Gand, hype et foodie
On sait que Gand est l’une des plus belles villes flamandes. Mais saviez-vous que depuis quelques années, c’est aussi l’une des villes gourmandes les plus dynamiques de Belgique ?
- Publié le 22-10-2016 à 18h20
- Mis à jour le 24-10-2016 à 14h08
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Si l’on visite Gand, c’est pour profiter de la beauté de son patrimoine architectural et du charme de ses canaux mais c’est aussi, désormais, pour l’offre pléthorique que la ville offre en matière de gastronomie. Une gastronomie étoilée tout d’abord, avec de superbes tables comme le "Vrijmoed", de l’ancien second de Peter Goosens ("Hof van Cleve"H H H) au centre-ville, ou le restaurant bucolique "Benoit en Bernard Dewitte" en périphérie.
Mais ce n’est pas là que se joue la carte maîtresse de la ville natale de Charles-Quint. Troisième ville la plus peuplée et première ville étudiante de Belgique, Gand vit à la fois sur son passé de grande cité drapière et commerçante florissante du XIVe au XVIe siècles, tout en étant étonnamment moderne et dynamique. A l’image de cette superbe rénovation sur le Korenmarkt. Les bâtiments de l’ancienne poste datant de 1909 abritent depuis le mois d’août une galerie commerciale ultrabranchée baptisée "De Post". Opération qui se répétera à la fin de l’année avec le "Holy Food Market", marché couvert foodie inscrit dans une église du XVIe siècle. Tandis que ce n’est pas un hasard si Colruyt a choisi d’implanter, en plein cœur de la ville, au Kouter, son troisième supermarché gourmet "Cru"…
Flemish Foodies
Ce renouveau de la scène gastronomique gantoise, on le doit en grande partie à un trio de jeunes chefs, Jason Blanckaert, Olly Ceulenaere et Kobe Desramaults. En 2011, ils créent le mouvement des "Flemish Foodies", où ils partageaient une approche locavore et une cuisine bistronomique rock and roll, à la fois technique, ludique et se voulant accessible. Grâce à eux, la gastronomie flamande a enfin eu son mot à dire en Europe !
Ces trois-là sont à l’origine des adresses les plus branchées de Gand. Ceulenaere a ainsi ouvert "Publiek", un restaurant étoilé à la cool. Desramaults s’est offert "De Vitrine", une ancienne boucherie du quartier chaud reconvertie en table bistronomique, et sa "Superette", une boulangerie-pizzéria qui n’est pas sans rappeler le très hype "Roberta’s" à Brooklyn. Le chef étoilé fermera d’ailleurs prochainement son "In de Wulf" à Dranouter pour installer son projet gastro à Gand… Enfin, Blanckaert a ouvert le génial "J.E.F" avec sa femme Famke en 2011 et est, depuis, à l’origine de nombreux pop up qui dynamisent la ville. Cet été, "De garage" a ainsi surfé sur la mode du barbecue et, depuis le 12 octobre, avec son frère Michael, il a inauguré le "Aroy Aroy" (assorti d’un livre du même nom), où ils proposent cette fois de la cuisine thaï…
Des concepts à gogo
Pas étonnant qu’une foultitude d’entrepreneurs foodies et créatifs se soient engouffrés dans la brèche (cf. carnet d’adresses). Avec des idées géniales, comme celle du "Wasbar", un concept créé en 2012 à Gand et qui a essaimé dans diverses villes flamandes. Ou le tout récent "Proof", un concept inédit qui permet aux amateurs de spiritueux de déguster tous les flacons de leurs rêves avant de les acheter…
C’est aussi à Gand, ville pionnière en Belgique en matière de végétarisme, qu’Alain Coumont (Monsieur "Pain Quotidien") a installé son premier "Botaniste", une cantine responsable qui mise sur le végétal et les vins nature. Gand, une ville définitivement à suivre…
Un snack ?
Uncle Babe’s
Côté cuisine, "Uncle Babe’s" propose des hamburgers (13 €) et autres sandwiches à l’américaine à se damner. Côté bar, Jurgen Nobels sort des cocktails bien balancés (11-15 €), que ce soient les classiques ou les créations.
Wasbar
Concept né à Gand en 2012 et qui a essaimé dans diverses villes flamandes, le "Wasbar" est tout simplement une wassorette dans laquelle on prend un petit-déjeuner, un lunch léger ou un goûter en attendant tranquillement que son linge soit prêt. Et le week-end, on peut même y bruncher à volonté (20 €).
Noah
Luncher sur un bateau ? C’est possible à Gand, sur la péniche d’Inge et Sigrid, amarrée sur les docks. On y vient pour profiter de l’ambiance à la fois chaleureuse et trendy et pour manger une salade et un plat de pâtes de la semaine, un croque-monsieur, une quiche ou un délicieux couscous épicé et parfumé (14 €). Le soir, on y prend l’apéro.
Ganzerik
A Rooigem, un quartier populaire un peu excentré, la version bobo branché du café populaire, par l’équipe du "Jigger’s". Au menu "Honger en Dorst", une magnifique carte de bière et de bons petits plats tout simples : magret d’oie fumé (5 €), poulet-purée (10 €)…
Le Botaniste
Ouvert par Alain Coumont (créateur du "Pain Quotidien"), "Le Botaniste" surfe sur la tendance végé et santé. Soit, dans un décor de pharmacie, un chouette bar à légumes et vins nature. Au menu, une cuisine aux influences internationales qui voyage allègrement du Maghreb au Tibet. Simple, bon et pas cher (entrée 5 € - plat 8-9 €).
Würst
Lancée à Louvain par Jeroen Meus, chef, auteur et animateur de télé très populaire en Flandre, "Würst" est une mini chaîne installée depuis peu à Gand. Dans une magnifique déco brute contemporaine, on propose ici des hot-dogs (7,50-10 €) qui en jettent et très travaillés (un peu trop même), mais définitivement originaux.
Nunchi
Deux jeunes, Michael aux fourneaux et Henrriëtte en salle, ont ouvert leur comptoir de poche pour proposer des petits plats accessibles inspirés de leurs voyages sous la forme de bento. Soit des petites barquettes garnies (8,90 €-12,50 €), par exemple, de scampis au kimchi, d’aubergines au miso et/ou de nouilles sauce hoisin. Rien de renversant mais satisfaisant.
Un restaurant ?
Oak
Désigné "grand de demain Flandre" par le GaultMillau 2016, l’enthousiasmant chef italo-brésilien Marcelo Ballardin (ex- "Dinner" H H à Londres ou "Hertog Jan" H H H à Bruges) a su séduire les foodies gantois avec son resto de poche trendy, où il propose tous les soirs un menu 5 serv. (60 €) résolument contemporain et hors des sentiers battus de la modernité à la flamande. Avec pas mal d’influences internationales.
Publiek
Ancien chef du "Volta", Olly Ceulenaere épate dans son bistrot étoilé à la cool avec une cuisine singulière d’une belle modernité, à travers des assiettes magnifiquement composées grâce à un art consommé de l’assemblage et de l’assaisonnement. Le soir, menu 5 et 6 serv. à 64 et 74 €.
J.E.F.
Cachée dans une belle maison de maître près du Gravensteen, le resto de Jason Blanckaert et de sa compagne Famke s’appelle tout naturellement "J.E.F", pour "Jason en Famke". Dans une ambiance de table d’hôtes stylée, le chef propose une cuisine bistrotière pleine de peps et de gourmandise. Lunch 28 € le midi et dîner à la carte (env. 60 €).
De Vitrine
On ne présente plus Kobe Desramaults, qui fermera bientôt son "In de wulf" étoilé de Dranouter pour installer son nouveau restaurant à Gand en 2017. Le chef flamand propose dans cette ancienne boucherie du quartier chaud de Gand (d’où le nom du resto) une cuisine bistronomique bien pensée autour d’un menu 4 serv. à 40 €.
De Supérette
A Gand, Desramaults a également ouvert, avec la boulangère américaine Sarah Lemke, une formidable boulangerie-pizzéria. Dans un cadre industriel, l’endroit propose non seulement l’un des meilleurs pains de Belgique mais aussi une cuisine rustique branchée façon "Roberta’s" à Brooklyn.
Volta
C’est un peu là, dans cet impressionnant décor d’ancienne station électrique qu’avait débuté le renouveau de la gastronomie gantoise avec Olly Ceulenaere. La cuisine a aujourd’hui été confiée à Davy De Pourcq. Passé par de belles maisons ("Hof Van Cleve", "Oud Sluis "…), il y sert une cuisine flamande résolument contemporaine (menu 6 serv. 72 €). Bar à vins à l’étage.
Bodo
A l’ombre du Gravensteen, un très joli petit bistrot à la déco scandinave qui propose de bons petits plats du terroir revisités et une belle carte de bières artisanales. Au menu, par exemple, de délicieuses rillettes maison (10 €) servies avec l’excellent pickles de chez Tierenteyn (évidemment !) ou des joues de porc braisées au vin (22 €).
Alberte
"Alberte" propose un concept branché digne de New York ou Berlin. Les chefs s’activent derrière un grand bar-comptoir pour préparer en free style d’excellents "hors-d’œuvre" façon tapas créatifs, à accompagner de vins nature bien choisis. Imparable !
Un peu de shopping ?
Moor&Moor
Une épicerie fine à l’anglo-saxonne qui a du chien. Produits sélectionnés avec soin et petits en-cas sains pour le lunch ou le quatre-heures. Dont de délicieux cheesecakes vegan et du café torréfié maison.
Proof
Magasin et bar, "Proof" est un concept ingénieux créé par Nikkie Declef. Un passage obligé pour tous les amoureux de spiritueux, qui pourront ici goûter les alcools de leur choix et ensuite emporter la bouteille ou seulement un flacon de 5, 10 ou 20 cl.
Un verre ?
Jigger’s
C’est, depuis son ouverture en février 2012, le meilleur bar à cocktails de Belgique. Sous la houlette d’Olivier Jacobs, Jesse Den Dulk et Robin Vande Lanotte, on déguste ici de formidables cocktails créatifs (12-15 €), parfaitement dosés avec des ingrédients locaux et saisonniers. Et le mercredi, c’est le jour des classiques !
Pony’s
Le petit frère du "Jigger’s" a ouvert fin 2015 au "Watt", ancienne usine d’huile de moteur en phase de reconversion, qui accueille notamment des boutiques de créateurs hype. Au menu, les cocktails du "Jigger’s" à prix d’amis (10 €).
The Drifter
Au "Drifter", seul bar tikki de Belgique, on retrouve tous les classiques du genre parfaitement exécutés. Comme le "Dark&Stormy" (11 €) ou un excellent Fancy Daiquiri (11 €) au rhum Plantation ananas.
Toutes les infos pratiques ainsi que bien d’autres adresses gantoises plus classiques sont à retrouver sur le blog "La cuisine à quatre mains".