nous aide certainement pas. Dans cette culture, chaque faute doit être pardonnée et pour obtenir l’absolution, il y a un tas de préceptes dont les interprétations sont diverses et variées. Qui dit faute, dit punition.
Il n’est dès lors pas facile de se donner le droit d’être fier(e) de soi. Pourtant, dans certaines parties du monde, chacun à cette autorisation. Les Orientaux sont bien plus bienveillants envers eux-mêmes. Les règles construites par les religions sont décidément bien ancrées en nous.
Une question d’éducation ?

Avoir des parents dévalorisants n’aide pas non plus. Si vous avez été éduqué par des parents maladroits, maltraitants, peu encourageants, trouvant normal la moindre de vos réussites, il est clair que vous n’avez pas été équipé pour être indulgent envers vous-même.
Si vous avez eu des parents exigeants ou malveillants, vous avez probablement adopté leurs croyances et leurs comportements en les faisant vôtres. Vous reproduisez donc tout naturellement ce que vous avez appris.
Il est essentiel de créer une cassure entre ce qui vous a été transmis et ce que vous voulez être envers vous. En réalité, il n’appartient qu’à vous d’être dans la bienveillance envers vous-même. Chaque fois que vous vous entendrez vous auto-critiquer, changez la phrase en quelques mots plus positifs. Détachez-vous également de ce que l’on vous a imposé. Vous avez le droit d’être fier de vous !
L’illusion de la perfection
Pourquoi ressentons-nous ce besoin de s’auto-flageller constamment ? Est-ce une façon d’expier notre incapacité à être parfait ? Mais c’est quoi « être parfait » ? Connaissez-vous beaucoup de personnes qui ne font jamais d’erreurs, qui réussissent absolument tout ce qu’elles entreprennent, qui savent faire face à tout, tout le temps ? Si oui, demandez-vous si vous connaissez vraiment tout de cette personne. En tout cas, si vous en connaissez suffisamment pour pouvoir vous dire qu’il/elle réussit VRAIMENT tout.
Si la réponse à cette question est non, alors demandez-vous pourquoi diable vous vous infligez le devoir d’être cette personne. C’est impossible. Comprenez bien que chaque autocritique alimente une espèce de cercle vicieux qui vous empêche d’entreprendre, d’oser, d’agir, de vous faire confiance. Les mots ont un pouvoir bien trop sous-estimé. Chaque critique à l’impact d’un coup de couteau dans votre estime de soi. Au contraire, chaque encouragement et chaque mot gentil sont comme une caresse rassurante et sécurisante. Décidez d’être vous-même votre source de positivité.
J’aimerais aussi attirer votre attention sur le fait que vous êtes probablement bien plus sévère avec vous-même qu’avec ceux qui vous marchent sur les pieds ou vous vampirisent. N’est-il pas temps d’inverser cette tendance ?
Acceptez sa part fragile

Je sais, vous avez envie de croire que vous êtes Wonderwoman ou Superman. C’est, en effet, très tentant. Mais vous vous empêchez de l’être en vous autoflagellant constamment. Vous voyez le serpent qui se mange la queue?
D’où vous vient cette obligation d’être parfait(e) et irréprochable ? Que diriez-vous à un(e) ami(e) si vous étiez face à lui/elle en train de s’autocritiquer ?
Vous lui diriez quelque chose du genre : « Ne sois pas si dur avec toi-même. Tu es parfait(e) tel(le) que tu es. Tu ne peux pas faire plus que ce que tu fais. » Alors pourquoi ne seriez-vous pas aussi compréhensif envers vous-même ?
Diminuez votre niveau d’exigence envers vous-même
Ce n’est pas grave si vous n’y arrivez pas du premier coup, ce n’est pas grave si vous avez besoin de répéter plusieurs fois l’expérience pour comprendre, ce n’est pas grave si vous avez oublié la collation de votre fils, ce n’est pas grave si vous n’avez pas utilisé le bon mot dans la bonne phrase, ce n’est pas grave si vous avez oublié d’envoyer ce mail avant de quitter le boulot, ce n’est pas grave si vous tombez parfois dans les pièges relationnels que l’on vous tend. La terre va continuer de tourner. Relativisez.
Vous verrez qu’en étant « mieux-indulgenceveillant » avec vous-même, en vous aimant davantage, en étant aussi conciliant avec vous qu’avec les autres, vous aurez plus confiance en vous, plus d’estime de vous et que cela vous réussira dans vos projets. Vous aurez plus d’audace, plus de courage, plus de soif d’entreprendre. Et le cercle vicieux, devient vertueux…
À la semaine prochaine.