Un renifleur électronique à bord de la Garde côtière belge pour repérer les pollueurs des mers
Publié le 03-07-2018 à 18h11 - Mis à jour le 03-07-2018 à 18h42
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Quand on évoque la pollution atmosphérique, on pense généralement avant tout à celle qui est dégagée par les automobiles, sur nos routes, ou par les usines et les chauffages des habitations sur terre. Il y a aussi celle des avions dans les airs ou encore des bateaux en mer.
La navigation est en effet, elle aussi, source de pollution.Les émissions de dioxyde de soufre des navires qui brûlent des hydrocarbures lourds à haute teneur en soufre sont responsables de divers problèmes de santé publique et environnementaux (particules fines, pluies acides, changement climatique). La réduction des émissions de soufre des navires en mer fait d'ailleurs l’objet de traités internationaux et figure parmi les priorités au niveau européen.

Or, on ne le sait peut-être pas toujours, mais, en matière de lutte internationale contre la pollution de l'air au-dessus de la mer, la Garde côtière belge donne l'exemple. Elle qui s'est équipée, depuis 2016, d'un renifleur électronique. Utilisé à bord de son avion, propriété de l'Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, ce capteur sert à évaluer la teneur en soufre des hydrocarbures sur base des mesures des émissions des navires relevées au-dessus de la mer. Cette méthode permet non seulement de surveiller plus efficacement différents aspects de la qualité de l'air au-dessus de la mer, mais aussi d'identifier les contrevenants potentiels.
La Belgique pionnière
Dans ce domaine, notre pays s'est donc forgé une certaine réputation au niveau international. Outre les pays du bassin de la Mer du Nord, la Chine s'intéresse en effet de très près à cette technologie. Déjà invité en 2017 à participer à une réunion internationale au Canada, pour y présenter le travail de pionnier de notre pays, le Belge Ward Van Roy, opérateur en charge de la surveillance aérienne, vient à nouveau d'être prié de participer à un atelier organisé à Shenzhen, en Chine, pour évoquer la question de la réglementation relative aux émissions des navires et son application.
"Tant en ce qui concerne notre mission que notre souci de la qualité de notre environnement, dont la qualité de l'air est un élément important, l'intérêt international pour le travail de pionnier belge nous donne beaucoup de satisfaction et de motivation supplémentaire pour continuer sur la voie choisie", a déclaré Monsieur Van Roy.
Perspectives d'avenir
Dans l’intervalle, les chercheurs de la surveillance aérienne belge étudient la possibilité d'étendre leur expertise à la mesure des composés azotés rejetés par les navires en mer, qui seront régis par des normes plus strictes dans notre pays à partir de 2021. Ils continueront également à informer les autres pays de la mer du Nord et la Commission européenne de l'utilité de ces vols "renifleurs" au-dessus de la mer, dans l'espoir qu’ils soient étendus dans les années à venir, à la Chine mais aussi autour de la mer du Nord (et d'autres zones maritimes européennes) dans le cadre de l'approche commune de la pollution atmosphérique par les navires.