En Espagne, polémique sur un torero dans l'arène avec son bébé
L'image de Fran Rivera, esquivant une vachette avec sa fillette de cinq mois dans les bras, a entraîné une polémique en Espagne, au point de déclencher une enquête des services de protection de l'enfance.
Publié le 26-01-2016 à 19h42 - Mis à jour le 26-01-2016 à 19h48
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L'image de Fran Rivera, esquivant une vachette avec sa fillette de cinq mois dans les bras, a entraîné une polémique en Espagne, au point de déclencher une enquête des services de protection de l'enfance.
"Nous manifestons notre souhait d'éviter la répétition de ce genre de comportements et que les retombées médiatiques (de cette affaire) permettent d'éviter qu'on considère (ces situations) comme étant normales", a écrit mardi le défenseur des mineurs de la région d'Andalousie (sud).
L'organisme a en outre transmis le dossier au parquet des mineurs pour qu'il décide s'il y a lieu de poursuivre.
"Nous sommes complètement opposés au fait que l'on cherche à inculquer aux enfants une violence comme celle qu'incarne la tauromachie", a de son côté réagi une porte-parole du parti de défense des animaux Pacma, Laura Duarte.
La formation a saisi le défenseur des mineurs à Madrid, afin qu'il détermine s'il y a une "une imprudence".
La polémique enflait depuis dimanche, lorsque Francisco Rivera, "Paquirri", a publié sur son compte Instagram una image sur laquelle on le voit toréer une vachette, avec sa fille Carmen dans les bras.
"Début de Carmen, c'est la cinquième génération qui torée dans notre famille", lisait-on en légende.
Les réseaux sociaux se sont enflammés pour et contre le torero. Certains des plus connus de ses confrères, comme Eduardo Dávila ou Manuel Benítez ("El Cordobés") diffusant à leur tour des images similaires avec leurs enfants, expliquant qu'il s'agit d'une tradition dans l'univers de la tauromachie en Espagne.
"Ma fille n'a jamais été autant en sécurité. Je suis un torero, je vis pour ca et j'y consacre les 365 jours de l'année", a répliqué Paquirri, dont le père a été tué lors d'une corrida, en 1984 et le grand-père, Antonio Ordonez, était considéré comme l'un des meilleurs toreros au monde.
Selon les dernières données officielles disponibles, 1.868 spectacles taurins ont été organisés en Espagne en 2014. Ils ont attiré six millions de spectateurs selon l'Association nationale des organisateurs de spectacles taurins (Anoet), qui affirme que les "toros" rapportent annuellement 3,5 milliards d'euros.
Mais la tauromachie divise. La Catalogne (nord-est) a ainsi interdit les corridas en 2012, et certaines villes ont suspendu la feria.