8 mars : ces actrices féministes qui nous inspirent
Lupita Nyong'o, Patricia Arquette, Angelina Jolie, sans oublier Emma Watson, profitent de leur notoriété publique pour défendre les droits des femmes. Retour sur leurs discours marquants en 2014.
Publié le 08-03-2015 à 10h03 - Mis à jour le 08-03-2015 à 14h14
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Lupita Nyong'o, Patricia Arquette, Angelina Jolie, sans oublier Emma Watson, profitent de leur notoriété publique pour défendre les droits des femmes. Retour sur leurs discours marquants en 2014.
Emma Watson
Emma Watson, c’était d’abord Hermione, jeune fille dans Harry Potter. Aujourd’hui, c’est une actrice courue et une femme engagée. 2014 est sans hésiter son année « féministe » puisqu’elle a été nommée Ambassadrice de bonne volonté d’Onu Femmes, l’agence des Nations unies pour l’égalité et l’indépendance des femmes dans le monde. A ce titre, elle a livré un discours frappant de vérités et de sincérité pour le lancement de la campagne He For She (« Lui pour elle »), qui invite les hommes et les garçons dans le monde entier à participer au mouvement pour l'égalité des sexes (notamment avec une pétition en ligne ). "Je trouve qu'il est juste que je sois payée autant que mes collègues masculins. Je trouve ça juste de pouvoir faire mes propres choix quant à mon corps. Je trouve ça juste que les femmes soient impliquées dans la politique. Je trouve ça juste d'avoir droit au même respect que les hommes", déclarait-elle au siège des Nations unies.
"J'ai décidé que j'étais féministe. Cela ne me semblait pas compliqué. Mais mes récentes recherches m'ont montré que le mot féminisme était devenu impopulaire . Des femmes choisissent de ne pas dire qu'elles le sont. Apparemment, le fait que les femmes s'expriment est vu comme trop fort, trop agressif, repoussant et comme une opposition aux hommes."
La jeune femme a aussi appelé les hommes à se mobiliser pour que "leurs filles, leurs sœurs, leurs mères puissent être libres de tout préjugé, mais aussi pour que leurs fils aient la permission d’être vulnérables et humains – récupérant des parties d’eux-mêmes qu’ils ont abandonnées".
Lupita Nyong’o
En interprétant le rôle de l’esclave Patsey dans 12 Years a Slave , sacré meilleur film lors des Oscars 2014, Lupita Nyong’o a accédé à la célébrité mondiale. Et c’est non seulement une actrice hors pair que le public a découvert mais aussi une femme magnifique et intelligente ! Elle n’éblouit pas seulement par ses apparitions sur le tapis rouge mais aussi par ses discours, tellement émancipateurs pour les femmes, et en particulier les femmes noires. L’actrice explique notamment dans un discours à l’occasion de la cérémonie des Black Women à Hollywood à quel point elle a mis du temps à accepter la couleur de sa peau, une couleur encore reléguée au second plan dans le cinéma mais aussi dans la mode...
Adèle Haenel
Meilleur second rôle féminin pour son rôle de sœur aimante et indépendante dans Suzanne en 2014, meilleure actrice aux César 2015 pour son rôle dans les Combattants, Adèle Haenel est une femme battante, justement. En témoignent notamment ses propos dans Grazia : "Pour moi, l’engagement dans le cinéma est artistique avant tout. Je cherche des univers totalement assumés, comme Suzanne ou L’Apollonide : Souvenirs de la maison close.Ensuite, il y a des critères politiques : un film qui s’engouffre dans des clichés sexistes n’est pas forcément nul, mais il y a de grandes chances pour qu’il ne soit pas très intéressant. Du coup, si le film a une exigence politique, c’est au service d’une exigence artistique. Les Combattants fait un pied de nez à l’histoire de la représentation masculine et féminine au cinéma, mais ne s’arrête pas à ce côté militant.
Elle déclare aussi : "Le féminisme ne parle pas que des filles. L’idée n’est pas de dire :" On déteste les hommes". C’est dans le rapport entre les genres que ça se joue : ça s’invente, ça change selon les personnes. (...)Après, le féminisme, ça reste quelque chose à défendre ! Prenez les chiffres sur la violence, les salaires, la répartition du pouvoir, les tâches ménagères… Il ne faut pas lâcher parce qu’on aurait honte de défendre une cause, ou peur de s’associer à des femmes qui détestent les hommes. Parce que ce n’est pas vrai."
Lena Dunham
Voix singulière dans les paillettes souvent aseptisées d'Hollywood, la comédienne, réalisatrice, scénariste et productrice a reçu une avance de plus de 3,5 millions de dollars pour "Not that kind of girl" ("Pas ce genre de fille"), son premier livre autobiographique, écrit avec autant d'auto-dérision et de sincérité qu'elle le fait dans la série. Elle y confie même avoir été victime d'un viol durant son adolescence, fléau contre lequel elle se bat aujourd'hui.
Mais le combat féministe de Lena ne s'arrête pas là. Dans une web série Ask Lena qui lui permet de prodiguer des conseils en vidéo selon les demande des internautes, qui restent anonymes. Comment être féministe en portant un mini short ? Comment assumer son surpoids ? Drôle et utile.
Patricia Arquette
(et Meryl Streep qui applaudit des deux mains !)
Grand moment aux Oscars 2015 quand Patricia Arquette reçoit l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle et se lance dans un plaidoyer pour l'égalité salariale. "À toutes les femmes qui ont enfanté, à tous les contribuables et à tous les citoyens de ce pays, nous nous battons pour l'égalité des droits. Il est temps pour nous les femmes, d'obtenir l'égalité salariale et l'égalité des droits aux États-Unis". Meryl Streep ne peut contenir son enthousiasme, lâchant un YES sorti tout droit de son coeur devant une salle ébahie.
Angelina Jolie
Angelina Jolie, quand elle n'est pas en stiletto sur les tapis rouge ou qu'elle ne joue pas les sorcières en tournage, est sur le terrain, auprès des réfugiés syriens, des femmes victimes de viol en Centrafrique ou des victimes de mines antipersonnel en Tchétchénie. Depuis 2002, la star tient ce qui est probablement le plus beau rôle de sa vie avec détermination : ambassadrice de bonne volonté du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés. Activement engagée dans la lutte contre les viols de guerre, elle multiplie les conférences de sensibilisation devant les hautes instances internationales. Aux côtés du ministre britannique des Affaires étrangères William Hague, lors d' un sommet visant à mettre un terme à ces viols en temps de guerre, elle assène : "ll n'y a pas de futur stable pour un monde dans lequel les crimes commis contre les femmes ne sont pas punis".
On se souvient aussi de ses gros yeux quand Michel Drucker sur le plateau de Vivement Dimanche lui demande si elle est ressortie "fatiguée" de son tournage, étonné qu'elle soit aussi rayonnante après "un film aussi lourd", Angelina lui répond : "Pas plus fatiguée que Jack (O'Connell, l'acteur principal du film, ndlr) et que Miyavi."