Le burn out, ce fléau contemporain et pernicieux qui nous guette tous

Voilà un terme que nous entendons beaucoup depuis quelques années. Si parfois il est utilisé un peu vite, dans d’autres cas il est sous-estimé. Faisons le point sur ce fléau contemporain. La chronique de Julie Arcoulin, notre spécialiste en développement personnel et relationnel.

Julie Arcoulin
Le burn out, ce fléau contemporain et pernicieux qui nous guette tous
©iStock / Getty Images

Voilà un terme que nous entendons beaucoup depuis quelques années. Si parfois il est utilisé un peu vite, dans d’autres cas il est sous-estimé. Faisons le point sur ce fléau contemporain.

D’abord mettons-nous d’accord sur ce qu’est réellement le burn-out. Il s’agit d’un épuisement physique, émotionnel et psychologique qui apparaît face à une accumulation de stress sur une période plus ou moins longue. Cet épuisement n’arrive donc pas tout à coup, sans prévenir, justement. Il y a des signes qui ne trompent pas mais que les personnes qui foncent vers le burn-out ne voient pas, nous y reviendrons.

Cet état d’épuisement engendre aussi des dérèglements physiques. L’une des notions les plus importantes dans ce phénomène du burn-out est « stress ». Ce stress, qui au départ a pour fonction de nous permettre de nous adapter à notre environnement et qui vise la survie. Le cerveau limbique est le chef d’orchestre de toutes les manifestations du stress, et en particulier de la libération, par nos glandes surrénales, de l’adrénaline et du cortisol (hormones du stress).

Que se passe-t-il dans le corps ?

Lorsque nous sommes en période de stress, l’organisme présente un haut taux de cortisol. Lorsque la période de stress s’étend sur une plus longue période et que les glandes surrénales sont trop sollicitées, elles lâchent. Et l’organisme présente un taux de cortisol effondré. Faire mesurer votre taux de cortisol est déjà une bonne piste pour vous situer dans les stades du burn-out.

Les hormones libérées par le corps en cas de stress, nous permettent d’avoir une réponse adaptée à celui-ci. Elles nous permettent d’avoir une certaine résistance, de garder la tête froide, de ne pas perdre nos moyens, etc. Si les glandes responsables de la libération de ces hormones ne font plus leur boulot, c’est la pagaille.

Les signes (qui échappent souvent aux personnes concernées)

Je vous le disais en début de chronique, les candidats au burn-out ignorent souvent les signes que leur corps leur envoie. Ils fonctionnent comme des bulldozers, un peu en mode « même pas mal ». Une fatigue ? On fait une petite sieste (et encore). De la morosité ? Ca passera ! Plus envie de voir des gens ? Cela arrive, non ?

Voilà le genre de réaction que les candidats au burn-out ont la plupart du temps. Ils préfèrent ignorer les signes plutôt que de se demander s’ils sont bel et bien en burn-out, ou presque. Pourtant, bien des dégâts pourraient être évités si vous écoutiez un peu plus votre corps. Voici quelques signes qui devraient vous alerter :

- irritabilité

- troubles du sommeil

- difficultés de concentration

- fatigue

- hypersensibilité, susceptibilité

- pessimisme

Evidemment, si vous avez naturellement tendance à être pessimiste, irritable et hypersensible, le problème ne vient probablement pas d’un éventuel burn-out. C’est le changement qui est l’indicateur. Soyez attentifs aux messages que vous envoie votre corps. Parfois il suffit de l’écouter pour éviter de vous prendre le mur vers lequel vous foncez.

Est-ce seulement lié au travail ?

Le burn out, ce fléau contemporain et pernicieux qui nous guette tous
©Pexels

C’est un peu comme répondre à la question : « Qui vient d’abord, la poule ou l’œuf ? ». Il est vrai que la plupart du temps le burn-out est attribué au monde du travail. Cependant, je pense que le privé n’est jamais très loin. Si l’on considère qu’il y a, d’une part, une responsabilité qui incombe aux entreprises et à leur mode de fonctionnement, et d’autre part, une part de responsabilité qui incombe au mode de fonctionnement des personnes sujettes au burn-out, on ne peut décemment pas mettre tout sur le dos du monde du travail. Si l’on n’arrive pas à mettre ses limites au travail, il est probable que ce soit la même chose dans le privé. Il faut, selon moi, explorer un peu plus largement les causes potentielles du burn-out, véritable épidémie.

Un autre point favorable au burn-out est le manque de reconnaissance imposé par les entreprises qui voient leurs employés comme des ressources à pomper et non comme des personnes avec un désir d’épanouissement au travail. La charge de travail s’accentue mais c’est inversement proportionnel à la reconnaissance et aux systèmes de récompense instauré par les entreprises.

Y a-t-il un profil plus sensible au burn-out ?

Il semblerait, en tout cas, que les personnes qui font un burn-out (ou ont fait) aient un mode de fonctionnement qui peut présenter les caractéristiques suivantes :

- grande tendance au perfectionnisme

- hyperactivité

- difficulté à se poser, à se reposer

- addiction au travail

- difficulté à connaître ses limites et à les poser

Ces listes ne sont, évidemment, pas exhaustives mais elles rassemblent les caractéristiques les plus fréquentes. Un terrain propice au burn-out, présente aussi des caractéristiques que l’on peut davantage attribuer au fonctionnement des entreprises et de la société. Cet état d’épuisement arrive lorsqu’il y a un désaccord profond entre les valeurs de l’employé et de l’entreprise pour laquelle elle travaille. Lorsque ce déséquilibre est trop grand, il y a une perte de sens pour le travailleur et sans sens, il est difficile de trouver de la satisfaction à long terme.

La semaine prochaine, je vous parlerai du burn-out des aidants et je vous donnerai des pistes pour éviter le burn-out et pour en sortir.

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