Lufy, jurée de Drag Race Belgique : “Les préjugés ont la peau dure et j’ai peur pour les candidates”
L'influenceuse mode et beauté fait partie du jury, présidé par Rita Baga, de la première élection de la meilleure Drag Queen de Belgique qui démarre ce dimanche sur la RTBF. “Cela va faire jaillir toute la chiasse qu’il peut y avoir sur les réseaux sociaux” déplore Mustii, l'autre membre du jury.
Publié le 19-02-2023 à 10h57
Si le programme Drag Race existe depuis longtemps aux USA (2009) sous le nom de RuPaul’s Drag Race et a été décliné depuis dans plus de dix pays (Royaume-Uni, Pays-Bas, Italie, Espagne et récemment chez nos voisins sur France 2), l’émission produite par World of Wonder Productions -qui a remporté pas moins de 25 Emmy Awards et a permis de lancer la carrière de plus de 150 drag-queens dans le monde- débarque ce dimanche soir sur la RTBF (Tipik).
Pourquoi cette frilosité en Belgique ? “Les préjugés ont la peau dure, concède Lufy, influenceuse belge et membre du jury de Drag Race Belgique. Et le grand public n’est pas forcément averti de certains milieux ni de certaines communautés et qui pourraient alors être malveillant. Pour une chaîne publique, c’est aussi être sûr que cela se passe dans la bienveillance et tant que le moment n’était pas opportun, ils ne l’ont pas fait. Maintenant, on doit être tous fier que l’émission arrive sur une chaîne publique justement.” Et ce n’est pas le chanteur Mustii, autre membre du jury, qui dira le contraire. “On a souvent un avis un peu cliché alors que là, c’est ultramoderne et diversifié. Il y a autant de Drag que d’être humain. Je pense que l’émission montre ça aussi.” Et Lufy de renchérir : “La version belge est en plus très moderne et apporte un vent de fraîcheur comparé à ce que l’on peut voir aux USA.”
Mustii : “Cela va faire jaillir toute la chiasse qu’il peut y avoir sur les réseaux sociaux”
La force du programme est en effet de mettre en avant des thématiques telles que le harcèlement, le coming out, l’acceptation des corps ou encore l’adoption familiale. De quoi craindre le retour des gens sur leur participation à l’émission ? “Alors là, non !, assure Lufy, suivie par trois millions de personnes sur les réseaux sociaux. Si quelqu’un a un avis sur le fait que je participe à une émission de Drag-Queen, honnêtement, rien à faire ! Par contre, j’ai peur pour les candidates. Elles vont être exposées X 1000 en Belgique et à l’international. D’où ma piqûre de rappel en début de saison car cela va arriver. Cela reste clivant. Il faut rappeler aux gens que c’est bienveillant et que cela reste des humains derrière.”
Et Mustii de rajouter : “Cela va faire jaillir toute la chiasse qu’il peut y avoir sur les réseaux sociaux. Ce qui montre aussi à quel point il y a un énorme travail de prise de conscience à faire. Car cela reste clivant.”