L'été, les intestins dégustent... voici 5 conseils de spécialistes pour les soulager
Les vacances ne sont pas toujours de tout repos pour notre ventre. Conseils de spécialistes pour digérer en paix pendant ou au retour de vacances.
Publié le 20-08-2018 à 10h40 - Mis à jour le 20-08-2018 à 10h41
Les vacances ne sont pas toujours de tout repos pour notre ventre. Conseils de spécialistes pour digérer en paix tout l’été.
Le rythme se décale
Entre les grasses matinées plus fréquentes et les soirées qui se prolongent, l’organisme perd ses repères. Ce décalage, source de petite fatigue, peut favoriser les maux de ventre et les diarrhées. En prévention : "L’idéal serait de garder trois vrais repas par jour, dont un petit-déjeuner copieux où l’on peut se faire plaisir avec des aliments gras et/ou sucrés, plus symbolique si on se lève tard, et un dîner plus léger", conseille le Dr Thierry Higuero, gastro-entérologue. Il faut aussi se laisser le temps de digérer : au moins 3 à 4 heures avant de repasser à table pour le repas suivant et 2 heures après le dîner avant d’aller se coucher. La parade : bouger davantage, nager, marcher… il est prouvé que les plus actifs ont moins de soucis digestifs que les autres.
On est loin de chez soi
En camping ou en location, il faut partager ses toilettes sans compter qu’on ne prend pas toujours le temps d’y aller le matin. "Avec la promiscuité, on est moins serein, les muscles ont plus de mal à se relâcher et cela peut entraîner un blocage. La constipation est le trouble le plus fréquent en vacances", observe le Dr Higuero. En prévention : c’est après le petit-déjeuner que le côlon est le plus actif. Le matin, on essaye d’être prêt au moins 15 minutes avant l’heure du départ, pour se laisser le temps d’aller aux toilettes.
Si l’on est systématiquement constipé en vacances, on peut anticiper en prenant un laxatif doux à action différée dès le premier jour (huile de paraffine ou Forlax/Macrogol) : il agira dès le lendemain matin. La parade : ne pas attendre pour débloquer le transit, au risque d’avoir des problèmes hémorroïdaires. Un laxatif sous forme de suppositoire (glycérine ou Eductyl) ou de microlavement (Microlax) permet de se libérer dans les 10 minutes qui suivent. À utiliser de façon ponctuelle.

L’excès de crudités
Les légumes et les fruits du marché sont si bons et si frais, que l’on a tendance à en manger davantage. Gare aux ballonnements causés par l’excès de fibres ! En prévention : toujours intégrer dans les salades composées, des féculents (riz, pâtes, quinoa), des protéines (thon, dés de jambon, poulet) et une matière grasse (vinaigrette, avocat ou olives) afin de favoriser la progression des aliments dans le côlon. Et alterner avec des légumes et des fruits cuits.
"En parallèle, il faut limiter les bonbons et les chewing-gums sans sucres qui contiennent des polyols, et peuvent favoriser les ballonnements", rappelle le Dr Cotinat. La parade : prendre du charbon végétal activé ou de la carbolevure pour absorber les gaz en excès. "Ce n’est pas toujours efficace, mais cela vaut le coup d’essayer", note le Dr Higuero.
Apéros et barbecues à répétition
Apéritifs à rallonge, barbecues bien arrosés… on a tendance à boire et à manger plus gras en vacances. "L’alcool et les graisses cuites sont assez mal supportés par les intestins sensibles et peuvent augmenter les reflux", rappelle le Dr Philippe Godeberge, gastro-entérologue. En prévention : "Si l’on mange un repas gras, composé par exemple de viandes au barbecue, de chips, de fritures…, il faut toujours l’accompagner de légumes pour protéger les intestins", conseille le Dr Martine Cotinat, gastro-entérologue.
Pour limiter le reflux, on évite la caféine et les boissons gazeuses type soda, même les eaux pétillantes. La parade : si l’on a du mal à digérer, le citrate de bétaïne améliore la sensation de trop-plein. Contre les brûlures d’estomac ou le reflux, prendre du bicarbonate de soude (½ c. à café dans un verre d’eau après le repas) ou un pansement gastrique à base d’argile qui tapisse la muqueuse (type Gaviscon) et calme pour 1 ou 2 heures.
Touché par la tourista
Une diarrhée infectieuse peut se déclencher dans les deux heures qui suivent un repas à cause d’une toxine présente dans un aliment, ou plutôt le lendemain si elle est due à un microbe présent dans l’eau ou sur un aliment. En prévention : en Asie, au Maghreb ou en Amérique du Sud, ne jamais boire l’eau du robinet et préférer les boissons encapsulées avec une capsule en métal. Toujours manger bien cuit, même les légumes, et éviter les crudités, les fruits non pelés souvent rincés à l’eau du robinet, les glaçons, les glaces, les jus de fruits frais dans la rue… La parade : "En cas de diarrhée non sanglante et sans fièvre, le mieux est de se reposer le temps d’évacuer le germe indésirable, d’autant que les antiseptiques intestinaux n’ont pas vraiment fait la preuve de leur efficacité", indique le Dr Higuero.
C’est seulement si la diarrhée est très intense ou si l’on doit se déplacer, qu’un ralentisseur de transit type Imodium (lopéramide) ou Tiorfan est utile. En parallèle, on respecte une diète alimentaire (surtout du riz, des bananes), on boit beaucoup pour se réhydrater. On peut également prendre un pansement d’argile type Smecta pour absorber les toxines. Une fois la diarrhée passée, on commence une cure de probiotiques : "Ils permettent d’éviter qu’un inconfort digestif perdure", explique le Dr Godeberge. Préférer ceux qui contiennent des bifidobactéries et lactobacilles (Lactibiane Imedia, Pilèje, ou Bioprotus Voyage, Carrare).