Appropriation culturelle : la mode cherche le bon motif

Une cape imitant des symboles mexicains, un défilé de mannequins blanches coiffées de dreadlocks… Les marques de vêtements, comme Isabel Marant en novembre, sont souvent accusées de tirer profit d’éléments du folklore traditionnel.

Balla Fofana pour Libération
Appropriation culturelle : la mode cherche le bon motif
©AFP

Novembre a été marqué par une interpellation qui fera date. La ministre mexicaine de la Culture, Alejandra Frausto, reproche à la créatrice de mode française Isabel Marant d’exploiter commercialement différents motifs traditionnels de peuples indigènes mexicains dans sa dernière collection. En cause, une cape (vendue 490 euros) imitant la géométrie de vêtements de la population purépecha. "Je vous demande, madame Isabel Marant, d’expliquer publiquement sur quels fondements vous privatisez un bien collectif, en utilisant des éléments culturels dont l’origine est pleinement documentée." De mémoire, nous n’avons pas souvenir d’un tel rappel à l’ordre de la part d’un membre de gouvernement à l’égard d’une marque française, le reproche venant habituellement des internautes, de collectifs de créateurs locaux ou de défense des communautés autochtones. L’an dernier, dans un autre registre, Kim Kardashian a dû renoncer à nommer sa gamme " Kimo no " avant même de se lancer, après un torrent de critiques sur les réseaux sociaux et une lettre du maire de Kyoto lui demandant de "reconsidérer [sa] décision d’utiliser" le nom de la tenue multiséculaire.

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