Louis-Philippe, baroudeur de l’extrême, a le virus de l'aventure

Jessica Flament
Louis-Philippe, baroudeur de l’extrême, a le virus de l'aventure

Louis-Philippe Loncke a un CV d’aventurier aussi long que ses randonnées aux quatre coins du monde. Ce n’est pas un hasard si ce Mouscronnois de 40 ans a été élu "aventurier européen de l’année 2016". Il est le premier à avoir effectué trois treks extrêmes en moins d’un an : 240 kilomètres dans la Vallée de la Mort, 300 kilomètres dans le désert de Simpson en Australie, et 250 kilomètres dans les déserts de sels en Bolivie. Et ce, sans aucune assistance.

Rien ne semble pouvoir arrêter ce mordu de sensations fortes qui ressent sans arrêt le besoin de placer la barre plus haut.

A l’origine C’est au cours d’un voyage professionnel à Singapour en 2002, lors d’une initiation à la plongée sous-marine, que tout commence. "Je suis vite devenu plongeur confirmé, et j’ai eu envie de voir les dessous de la Grande barrière de Corail. Ça s’est transformé en un road trip d’un an en Australie à faire des randonnées de plus en plus longues", se souvient-il. Il trouve sa marque de fabrique en s’attaquant au Larapinta Trail en 2006. Pour ce premier grand projet en Australie, il marche 330 kilomètres en 11 jours en autonomie complète, c’est-à-dire qu’il emporte avec lui tout ce dont il aura besoin et ne demande pas d’aide en cours de périple. "Je n’accepte que les sourires et les encouragements." Cette aventure lui a donné de l’expérience sur une grande variété de terrains et l’envie de s’attaquer à des trails toujours plus risqués.

Louis-Philippe, baroudeur de l’extrême, a le virus de l'aventure
©louis-philippe loncke

Périples Au fil des années, le randonneur de l’extrême a été confronté à des situations difficiles, notamment en Tasmanie en 2007 où il est passé à deux doigts de la mort. "Mon mollet était gonflé depuis trois semaines, l’humidité avait eu raison de mon GPS et je n’avais plus beaucoup de vivres. J’ai donc décidé d’abandonner l’ascension du sommet de La Pérouse et de suivre un cours d’eau pour retrouver mon chemin. Sans ça, je me serais certainement perdu et j’aurais péri. Lorsque j’ai croisé les premiers humains depuis 13 jours, j’ai fondu en larmes. J’étais heureux d’être vivant..."

Un médecin lui apprendra un peu plus tard que son infection au mollet était en réalité le début de la maladie du pied des tranchées qui peut parfois conduire à l’amputation. "Il m’a fallu un an pour retrouver toutes les sensations dans les orteils."

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©louis-philippe loncke

Intarissable, il enchaîne les anecdotes comme on tourne les pages d’un thriller. En 2013, alors qu’il traversait les déserts de sel boliviens, il explique que l’air salin a fortement compliqué son voyage. "Si on respire par la bouche, elle se sèche et on ne peut plus rien avaler. Si on respire par le nez, il saigne, des croûtes se forment et on ne peut plus respirer".

Une passion ou un virus ? Les souffrances font partie de l’aventure mais ne sont rien comparé au plaisir qu’il ressent lorsqu’il mène un projet à bien. "Parfois, je suis contraint d’abandonner mais j’ai toujours la satisfaction d’avoir donné le meilleur de moi-même." Jamais rassasié, il ne peut s’empêcher de planifier de nouvelles épopées dès qu’il termine la précédente. "Je ressens l’envie et le besoin irrépressibles de me dépasser. La mort est une issue possible mais beaucoup de gens prennent des risques tous les jours. C’est un virus qui est en moi et qui ne partira pas."

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