Le montant des amendes infligées aux pollueurs est ridicule

La pollution atmosphérique en mer du Nord est peu et mal réglementée. La Belgique a inventé un outil révolutionnaire, l’avion renifleur, pour la détecter. Mais il reste sous-exploité, et les contrôles comme les sanctions restent faibles.

Romane Bonnemé
Gaëtan Gras
Enquête en mer du Nord
Enquête en mer du Nord ©Raphaël Batista

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Près de 1 425 200 euros. Voilà le montant total des amendes administratives imposées en Belgique par la DG Navigation depuis 2017. Au regard du nombre d’infractions constatées par l’avion renifleur et des montants épargnés par les contrevenants à la législation – 190 000 dollars par jour pour un gros container qui ne se mettrait pas en règle – la répression paraît légère.

Un constat partagé par plusieurs acteurs du secteur, qui considèrent que pour être véritablement dissuasive, la sanction pécuniaire devrait être couplée d’un bannissement, voire d’une atteinte à la réputation du navire contrevenant.

“Il faut faire en sorte que les compagnies maritimes ne veuillent pas tricher en se disant que poursuivre leurs activités sera très difficile si leur réputation de mauvaise compagnie est révélée publiquement”, estime Kare Press-Kristensen de l’ONG Green Transition Danemark. “Beaucoup de ces compagnies maritimes ont des prêts dans des banques, des fonds de pension comme investisseurs. Si les compagnies d’assurances voient que leurs clients trichent, elles peuvent leur rendre la vie dure […] Il est plus pertinent de cibler les entreprises qui exploitent le navire et qui sont responsables du choix du combustible qu’il utilise que de s’adresser à des membres d’équipage individuels”.

Enquête en mer du Nord
Enquête en mer du Nord ©Raphaël Batista

Ce reportage a été réalisé avec le soutien du Fonds pour le journalisme.

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