Bruxsel’air pose des masques antipollution sur les statues de la capitale, Frémault réagit
- Publié le 18-02-2017 à 12h13
- Mis à jour le 18-02-2017 à 16h46
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/OUXS4N5ZOBERVMUA2FLDCWZRTE.jpg)
Un collectif organise un rassemblement citoyen pour interpeller les autorités, ce samedi. Les premiers mois de l’année 2017 ont été particulièrement marqués par deux événements : l’arrivée d’un temps hivernal et le déclenchement à trois reprises de l’alerte pollution dans les rues de la capitale. Si l’on tient compte des deux derniers mois de 2016, le seuil d’alerte 0 - atteint lorsque le taux de particules fines dépasse les 50 µg/m³ sur les dernières 24 heures et que la météo est défavorable - a même été déclenché à cinq reprises. Signe que l’air de Bruxelles est régulièrement irrespirable, avec tout ce que cela implique en matière de santé.
Pour le collectif citoyen "Bruxsel’air", cette situation ne peut plus durer. "Nous connaissons l’origine du problème, mais nous tardons à mettre en place des réponses adéquates", s’indignent les représentants de ce mouvement, qui organisent ce samedi un rassemblement citoyen afin d’interpeller les autorités régionales, fédérales et internationales et de leur demander de mettre en place des mesures structurelles. "Améliorer la qualité de l’air dans la capitale nécessite une action coordonnée des différents niveaux de pouvoir (communal, régional, fédéral et européen) et des solutions telles que la mise en place d’un péage urbain à Bruxelles, la suppression des subsides nocifs accordés aux voitures de société, ou encore l’interdiction dès 2025 des véhicules diesel comme à Paris, Madrid ou Athènes."
Comme nous sommes à l’ère de la communication rapide et numérique où une image forte fonctionne mieux qu’un long discours, les membres de Bruxsel’air ont passé la matinée à disposer des masques antipollution sur les statues de la capitale, avant de réunir tous les participants sur la place Royale.
"En réalité, la qualité de l’air s’améliore"
Interviewées sur le sujet par "La Libre Belgique" il y a quelques semaines (LLB du 20/12/16), les autorités régionales concèdent que les choses "ne vont peut-être pas assez vite", mais insistent sur les mesures qui ont été prises. La ministre bruxelloise de l’Environnement, Céline Frémault (CDH) met notamment en avant la mise en place progressive de "zones de basse émission" prévue dès 2018, et surtout l’instauration de ce fameux "seuil 0" créé en novembre dernier.
"C’est la création de ce seuil qui explique que l’on ait eu autant de pics de pollution" nous dit-on au sein de la Cellule interrégionale de l’environnement (Celine). "Cela ne signifie pas que la situation s’aggrave… mais que l’on communique plus et plus tôt que par le passé, lorsque la mise en alerte ne commençait qu’au seuil 1. […] En réalité, la qualité de l’air ne cesse de s’améliorer en Belgique et à Bruxelles. Sur les quinze dernières années, on observe une décroissance claire et régulière de la part de polluants dans l’atmosphère. Et cette décroissance est encore plus nette si on remonte plus loin." Contre toute attente, la situation évolue donc positivement. Ce qui ne signifie pas pour autant que l’air de la capitale soit pur et sans danger, et que des mesures supplémentaires ne doivent pas être prises le plus rapidement possible.
La ministre Frémault dit comprendre l'inquiétude des Bruxellois
Elle rappelle les mesures prises par le gouvernement, parmi lesquelles la mise en oeuvre d'une zone de basses émissions, prévue en 2018, devrait "permettre d'améliorer rapidement la qualité de l'air", indique-t-elle dans un communiqué. Outre l'adoption en novembre dernier du seuil d'information de 50 microgrammes par mètre cube d'air (µg/m³), à partir duquel la population doit être avertie et peut agir en adaptant son comportement, le gouvernement s'est engagé à travers le "Plan Air Climat Energie", approuvé en juin 2016, à mettre en place dès 2018 une zone de basses émissions permanente, dont seront bannies les voitures les plus polluantes, sur l'ensemble des 19 communes bruxelloises.
"Cette mesure va permettre d'améliorer rapidement la qualité de l'air. Mais il faut comprendre que sa mise en place nécessite un peu de temps. De même, il faut comprendre que pour assurer l'adhésion de l'ensemble des Bruxellois, il est primordial qu'elle soit graduelle et permette à chacun de s'adapter", affirme Céline Fremault.
Concrètement, la mise en œuvre de cette zone de basses émissions devrait débuter en 2018 avec l'interdiction des voitures affichant la norme Euro 1 et inférieure. Les voitures Euro 2 seront bannies à partir de 2019, Euro 3 en 2020, Euro 4 en 2022 et Euro 5 en 2025.
Des mesures ont également été prises pour une meilleure performance énergétique des bâtiments via les primes énergie et les prêts verts qui ont été élargis, souligne encore la ministre.
Cela étant, "la qualité de l'air doit être abordée également de manière sérieuse par le niveau fédéral de qui on attend des propositions en matière fiscale, notamment pour encourager la mobilité douce, le vélo, le train, etc.", conclut-elle.