"Pas de soucis", "impacter"... Ces expressions qui VOUS agacent
Après la publication de notre article consacré à dix tics de langage contemporains, vous avez été nombreux à réagir. LaLibre.be a lu vos commentaires. Florilège.
Publié le 13-05-2016 à 08h37 - Mis à jour le 13-05-2016 à 08h45
Mardi, LaLibre.be se plongeait dans les méandres du discours, au cœur de ces expressions qui ponctuent la langue française d'aujourd'hui (retrouvez notre article en cliquant ici). Vous avez été nombreux à réagir et à proposer vos suggestions pour compléter notre liste des tics de langage du XXIe siècle. Florilège.

"Y'a pas de soucis": "Tu peux me forwarder le mail du Marketing? - Oui, pas de soucis", ou encore "Désolé pour mon retard ce matin... - Pas de soucis. Tu resteras plus tard ce soir pour compenser!" En 2011, la vénérable Académie française s'était penchée sur cette locution où "souci [est] pris à tort pour 'difficulté', 'objection'" (lire ici). Les immortels suggéraient d'employer à la place un simple "oui" ou bien un plus fastidieux "cela ne poste pas de difficulté".
Anglicismes en pagaille


"En live", alors que "live" suffirait. Ou mieux, pour les amoureux de la langue française, "en direct".
"Impacter": emprunté à l'anglais pour signifier l'influence d'une chose sur une autre. Condamné par l'Académie, ce verbe et cette définition figurent aujourd'hui dans les dictionnaires Robert et Larousse.

"Pour le coup": très utilisée, cette locution adverbiale figure dans la 8e édition du dictionnaire de l'Académie française et signifie à l'origine "pour cette fois-ci". Mais on est d'accord avec notre internaute, "pour le coup", "ça craint un max".

"Trop": tout est "trop" aujourd'hui. "Trop bien", "trop ouf", "trop bon", "trop dingue". Synonyme de "très" ou "extrêmement"... C'en est trop.


"On va dire"/"J'vais dire": une expression qu'on utilise sans s'en rendre compte pour ponctuer ses propos. La preuve avec le célèbre docteur "J'vais dire" qui occasionna un fou rire à François De Brigode il y a quelques années.

"Au niveau de": la très utile "banque de dépannage linguistique" de l'Office québécois de la langue française est claire: "l'expression au niveau de est devenue cliché". Cette locution sert avant tout à signifier "l'idée d'élévation, de hauteur, de rang, de comparaison". Donc "Comment ça se passe au niveau de tes points cette année, toujours aussi faible en français?", on oublie.
"Interpeller" dans le sens de "attirer l'attention": si la police interpelle bien des criminels présumés et si les professeurs interpellent bien les élèves dissipés, pas question qu'un ministre soit "interpellé" par la réaction de l'opposition.