L'île Maurice, un paradis menacé par une marée noire
Les eaux cristallines de l'île Maurice sont en proie à une catastrophe écologique sans précédent: depuis jeudi, autorités et volontaires s'investissent corps et âme pour éviter une marée noire.
- Publié le 09-08-2020 à 14h50
- Mis à jour le 10-08-2020 à 18h36
Le 26 juillet dernier, le MV Wakashio s'échouait au large des côtes mauriciennes après avoir heurté un récif à Pointe d'Esny. Situé sur la côte sud-est de l'île, ce récif est un joyau écologique connu pour ses sites de conservation classés internationalement, ses eaux turquoises et ses zones humides protégées. Un lieu paradisiaque qui est aujourd'hui menacé par une marée noire. En effet, le navire Wakashio transportait à son bord 3.800 tonnes d'huile lourde et 200 tonnes de diesel, qui ont alors commencé à s'écouler de la coque fissurée du vraquier.

Depuis jeudi, les autorités mauriciennes et les habitants de l'île luttent désespérément pour éviter une marée noire, qui serait une catastrophe écologique pour cette zone maritime protégée. Sur les rives, des volontaires ont construit à la hâte des cordons flottants, faits de paille et de bouteilles vides, pour essayer de contenir la nappe dérivante.
"Tous les volontaires sont couverts de noir", a dit à l'AFP Sunil Dowarkasing, un ancien militant de Greenpeace et expert environnemental, qui participe au nettoyage à partir de Mahébourg (sud-est), l'une des zones les plus touchées.

Des efforts qui limitent les dégâts, mais qui ne sont pour l'heure pas suffisants: environ 1.000 des 4.000 tonnes de carburant transportées par le Wakashio se seraient en effet déjà déversées en mer, et les hydrocarbures auraient désormais atteint la mangrove.
Face à l'ampleur de la catastrophe, les autorités mauriciennes ont déclaré un "état d'urgence environnemental" et ont fait appel à la France, le Premier ministre Pravind Jugnauth avouant que "le pays ne disposait pas des compétences et de l'expérience pour remettre à flot les navires échoués". Un appel entendu par Emmanuel Macron, qui a envoyé samedi des équipes et du matériel depuis La Réunion vers Maurice: "Lorsque la biodiversité est en péril, il y a urgence d'agir. La France est là. Aux côtés du peuple mauricien", a réagi le président français sur Twitter.
Pour l'heure, la cause de l'accident du navire n'est pas encore connue mais fait l'objet d'une enquête. La police mauricienne a également prévu d'aborder dimanche le Wakashio avec le capitaine du navire - un Indien de 58 ans - afin d'en saisir tous les documents relatifs à sa navigation et notamment les enregistrements des communications.