Blue Monday: ce jour qu’on adore détester
Le 3e lundi de janvier est pourtant un jour comme un autre. Un canular devenu un symbole : après, cela ne peut aller que mieux !
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Publié le 17-01-2022 à 07h37
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Ah on va en manger aujourd’hui du "Blue Monday", ce lundi censé être le jour le plus déprimant de l’année, celui où on va tous se sentir moche, fatigué, défait, dépité et de méchante humeur.
Et tout ça donc concentré sur le troisième lundi du mois de janvier. Une date charnière déterminée en 2005 par le psychologue Cliff Arnall, (soi-disant) professeur à l’Université de Cardiff, après avoir mis en rapport des paramètres comme la météo, la période post-fête, les dépenses de Noël… Et qui s’est avérée pas du tout scientifiquement établie. Simplement, le marketing d’une compagnie aérienne s’en était emparé et depuis, tous les 3e lundis de janvier sont des chats noirs.
Et même si la supercherie a été presque autant médiatisée que le Blue Monday, il s'avère que la "sagesse populaire" adore y croire. " Une véritable étude sociologique menée sur une cohorte impressionnante de 340 000 Américains en 2012 s'est attachée à corréler jour de la semaine et humeur. Il en ressort que le vendredi est véritablement un jour où l'humeur (ou le moral) est boostée par l'arrivée du week-end, et ce chez les femmes comme chez les hommes et les actifs, les jeunes comme les retraités ", détaille le psychologue Nicolas Pinon, chargé de cours à l'UC Louvain et la HE Vinci. En revanche, du lundi au jeudi, l'humeur ne varie pas : "Les résultats ont rapporté une fluctuation égale de l'humeur, positive ou négative et une perte de plaisir globale ces 4 jours-là. "
Mais alors, d'où sort cette réticence devant le lundi : "Je parlerais ici de prophétie auto-réalisatrice", avance le psy : les phrases "comme un lundi", la petite angoisse du dimanche soir à laquelle on est davantage à l'écoute puisque moins occupés peuvent faire du lundi un "mauvais" jour. Sauf que quand on y est, tout est pareil qu'un mardi…
Et concernant cette satisfaction de chacun à parler du Blue Monday chaque année, le psychologue y voit une causalité bienvenue dans une période peu ensoleillée et post-fêtes. " Si on pense en plus à nos deux années de Covid, c'est bien simple : globalement, rien ne va ! Or, là, on nous offre sur un plateau une réponse au malaise ressenti. Beaucoup de personnes sont rassurées de penser qu'il y a une causalité entre ce qu'ils ressentent et ce qui est dit concernant l'ensemble de la société." Il n'en faut pas plus pour voir dans le Blue Monday l'idée qu'une fois ce jour "pourri" passé, tout ne peut qu'aller mieux !
