Bernard Tapie : "Ce cancer, c’est le match de ma vie. Je ne suis pas sûr de le gagner"

Charles Van Dievort

Dans un long entretien accordé au Point, Bernard Tapie évoque sans détour le cancer qui le ronge. On le croyait indestructible, capable de renaître de ses cendres. On le découvre humain mais toujours combatif. Dans un long entretien de 12 pages accordé au Point, Bernard Tapie se confesse. Il explique combien il lui est difficile de s’exprimer sur le mal qui le ronge et le parcours du combattant qui est le sien depuis le diagnostic du cancer dont il est atteint. "Mais, comme j’ai choisi de continuer de vivre normalement en prenant l’avion ou en allant faire mes courses sans lunettes ni chapeau, sans me cacher, explique-t-il, je me suis senti à l’aise pour aborder le sujet car je n’avais aucune raison d’en avoir honte."

Il raconte l’annonce de la maladie qui est tombée comme "un coup de tonnerre". C’était en juin de l’année dernière, le médecin lui confie que "ce n’est pas bon". Qu’est-ce qui n’est pas bon, se demande l’ex-golden boy et ancien patron de l’OM ? "Cela ressemble à un cancer à la fois sur l’estomac, assez important, et sur le bas de l’œsophage", lui répond-on. Celui qui à chaque fois qu’il a mis un genou à terre s’est relevé accuse cette fois le coup…

La suite, c’est le fameux parcours du combattant avec pour commencer, la chimio. "Elle va être très dure, très très dure. Elle l’a été", reconnaît-il. Puis vient l’opération. "Je dois vous prévenir, lui explique alors le professeur Émile Sarfati, cette opération, c’est comme si vous passiez sous l’autobus." "On m’a ôté l’essentiel de l’estomac et de l’œsophage", commente Bernard Tapie qui n’entend pas capituler. "Les médecins sont relativement optimistes", dit-il alors qu’il avoue avoir perdu beaucoup de poids, avoir du mal à s’alimenter et qu’il redoute de devoir passer une seconde fois par la case chimio.

"C’est le match de ma vie, confie-t-il. Mais je ne suis pas sûr de le gagner. Le cancer, ça veut dire la mort." Tout cela n’empêche cependant pas Bernard Tapie d’avoir des projets plein la tête. "Je n’ai finalement que 75 ans…", conclut-il. Et il livre sa recette pour vaincre le mal : "Primo : bouge ton corps même quand tu n’en peux plus. L’énergie donne de l’énergie. Monte sur la table et descends. Recommence plusieurs fois. Fais circuler tout ce qui ne circule pas assez dans ta carcasse. Secundo : il n’y a pas de surhomme. Le coup de pompe peut te mener à l’abandon. Tu ne peux compter que sur toi. Fixe-toi un but pour aller au-delà de ta volonté. Va voir un concert, un match, va faire tes courses, cela te forcera à t’habiller et à sortir."

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