Avant 2011, la sécheresse avait déjà frappé maintes fois la Belgique

Des épisodes de sécheresse, la Belgique en a connus de nombreux au cours des XXe et XXIe siècles. Mais ils n’ont pas tous eu le même impact sur l’économie du pays car, comme l’explique Marc Vandiepenbeeck, climatologue à l’Institut royal météorologique, une sécheresse qui intervient au printemps, quand les plantes ont besoin à la fois d’eau et de soleil pour se développer, a des effets potentiellement plus dévastateurs qu’une sécheresse d’hiver.

J.-C.M.
Avant 2011, la sécheresse avait déjà frappé maintes fois la Belgique
©AFP Internet

Des épisodes de sécheresse, la Belgique en a connus de nombreux au cours des XXe et XXIe siècles. Mais ils n’ont pas tous eu le même impact sur l’économie du pays car, comme l’explique Marc Vandiepenbeeck, climatologue à l’Institut royal météorologique, une sécheresse qui intervient au printemps, quand les plantes ont besoin à la fois d’eau et de soleil pour se développer, a des effets potentiellement plus dévastateurs qu’une sécheresse d’hiver. Si l’on remonte dans l’histoire, on constate que le mois de mai 1901 est extraordinairement pauvre en précipitations. Au cours de l’été 1911, des incendies de forêt, dus à la sécheresse, frappent les Hautes-Fagnes. En 1914, le pluviomètre d’Uccle est à peine alimenté entre le 10 août et le 8 septembre. Rebelote entre le 19 juillet et le 13 août 1916. Mais on n’a encore rien vu. La première année de grande sécheresse, la plus spectaculaire du siècle, fut 1921. Avril avait montré la voie. L’été suivra son exemple, avec un total pluviométrique de 42,9 litres par mètre carré (la normale est de 216,7). Et l’automne ne sera pas en reste. Sur 12 mois, Uccle enregistre 406,4 litres, la normale étant de 804.

Les autres années les plus sèches furent, dans l’ordre, 1949, 1976, 1953 (qui connaît l’automne le plus sec du siècle) et 1959, avec un mois de février très pauvre en pluie et un mois de septembre totalement sec.

L’hiver 1964 est le moins humide de la période. En avril 1971, la sécheresse entraîne des feux de forêts dans le Limbourg. Puis vient 1976, que nombre de Belges ont encore en mémoire. Le printemps de cette année-là bat tous les records, avec 69 litres par mètre carré recueillis au pluviomètre ucclois, près de trois fois moins que la normale. Gros coup de sécheresse également en juillet 1989. Les prairies en Famenne et Fagne herbagère trinquent. Le printemps 1990 est le plus ensoleillé du siècle avec une durée d’insolation de 637 heures (contre 478 normalement). Parallèlement, la fréquence des jours de précipitations a été la plus basse du siècle. Juillet et août seront pareillement pauvres en pluie.

En 1995, pas une seule goutte d’eau ne tombe à Uccle entre le 28 juillet et le 22 août. C’est le début d’une période de sécheresse qui se prolongera jusqu’en juillet 1996. Sur ces douze mois, il ne tombe que 476,1 litres par mètre carré, un record en matière de déficit mais août 1996 sera, lui, très exceptionnellement pluvieux. Il n’empêche : les prairies et les cultures de maïs en Famenne et Fagne herbagère sont particulièrement touchées par cette sécheresse persistante.

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