Avec Eddy et Günther à Oostduinkerke, l’alternative de plus en plus tendance entre Cox et Nieuport : "On se sent roi !"
A la découverte des plus “petites” communes de la Côte. Après Sainte-Idesbald, direction l’autre côté de Coxyde. Oostduinkerke la traditionnelle a opéré une transition réussie depuis quelques années entre authenticité et dynamisme commercial.
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- Publié le 17-07-2023 à 11h19
- Mis à jour le 17-07-2023 à 12h47
Vous connaissez La Panne, Nieuport, Ostende, Knokke ou encore Coxyde et Le Coq, Blankenberge, les principales stations de la Côte. Plus petites, un peu moins connues, les autres plages de la mer du Nord ont toutes une histoire à raconter, de belles actualités. Et attirent aussi de plus en plus d’acheteurs en quête de résidences secondaires. Cette année, on vous emmène visiter St-Idesbald, Oost-Duinkerke, Middelkerke, Mariakerke, Bredene et Zeebrugge.
Rien que pour voir Eddy D’Hulster, on aurait fait le déplacement. Eddy, le “garnaalvisser” de toujours, est celui qui fait office de mémoire collective avec ses 55 ans de pratique, sa connaissance encyclopédique, sa femme pêcheuse à cheval, sa fille, son beau-fils ! La tradition des pêcheurs de crevettes à cheval a lieu à Oostduinkerke depuis plus de 500 ans. C'est le dernier endroit au monde où on la pratique encore. Pourquoi juste ici ? “Parce que la plage est longue, 8 km, c’est le seul endroit de la côte où il n’y a pas de brise-lames et qu’à marée basse, il y a de grandes lagunes qui emprisonnent les crevettes”, nous renseigne Eddy. L’été, la quinzaine de familles de pêcheurs organise une pêche tous les deux jours.

Un pêcheur tel un Don Quichotte…
Aujourd’hui, on attend l’arrivée de Günther Vanbleu, il nous emmène faire les pêcheurs du dimanche… Eddy qui a presque 80 ans évalue les marcheurs sur la plage et la digue : ils se rassembleront très vite dès que l’équipée arrivera. Appareils à la main, prêts à photographier. Lui a été immortalisé des milliers de fois avec son suroît jaune, son petit bonnet perché sur ses cheveux blancs, et son air débonnaire…. Des souvenirs, plein de souvenirs pour lui car Eddy ne monte plus sur son cheval désormais, un peu trop difficile. Mais il s’en souvient par cœur. “Si on aime la mer, si on aime le cheval, quand on est au matin à cinq ou six heures et que le soleil se lève… Toute la mer et toute la terre sont à nous, on se sent roi !” se souvient Eddy D’Hulster. “On ne peut pas décrire, mais une fois qu’on l’a fait, on le refait toujours. C’est quelque chose d’ancré dans nos cœurs.” Il est désormais citoyen d’honneur d’Oostduinkerke.
Mais voilà la question qui fâche : n’est-ce pas un folklore un peu suranné ? Loin de là ! "D'abord, cette tradition est reconnue comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco depuis 2013". Et à la vivre, à la voir, c'est vrai qu'on ressent une émotion devant la beauté de la simplicité. Le pêcheur, son cheval. Entouré de deux paniers d’osier, il avance au pas sûr de l’animal de trait. Soudain on voit Don Quichotte dans cette image : l’homme et l’animal, si petits et solidaires, dans l’immensité de la mer. Et une sacrée poésie qui se dégage de cette scène ancestrale : la lenteur du mouvement, les couleurs mouvantes de la mer, les mouettes qui tournent…

La marée a beau être basse, le cheval doit lutter contre les courants, les vagues. Günther Vanbleu fait une confiance totale à Martha, 975 kg, l’un de ses deux chevaux de trait. 10 ans qu’il est pêcheur à cheval, Cette fois-ci, il ne rapporte que des petits poissons qu’il relâchera directement. “C’est surtout pour le plaisir des touristes parce que les bons mois de pêche se situent à l’automne et au printemps”, dit-il. Des touristes déjà très nombreux en ce début de juin. “Et encore, l’été, il y en a beaucoup, beaucoup plus !”. Qui brandissent appareils photos et téléphones sous son nez, se prenant les pieds dans les cordages parfois, se bousculant pour voir le résultat de la pêche et lui posant tous les mêmes questions.
Günther, 10 ans de passion, Martha, 975 kg !

La peau tannée, le bob vissé sur la tête et un sourire immense, Günther se prête de bon cœur à ce grand raout : il alerte, répond, montre, explique : “Ca nous fait plaisir cet intérêt, on est les représentants d’une tradition et de la commune”. Les crevettes pêchées seront mangées en famille : pêcheur à cheval n’est plus un métier, c’est une vraie passion. Lui est aussi pompier volontaire et employé au musée de la pêche. Celui-ci est fermé pour travaux jusqu’en 2024. On se consolera en mangeant une sole limande frites sur la terrasse du Peerdevisscher, joli estaminet du musée qui reste ouvert.
Günther habite côté campagne mais la mer est son univers et Oostduinkerke, tout pour lui. Et c’est vrai que cette commune a un charme inversement proportionnel à l’immense immeuble trop haut et trop gris : le Twenty One qui l’a longtemps symbolisée. Authentique avec ses vastes dunes sur sa droite qui lui apporte ce côté naturel. Attirante avec son club de surf, son skatepark, son golf et sa piscine en plein air sur la plage. Intéressante avec ses boutiques si nombreuses et sa position stratégique entre Coxyde la populaire et Nieuport la select. Odk ? Oh, délice.

A voir, à faire
L’Office de Tourisme de Oostduinkerke sur l’Astridplein centrale fourmille d’informations. Des visites guidées avec des K-Ambassadors ont lieu tout l’été. Toutes les infos sur le site lelittoral.be
Culture et loisirs : Hannecartbos – Wanderer, œuvre d’art Beaufort – Baignade sur la plage – Windswept œuvre d’art Beaufort – école de surf
Horeca : Estaminet De Peerdevisscher – Komfoor Nordso
Boutiques : Vêtements et chaussures – Concept-stores – Cabane Delicatessen – Villa Floris – Art galleries