Le vélo électrique, c’est polluant, mais pas énormément !
Le bilan pollution des vélos à assistance électrique (VAE) n’est pas neutre, mais les utilisateurs ont une carte à jouer pour le réduire.
- Publié le 03-06-2023 à 20h32
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La notion de pollution peut paraître anodine quand on parle de vélo électrique. Un VAE pollue entre 500 et 1 000 fois moins qu’un véhicule thermique (par kilomètre parcouru) et au minimum vingt fois moins qu’un véhicule électrique à quatre roues. Cela ne l’empêche pas d’être un générateur de pollution.
C'est la phase de production qui est la plus polluante. Un vélo électrique induit de 50 à 200 kg équivalents CO2 selon le modèle ou les marques. À titre d'exemple, le fabricant Riese&Müller communique sur 56 kg par vélo, lorsque Trek tourne plutôt autour de 200 kg. Selon l'Agence française de la transition écologique, l'impact total en prenant le cycle de vie est de 1,1 kg équivalent CO2 aux 100 km pour un VAE, 10 kg pour une voiture électrique et 22 kg pour une voiture thermique.
Parmi les éléments à prendre en compte, il y a aussi le fait que les vélos électriques contrairement aux vélos musculaires, ont des pneus plus imposants pour supporter le poids de l’engin. Cela induit aussi une augmentation de la pollution.
Trek a publié une étude dans laquelle elle analyse les rejets en fonction des composants. Sur son VTTAE Rail de 2019, la batterie de 500 Wh ne comptait que pour 15 % des 229 kg équivalents CO2 (qui prend en compte les équivalents comme le méthane ou le protoxyde d'azote). La fourche était ainsi la plus polluante (16 %), contre 12 % pour les roues, 11 % pour le cadre et 9 % pour le pédalier. Quand on ajoute le chargeur de batterie, cela fait passer en tête du palmarès polluant la partie batterie plus chargeur du VAE.

Les spécialistes évoquent le fait qu’un vélo électrique émet 28 % de gaz à effet de serre lors de sa phase de production. C’est compter sans son utilisation, avec la pollution émise lors de la charge. Un gros problème réside dans le transport des VAE vers le vendeur de cycle et l’utilisateur final. Riese&Müller a quantifié sa part et celle de la distribution à environ 80 % de l’ensemble de ses activités. C’est énorme. Il faut absolument essayer d’acheter du local. Tout n’est pas possible et, on le sait, nombre de composants qui équipent un VAE viennent d’Asie mais, quoi qu’il en soit, si l’achat vient d’un fabricant qui assemble ses vélos non loin de l’utilisateur, cela diminuera fortement son impact environnemental.
Clairement, rien de tel que le vélo musculaire pour protéger la planète. Le vélo électrique reste néanmoins peu énergivore et, surtout, un bon moyen de faire du vélotaff ou du vélo loisir tout en ménageant ses muscles.
Les consciences s'éveillent
En France, quelques fabricants de vélos font preuve de responsabilités environnementales. C’est le cas, par exemple, de la marque Moustache qui fabrique avec des usines à proximité. La Manufacture française du cycle (MFC) qui produit pour Intersport, Cycleurope, Angell, le haut de gamme Decathlon ou Arcade Cycles, fait de même et donne l’opportunité à différentes marques de cycles françaises de produire sur la même chaîne de fabrication. Là aussi un bel effort écologique.
Chez Riese&Müller, l’initiative est intéressante : les cadres ne proviennent plus de Chine par bateau mais par camion du Portugal ; – 23 % d’équivalent CO émis par cadre. Enfin, la marque Cyclik qui a développé des vélos en bambou avec l’idée d’un cercle vertueux qui reprend les éléments suivants : pneus Schwalbe Green à 60 de matériaux recyclés, sellerie en cuir de raisin venant d’Italie et recyclage du vélo en fin de vie.