Voici les trois modèles de consignes pour les canettes et bouteilles en plastique
Consigne classique, consigne digitale ou système tiers ? Et à quel prix ?
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Publié le 23-03-2023 à 18h21
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Le facilitateur désigné par le cabinet Tellier pour permettre au projet de mise en place d’un mécanisme de consigne pour les canettes et bouteilles d’eau, Luc Wittebolle détaille les trois modèles proposés. Précisons que les deux derniers présentés tiennent compte du fait qu’il existe déjà sur l’ensemble du territoire un système de sacs-poubelles bleus par lesquels sont déjà collectées les canettes et bouteilles en plastique. “Le système de sacs bleus est l’une de raisons qui freine actuellement la mise en place d’une consigne. Il faut quand même dire que les sacs bleus sont très utiles sauf pour ce qui est de la consommation nomade”, explique Céline Tellier (écolo), la ministre wallonne de l’Environnement.
1. La consigne classique
Le mécanisme est simple, c’est le même que pour les bouteilles en verre consignées. “Il s’agit d’une consigne physique. Lorsqu’on achète une canette ou une bouteille en plastique, on paie la consigne. Lorsqu’on les rapporte on la récupère via un ticket qui permet d’obtenir une réduction sur ses achats comme c’est le cas pour les bouteilles en verre consignées dans les grandes surfaces. Ou alors, on peut récupérer directement le montant payé pour la consigne”, détaille Luc Wittebolle. Il faut savoir qu’en Allemagne, c’est un système de ce type qui est utilisé. On trouve dans les commerces importants, des machines pour récupérer les canettes. Dans les petits commerces qui n’ont pas les moyens financiers pour se procurer ces machines, “il y a un sac de collecte”. Ce mécanisme sort en fait les canettes et bouteilles en plastique de la collecte pour recyclage via les sacs bleus.
2. La consigne digitale ou numérique
Dans ce modèle, “la valeur de la consigne est aussi reprise dans le prix d’achat. Néanmoins, dans ce cas-ci, il est nécessaire de scanner la canette ou la bouteille au moment de l’achat via un système de QR code”, explique Luc Wittebolle. Ici, on tient donc compte des sacs bleus. “Au moment de jeter la canette ou la bouteille vide dans le sac, on la scanne à nouveau”. Et l'argent est versé sur votre compte. La question de la consommation nomade – celui ou celle qui achète une canette via un distributeur dans la rue, dans un petit commerce ou ailleurs et qui ne la ramènera pas chez lui – est réglée via un système de bacs de récolte, par exemple. “Il s’agit donc de mettre en place des infrastructures supplémentaires”. Il faut savoir qu’aucun pays n’a, pour l’instant, recours à ce système. Se posent ici, notamment, des questions liées au RGPD. Il faut savoir aussi que certaines personnes ne disposent pas d’un numéro de compte.
3. La consigne via l’intervention d’un tiers
Dans ce troisième modèle, la déconsignation se fait directement “dans le centre de tri. L’acheteur est identifié via un code unique et quand il jette sa canette ou sa bouteille dans son sac bleu, il ne doit rien scanner. Tout se fait au moment où les sacs bleus sont vidés pour être triés. À ce moment-là, son compte en banque relié à son compte est crédité”. La question qui se pose ici est de savoir comment éventuellement anonymiser le code reçu par les consommateurs.
Précisons encore qu’une autre solution a été analysée mais elle n’est pas été retenue “pour l’instant”, précise Céline Tellier. Il s’agit d’interdire les emballages à usage unique. “Je pense qu’un jour, ça arrivera, parce que c’est le chemin logique. Mais nous devons tenir compte de la manière dont nous vivons actuellement. Bien sûr, nous essayons d’inciter à d’autres niveaux, chez les producteurs, une consommation qui serait de moins en moins liée aux emballages à usage unique”, explique-t-elle.
Quant à la question du montant de la future consigne, rien n’est encore précisé non plus. “Le pari qui est fait, c’est que les personnes qui jettent leurs déchets dans la nature soient encouragées à ne plus le faire. On peut aussi faire varier le montant en fonction de la taille de l’emballage”, insiste Tellier. “En Allemagne le montant de la consigne est de 25 centimes, dans d’autres pays, elle atteint même 50 centimes”, conclut Luc Wittebolle.