Rio, de la cité fascinante à la nature exubérante
Publié le 24-06-2017 à 12h20 - Mis à jour le 24-06-2017 à 12h23
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On sait que le Brésil, pays gigantesque, est une terre de contrastes. Et Rio la ville de tous les excès. Mais saviez-vous que nichée dans la luxuriante Forêt atlantique, la métropole offre une porte d’accès vers ses trésors. Visite express. Quand les circonstances concordent à nous propulser vers Rio, on pense carnaval, football roi, favelas, Pain de sucre, Corcovado, Copacabana. Insécurité aussi.
Tout y est. Et si notre passage à Rio de Janeiro s’est déroulé à distance du carnaval, nos interlocuteurs ne manqueront pas d’en souligner l’importance dans la vie locale - scolaire, économique, sociale, commerciale, voire politique : chaque année, il y a l’avant et l’après-carnaval.
Tout y est, y compris ces conseils insistants, récurrents, reçus bien avant le départ et réitérés à mesure qu’on approche de la métropole : pas de signes extérieurs d’opulence, bijoux rangés, matériel téléphonique ou photographique aussi discret que possible. Et surtout ne rien laisser à vue dans le bus… On obtempère avec prudence. Jusqu’à constater, dans la vénérable Confeitaria Colombo (splendide salon de thé avec buffet en mezzanine sous une verrière spectaculaire : un plongeon savoureux dans le Rio de la fin du XIXe siècle), que les serveurs sécurisent d’un solide lien de plastique les sacs en les fixant au dossier des chaises.
Tout y est. En parcourant la ville (des circuits guidés en jeep permettent d’en voir de larges pans en quelques heures), on longe les plages mythiques (Copacabana…) où des gamins inlassablement ont la balle au pied, on passe de larges boulevards fonctionnels ou luxueux à des ruelles escarpées; on happe du regard les innombrables graffitis et peintures murales, les passages carrelés hérités de la tradition portugaise; on capte l’imbrication de la métropole et de ses bidonvilles; on se repaît de contrastes visuels, de chocs architecturaux, d’enseignes modernistes et de volutes cousines de l’Art nouveau; on s’étonne de l’omniprésence de la nature dans la ville : luxuriante, glorieuse, dévorante presque.
Tout y est. La streetfood et la cuisine japonaise réinterprétée avec brio. L’eau de coco achetée entre sable et trottoir, et le champagne des palaces. La misère et l’opulence. La nonchalance et la rudesse. La mondialisation galopante et l’authenticité vertigineuse.
Tout y est, l’émotion en plus.
Parce que Rio est une cité mythique, parce qu’on a vu cent fois ses images, ses emblèmes, entendu si souvent ses rengaines chaloupées, joyeusement désespérées.
Parce que ce Christ rédempteur, embrassant la ville de toute son envergure, nous fige, le cœur battant, dans l’instant où l’on arrive à ses pieds, fût-ce au milieu d’une foule compacte avide de selfies.
Et au retour ?
On soigne sa saudade à grands effluves de citron vert. En attendant de retrouver, un jour, les enivrantes sensations de cet ailleurs-là, si lointain, si grandiose, si divers, si touchant.

Une ville de mineurs et de flibustiers
L’or découvert dans les montagnes du Minas Gerais a conduit à l’éclosion et à l’essor de la ville de Parati - nommée d’après un poisson de la famille du mulet, et flanquée assez récemment du Y final. La fin du XVIIe siècle voit le développement du port, d’où partent les précieuses cargaisons, et de la ville elle-même, à laquelle, de Rio, on accède alors par la mer, et qui pave les chemins indigènes - inondables par les marées - pour éviter l’embourbement. Les innombrables portes perçant les maisons basses témoignent de leur passé d’entrepôts. Et le style colonial se pique de baroque, ainsi que de nombreux symboles maçonniques.
Mais la contrebande, qui n’a pas tardé à se mettre en place, a nui au commerce de l’or à Paraty. C’est alors que se développe la culture de la canne à sucre, qui fera la réputation de la région pour sa cachaça. Au déclin des mines répond aussi l’essor du café. Florissante au XIXe siècle (entre l’indépendance du Brésil en 1822 et l’abolition de l’esclavage noir en 1888), Paraty se vide bientôt de ses habitants et tombe dans un oubli de près de 80 ans. Auquel elle doit, dit-on, d’avoir échappé aux vagues de démolition du vieux pour construire du neuf. Une perle à découvrir dans la baie aux 400 îles et îlots.
Une Réserve dans la Réserve
Au vert. Depuis son implantation en 1988 sur la Costa Verde, entre Rio et São Paulo, le Club Med a tenu à intégrer ses 11 000 hectares à son environnement. L’immense Forêt atlantique (Mata atlântica), bien que très dégradée, conserve une biodiversité exceptionnelle et constitue le deuxième écosystème protégé du Brésil.
À quelques pas du village et de ses infrastructures, on pénètre dans un autre monde. C’est là, au cœur de la forêt primaire, que nous emmène Fabiano Silva Gomes. Botaniste, il habite dans la réserve qu’il étudie, et où non seulement il guide des groupes de touristes mais reçoit et accompagne des étudiants et chercheurs en botanique et sciences de l’environnement.
Avec ce spécialiste passionné, érudit, attentif et contemplatif, on observe les colibris qui butinent, les orchidées, les greffes qu’il expérimente sur le tronc des arbres, l’impressionnante flore tropicale. On apprend que les terriers ponctuant les sentiers sont ceux de tatous. Et que le plus grand rongeur du monde, l’herbivore capivara, trouve ici de quoi s’ébattre. On rejoint la source de la rivière das Pedras, qui donne son nom au village et l’alimente en eau, via un petit aqueduc. On se faufile parmi bambous et fougères, palmiers et manguiers. Et si par chance on trouve une graine de liane, aux allures de galet brun et luisant, on en fait un porte-bonheur.
Au village. Ouverte depuis décembre 2016, la Réserve (espace exclusif et luxueux du Club Rio das Pedras) a misé sur l’esthétique du zen et de l’ouverture, d’un côté sur l’Atlantique - vue idyllique depuis chaque terrasse, baies vitrées immenses -, de l’autre sur la forêt - via le vitrage judicieux des salles de bain des suites. "Ici, c’est le paysage qui parle, ce qui implique une certaine modestie de l’architecture", explique Marc Hertrich, qui a privilégié un mélange de béton, bois et verre pour l’aménagement de cette nouvelle section. "La base du décor, ce sont les rochers, les Pedras. On a voulu cadrer les perspectives". Là où la plupart des villages du Club sont agencés à l’horizontale, à la Réserve les modules, verticaux, s’emboîtent dans la forêt. Là d’où tout découle.

Parlez-vous tupi?
Le peuple autochtone des Tupinamba - tribus guerrières jadis réputées pour leurs rites anthropophages, et auxquelles Montaigne consacra un chapitre de ses "Essais" - a marqué l’histoire sud-américaine. Et laissé des traces linguistiques, jusque dans le français : manioc et son dérivé tapioca (originaire d’Amérique du Sud avant d’avoir été acclimaté à l’Afrique), toucan (bec osseux), jaguar (qui s’attaque à l’homme), sagouin (de sagoui, petit singe), boucan (viande boucanée, fumée, lors de fêtes rituelles pour s’attribuer la bravoure de l’ennemi)…
Le Brésil par 3
À quelle saison ? Hémisphère sud oblige, les saisons sont inversées. L’occasion d’échapper à notre hiver pour plonger dans l’été austral, avec de très importantes variations, vu la taille du pays. Si la météo de Rio annonce souvent de la pluie, c’est que la région, au bord de l’océan, est ceinte de montagnes : des précipitations du soir ne sont pas à exclure mais guère gênantes. L’humidité et la chaleur ambiantes garantissent une nature luxuriante. On notera cependant que le printemps belge - l’automne brésilien, donc - sied bien aussi à cette escapade.
Où se poser ? A environ deux heures de route au sud-ouest de Rio, le Club Med Rio das Pedras (village 4 tridents) et sa nouvelle section La Réserve (espace 5 tridents, sous la direction de Kary Monteverde, l’accueil radieux personnifié) offrent de magnifiques possibilités, et un cadre idyllique, aux amateurs de paysages époustouflants, de sports à la carte, d’excursions sur mesure et bien sûr d’"esprit Club", modulable à loisir. https://www.clubmed.be/r/Rio-Das-Pedras/y
Qu’est-ce qu’on rapporte ? A Paraty, qui en est le berceau, on se fait conseiller (dégustation à l’appui, histoire d’en distinguer les subtilités) la cachaça qui ravira nos papilles. Cet alcool de canne à sucre, cousin du rhum, est l’ingrédient de base de la légendaire caïpirinha, cocktail galvaudé ici, à (re)découvrir là-bas.
En voyage au Brésil, on n’omettra en aucun cas de renouveler son stock de tongs grand confort, avec un choix étourdissant de pointures, modèles, couleurs et motifs, proposés partout, notamment par les deux marques concurrentes Havaianas et Ipanema.