Les rooftops, une folie mondiale
Endroits branchés par excellence, les rooftops se multiplient aux quatre coins de la planète. Et notamment en Belgique.
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- Publié le 17-06-2023 à 16h06
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Offrant généralement une vue imprenable sur la ville, les rooftops - "toits-terrasses" - se multiplient ces dernières années aux quatre coins de la planète. Pas une capitale qui n’échappe à cette tendance, les jeunes, en quête d’expériences inédites, étant particulièrement friands de ces endroits de socialisation à nul autre pareils.
Quoi de mieux en effet que de voir le monde d’en haut, de prendre de la hauteur ? De s’évader de l’agitation des villes et se rapprocher d’un ciel presque à portée de main ?
Autrefois des lieux privilégiés par les touristes en goguette, ils sont aujourd’hui particulièrement appréciés par une population locale désireuse de découvrir sa ville autrement…
Le phénomène n’est évidemment pas nouveau. En exagérant un peu, on peut considérer que les rooftops sont "vieux comme les rues", selon l’expression consacrée. Les historiens feront sans doute remarquer que les Jardins suspendus de Babylone, édifice qui aurait été construit au VIe siècle avant J.-C. à l’initiative de Nabuchodonosor, seraient les précurseurs des rooftops apparus quelque vingt-cinq siècles plus tard. Ou que les Romains étaient aussi passés maîtres pour transformer les toits de bâtiments et leur donner diverses destinations.
Ceci dit, les premières installations "modernes" en hauteur de ce type datent de la fin du XIXe siècle. Époque de l’urbanisation grandissante et de l’érection des premiers buildings, puis des premiers gratte-ciel. C’est donc tout naturellement aux États-Unis que les premiers rooftops semblent être apparus, à New York en particulier, celui du Casino Theatre sur Broadway ayant joué les précurseurs en la matière. Les toits de ces gratte-ciel new-yorkais ont rapidement accueilli des activités multiples, comme un cinéma (sur le toit du Madison Square Garden), voire un kiosque à musique (au-dessus d’un hôtel proche de Times Square).
Faire son choix, un sacré dilemme
Mais ce sont évidemment les bars - et les restaurants - qui ont fait le succès de ces lieux. Endroits branchés par excellence, souvent avant-gardistes, aux décors sophistiqués, ils ont progressivement gagné tous les pays, toutes les villes, pour devenir un secteur économique presque à part entière. Demander à Google de lui signaler les plus beaux rooftops d’une ville plonge en général l’internaute dans une grande perplexité et un sacré dilemme à l’heure de faire son choix, les possibilités étant souvent multiples et des plus diverses.
Dans le meilleur des cas, des espaces durables
Si les rooftops rencontrent tant de succès, c’est qu’ils possèdent des atouts concurrentiels difficilement contestables et, souvent, ils s’inscrivent parfaitement dans l’air du temps, au-delà du fait d’offrir une vue superbe et une ambiance conviviale, voire romantique pour les amoureux en herbe… Car ils permettent aussi de réinventer la ville où l’espace extérieur a eu tendance à se faire de plus en plus rare - même si le Covid a heureusement permis de rectifier un peu cette tendance à densifier toujours plus les villes.
Souvent aménagés avec des plantes et autres installations végétales, ils ajoutent des jardins à la ville et peuvent - très modestement - contribuer à leur verdurisation. Dans le meilleur des cas, ils sont pensés comme des espaces durables, générant des jardins verticaux, permettant de placer des installations de collecte d’eau de pluie ou de panneaux solaires.
La danse de la démesure
Si les rooftops ont, dans un premier temps, surtout émergé en Amérique du Nord, ils ont, au cours du XXe siècle, évidemment gagné tous les continents. À commencer par l’Asie, où ils sont devenus très populaires dans de nombreux pays : en Thaïlande, notamment, quelques "toits-terrasses" de Bangkok offrant des vues sublimes sur le fleuve Chao Phraya ; mais aussi dans la plupart des capitales désormais peuplées de gratte-ciel plus spectaculaires les uns que les autres : Tokyo, Singapour, Hong Kong - où est situé l’Ozone bar, établissement le plus haut du monde (à 484 mètres du sol). Sans oublier la ville de Shanghai qui abrite quelques-uns des rooftops les plus connus et les plus visités de la planète, offrant souvent des vues à 360 degrés sur le Bund et la skyline locale.
Plus près de nous dans le temps, les capitales arabes sont entrées dans cette danse de la démesure et ont décidé de rivaliser avec leurs concurrentes nord-américaines ou asiatiques. À Dubaï, de très nombreux hôtels de luxe proposent des vues époustouflantes sur les gratte-ciel voisins ou les îles artificielles qui émergent au gré des projets les plus fous. Abou Dabi, capitale des Émirats arabes unis, n’est pas en reste au même titre que Riyad (Arabie saoudite) ou même Le Caire, en Égypte - certains rooftops offrant de belles vues sur les pyramides de Gizeh ou le Nil.
Enfin, n’oublions pas l’Europe où les rooftops ont également droit de cité, notamment en Belgique où ils ont de plus en plus tendance à fleurir avec les années.