Les 3 Vallées, toujours en mouvement
L’enjeu climatique imprime progressivement sa marque dans la vie des villages des 3 Vallées.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/8b40caa4-c482-4fee-aa86-34010d0aba17.png)
Publié le 12-02-2023 à 15h43
:focal(2123x1421:2133x1411)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/IANBJ7VYIZG5TMKD655FNERJI4.jpg)
On peut avoir la chance de disposer d’un des plus beaux domaines skiables au monde et vouloir toujours l’améliorer. Rester à l’affût des nouvelles tendances. Penser à l’avenir et aux défis qui se profilent, et en particulier aux enjeux d’un tourisme plus responsable et davantage respectueux de l’environnement…
Tel est l’état d’esprit qui prévaut dans Les 3 Vallées dont plusieurs villages (Courchevel et Méribel, en particulier) accueillent, depuis le lundi 6 février, les championnats du monde de ski alpin. Pendant deux semaines, le monde du ski a donc les yeux tournés vers ces 3 Vallées dont les sept stations de sports d’hiver accueillent quelque 6 millions de visiteurs par an. Mais où l’on n’a pas l’habitude de s’endormir sur les lauriers.
C’est peu dire, en effet, que le domaine est en perpétuel mouvement. Les villages, tout d’abord. Certains d’entre eux se sont transformés de manière spectaculaire ces dernières années. Exemple : Les Menuires. Aux très grands immeubles des années 70 qui dénaturaient un peu le paysage (mais qualifiés de “modernistes”, témoins architecturaux de leur temps) se sont progressivement ajoutés de nombreux chalets d’inspiration savoyarde et des résidences et hôtels de standing. Oubliée, la folie des grandeurs datant de l’ouverture de la station ; place à une série de quartiers offrant davantage de qualité de vie et de confort.
Saint-Martin-de-Belleville, le village authentique
Quelques centaines de mètres plus bas, Saint-Martin-de-Belleville (1 450 mètres d’altitude), relié au domaine des 3 Vallées depuis 1983, est également un havre de paix et de charme pour ceux qui sont à la recherche d’un village plus pittoresque. “Saint-Martin-de-Belleville, c’est le village le plus authentique des 3 Vallées. Il existe depuis le Moyen-Âge et a été fortement rénové ces dernières années, raconte Olivier Desaulty, directeur de l’Association Les 3 Vallées. Mais ce village, qui vit toute l’année, conserve une très grande homogénéité architecturale car il reste quasi uniquement composé de chalets savoyards”. Résultat : les prix de l’immobilier (quelque 12 000 euros le m² en moyenne) y sont devenus aussi élevés qu’à Paris, mais quand même plus accessibles qu’à Courchevel ou Méribel.
C’est aussi un village que visitent les gastronomes du monde entier qui veulent s’asseoir à la table du restaurant La Bouitte, 3 étoiles au Michelin. Sur ce plan également, la région se distingue désormais : “Les 3 Vallées, c’est le plus grand regroupement de restaurants étoilés de France après la région de Paris : on y compte 12 restaurants qui se partagent quelque 20 étoiles”, précise Olivier Desaulty.
À Saint-Martin-de-Belleville comme dans les 3 Vallées et ailleurs en France, il est une autre préoccupation qui prime actuellement lors de la rénovation de bâtiments existants : la performance énergétique. “Les propriétaires le savent désormais : progressivement, les logements les plus mal classés sur le plan énergétique ne peuvent et ne pourront plus être mis en location, explique le directeur de l’Association Les 3 Vallées, ce qui incite pas mal d’entre eux à procéder à la nécessaire rénovation”.
De manière plus globale, l’enjeu climatique rebat les cartes dans une série de domaines en montagne et imprime doucement sa marque dans la vie des stations. Notamment pour la préparation des pistes : “Les remontées mécaniques, tout comme la production de neige, fonctionnent à l’électricité. Ce sont donc des activités très énergivores, reconnaît David Vignon, responsable à Courchevel et Méribel/Mottaret des projets et des achats de la Société des 3 Vallées, un des six exploitants du domaine skiable. Les engins de damage sont également très énergivores, consommant chaque nuit environ 300 litres de gasoil non routier”.
Objectif : moins de voitures en montagne
Le bilan carbone du domaine skiable est donc un élément sur lequel les stations veulent agir et de nombreux projets sont développés dans ce sens. “Nous travaillons sur différents paramètres, précise David Vignon. D’abord, nous achetons de l’électricité disposant du label vert. Ensuite, nous essayons de produire nous-mêmes notre électricité de trois manières, via l’hydraulique, l’éolien et le photovoltaïque. Nous disposons d’atouts importants pour produire de l’énergie renouvelable : une bonne exposition au soleil, des cols avec beaucoup de vent, des réserves d’eau et des torrents. Et nous avons d’ailleurs plusieurs projets qui sont actuellement en phase d’expérimentation, dont la pose de panneaux photovoltaïques sur des bâtiments existants et sur un lac d’altitude, une micro-centrale hydraulique produisant de l’électricité sur un ruisseau via une turbine… Mais les conditions météo en montagne imposent d’être créatifs, notamment pour le photovoltaïque qui supporte difficilement le vent, la neige, la glace…” Quant aux projets éoliens, ils se heurtent parfois à l’opposition des communes et de la population locale parce qu’ils abîment le paysage. “Enfin, reprend le responsable 'verdissement' de la Société des 3 Vallées, le principal élément qui pèse sur le bilan carbone du domaine skiable, c’est le damage des pistes. Mais de nouveaux engins circulent actuellement en test avec des carburants plus propres, comme de l’huile de friture recyclée. Et, à plus long terme, nous espérons qu’ils pourront fonctionner à l’hydrogène, au même titre que les 4X4 que nous utilisons, et que nous pourrons produire nous-mêmes localement cet hydrogène”.
Bref, des pistes existent mais, en montagne plus qu’ailleurs, les tests et expérimentations prennent du temps, reconnaît David Vignon. Qui signale qu’il est un autre paramètre sur lequel les stations sont déjà en train de réfléchir : la circulation automobile qui arrive jusqu’aux villages pour acheminer les visiteurs. Et pour désengorger la montagne, il n’y a pas trente-six solutions. La plus efficace consiste à relier la vallée ou un village de moyenne montagne aux stations. C’est, par exemple, ce qui a été fait entre Bourg-Saint-Maurice et les Arcs, mais aussi à Brides-les-Bains, relié (en 25 minutes de montée) au village de Méribel par une télécabine (lire ci-contre). Et un projet est à l’étude, visant à relier Bozel (870 mètres d’altitude) à un des villages de Courchevel (à 1550 m). En espérant que le mouvement vers une montagne plus verte sera l’affaire de tous…
Brides-les-Bains, le bon plan “budget” et “kilos”
Outre ses stations-phares (Courchevel, Méribel, Val Thorens et Les Menuires), le domaine des 3 Vallées comprend aussi les villages d’Orelle (en Maurienne), de Saint-Martin-de-Belleville et de Brides-les-Bains. Situé à 600 mètres d’altitude, Brides-les-Bains ne peut pas arborer le label “skis aux pieds” tout l’hiver, n’étant pas toujours enneigé. Mais il propose d’autres atouts comme “camp de base” des 3 Vallées. D’abord le calme d’un village de moyenne montagne. Et, par conséquent, des prix (dont ceux des hôtels) beaucoup plus abordables car souvent divisés de moitié par rapport aux prix pratiqués plus haut dans la montagne. Autre avantage : Brides-les-Bains est directement relié, via la télécabine de l’Olympe aux pistes de ski et aux sentiers d’altitude de Méribel, auxquels on accède en 26 minutes.

Enfin, l’endroit constitue aussi une destination “santé” et “bien-être” au cœur des Alpes : le village est une station thermale ayant une très longue histoire, puisque commencée dans la première partie du XIXe siècle, le premier complexe thermal étant ouvert en 1845. Depuis très longtemps, on y vient (surtout en été) pour des cures “rhumatologie” ou “rhumatisme”, et, plus récemment, pour des cures “après-Covid”. Mais on y vient aussi et surtout pour maigrir. “En trois semaines de cure, on peut facilement perdre cinq à six kg”, précise Marie Ervic, directrice du Tourisme et de la Communication de Brides-les-Bains. En 2023, la saison thermale s’y ouvrira le 20 mars et se prolongera jusqu’au milieu de l’automne, soit le 20 octobre.
Trois (très) belles adresses dans les “3V”
Si Méribel, Courchevel ou Val d’Isère abritent quelques-uns des plus beaux hôtels des Alpes françaises, de nouvelles adresses hôtelières haut de gamme sont aussi apparues dans la vallée de Belleville.
Ainsi, l’hôtel 4 étoiles Higalik (traduction : “La maison de glace” en groenlandais) a ouvert ses portes en décembre dernier aux Menuires, avec son spa, sa piscine, mais aussi son épicerie gourmande “Mauricette in the sky”, le tout dans une construction qui épouse le relief de la montagne. Dans un décor épuré et qui fait la part belle au bois, l’hôtel se distingue par son subtil équilibre entre modernité et tradition des chalets savoyards.
Un peu plus haut (2 000 m d’altitude), le “Chalet Hôtel” Kaya (4 étoiles également), disposant aussi d’un spa, d’une piscine…, est conçu autour du thème de l’aventure et propose ses grandes chambres avec vue magnifique sur les Menuires et la vallée.
Quant au M Loge (hôtel et spa également), qui a ouvert ses portes récemment à Saint-Martin-de-Belleville, il vise même les 5 étoiles avec sa décoration chaleureuse entre pierre et bois et ses 25 chambres à l’ambiance cosy.
Cet article résulte d’un voyage de presse organisé par l’Office de tourisme des Trois vallées.