René Branders, nouveau président de la FEB : “Je serai tourné vers l’innovation”
Le nouveau président de la FEB René Branders est l’invité de Martin Buxant sur LN24.
Publié le 31-03-2023 à 08h24 - Mis à jour le 06-04-2023 à 17h53
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René Branders a été désigné comme nouveau président de la FEB ce jeudi 30 mars à la place de Bart De Smet. Un profil bien différent de son prédécesseur. L’un est wallon tandis que l’autre était flamand, le nouveau détient une PME à Tubize et l’ancien venait du monde de la finance. Bref, il s’agit d’un réel changement de gouvernance. “Concrètement, c’est une vision qui va changer”, explique René Branders. “Nous avons désormais la vue d’une PME et de l’innovation parce que mon métier est essentiellement tourné vers cet axe-là. Je connais tout mon personnel ainsi que leur situation familiale. Je me sens donc proche d’eux. C’est une grande famille avec des cols-bleus et des cols blancs.”
Le patron a surtout une réputation de médiateur qu’il devra mettre au service de la FEB. “Avant d’analyser un problème, il faut le comprendre. Et cela passe par la communication”, poursuit-il. L’un de ses combats sera de garder les étudiants qui veulent quitter le pays. “Ils sont essentiels, car ce sont nos dirigeants de demain. Or, de plus en plus quittent le pays pour diverses raisons.”
Difficile pour le patron de la FEB de ne pas aborder le cas Delhaize. Il a donné son avis sur la question : “Le monde est en pleine mutation vers la rapidité. Ce changement fait peur à la société civile et aux patrons également. Il faut arrêter d’avoir peur et nous devons prendre une vue perspective et projective pour trouver des solutions.” Chose assez rare pour un patron des employeurs, René Branders n’a pas dilapidé le droit de grève. “Je ne dis pas que c’est un bon outil, car il fait très mal financièrement. Mais c’est un droit qui existe et qui est légal. Du coup, il faut travailler avec.”
En tant que président de la concertation sociale, il souhaite garder sa vue d’ensemble. “Mon rôle n’est pas de mettre en valeur l’une ou l’autre vision. Mon objectif est de rester au-dessus de la mêlée et de trouver une solution qui convienne à tout le monde. Il faut préparer le monde de demain pour garder nos emplois en Belgique.”
Ensuite, le nouveau patron de la FEB a évoqué le travail en Belgique. Et particulièrement ceux qui ne trouvent pas preneur. “Il faut entrer dans une démarche réflexive”, a-t-il coupé. “Il faut renforcer la formation, l’éducation. Avoir un job, c’est devenir mobile et se déplacer. Ne pas prendre un job, ce n’est pas une condamnation. Mais passer à côté, c’est aussi manquer un réseau social et une liaison sociale. Avoir un travail permet aux gens de s’émanciper.” En revanche, il admet que l’esprit d’entreprise pourrait être mieux ancré dans la population. “Souvent, les gens se disent qu’avoir une usine ou une entreprise va déranger. Or, il s’agit d’une perle que l’on doit développer parce que cela va permettre à d’autres commerces de s’ouvrir. C’est un vrai attracteur pour d’autres métiers. Il faut repositionner l’entrepreneuriat vers quelque chose de vertueux.”
Ce jeudi, un accord budgétaire a été trouvé. En effet, la Vivaldi engage un effort de 1,8 milliard d’euros, dont 300 millions d’économies globalement sociales, tandis qu’une taxe sur les multinationales rapportera 334 millions d’euros supplémentaires. “Il faut absolument redresser ce budget. C’est un calcul extrêmement compliqué”, a-t-il sobrement exprimé. Tout en reconnaissant qu’il s’agissait “d’euphémisme” lorsque l’animateur disait que l’on taxait beaucoup en Belgique. “Avoir des emmerdes, c’est la preuve d’avoir un pays démocratique car on peut exprimer ce que l’on pense”, conclut-il.