Sybille Simonis, créatrice de la ligne de vêtements "Fred&Louis": "Aujourd’hui, les magasins sont trop remplis, tout change trop vite"
Ses vêtements, fabriqués à base d’invendus de tissus, permettent de soutenir des enfants dans leur scolarité en Inde.
Publié le 23-07-2020 à 11h26 - Mis à jour le 23-07-2020 à 12h54
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Acheter moins mais acheter mieux”, tel est le credo de Sybille Simonis, 37 ans, qui l’applique quotidiennement dans son métier.
Après plus de sept ans dans la grande distribution textile, cette entrepreneuse a eu envie de changer de mode de vie. "Je voyageais énormément, je vendais de grosses collections qui venaient du Bangladesh ou d’ailleurs. C’était de la ‘fast fashion’, on changeait de collection sans arrêt. J’ai eu envie de faire autre chose." Autre chose mais, précise cette économiste de formation, l’objectif était aussi particulier : "Je voulais présenter des produits qui ont été faits de manière responsable."
C’est ainsi qu’en 2013 naît "Fred&Louis", une ligne de vêtements pour enfants et hommes, essentiellement des pyjamas et des maillots de bain. Deux valeurs dictent la marque : durabilité et responsabilité. Les pyjamas, caleçons et autres sont fabriqués à base d’invendus de tissus et cousus dans un atelier géré par l’ASBL belge A way with you, en Inde. Cette association, créée au début des années 2000, s’occupe d’enfants issus de familles monoparentales. Elle les soutient dans leur scolarité jusqu’à leur diplôme.
Après le tsunami de 2004, l’ASBL a été sollicitée pour fournir du travail aux personnes qui avaient tout perdu, essentiellement des pêcheurs. De fil en aiguille, un atelier de couture a été mis en place. "Cette association m’a beaucoup plu car elle fait quelque chose de très concret. On reçoit périodiquement une newsletter avec le détail de chaque enfant suivi. On peut aussi voir ce que la collaboration a permis : offrir tel nombre de cartables, telle scolarisation…", explique cette maman de quatre garçons. Une fois par an, elle se rend en Inde pour se fournir en tissu dans des grands déstockages de restes d’étoffe : "Il y en a des kilomètres, pourquoi créer des tissus supplémentaires ?"
Les maillots, quant à eux, sont produits au Portugal car c’est de là que provient le tissu nécessaire à leur confection. "L’impact écologique est réduit lorsque l’on produit sur le lieu de l’achat du tissu", indique Sybille Simonis.
Dernière ligne conductrice de la marque : produire dans des quantités raisonnables. "Le but est de créer des vêtements intemporels que l’on peut vendre d’une saison à l’autre. Aujourd’hui, les magasins sont trop remplis, tout change trop vite. Il y a un problème de surconsommation. Je pense que l’on peut faire beaucoup mieux."