Une assemblée citoyenne fédérale pour le climat? "Le climat n’a pas de frontières"
En janvier prochain, un panel de citoyens wallons sera invité à se prononcer sur la révision du Plan énergie climat 2030. Une consultation qui sera élargie aux écoles et aux secteurs économiques concernés. Afin d’aboutir à une stratégie portée par l’ensemble de la société.
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Publié le 30-09-2020 à 06h36 - Mis à jour le 30-09-2020 à 12h26
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Inspirés par les initiatives de démocratie délibérative qui ont éclos en France, en Irlande ou encore en Suisse, le groupe Écolo-Groen au Parlement fédéral souhaite que notre pays mette également sur pied une Assemblée citoyenne pour le climat. Il a déposé une résolution en ce sens qui sera discutée en commission parlementaire le 10 octobre prochain.
"La crise du Covid a mis en évidence le fait que nous vivions une énorme crise de démocratie. Il y a un manque de confiance dingue de la population dans le pouvoir politique. C’est donc le bon moment pour construire ensemble l’après-crise en donnant la parole aux citoyens et en inventant une autre manière de travailler et de fonctionner ensemble", explique Sarah Schlitz, cosignataire de ce texte avec son collègue Kristof Calvo.
Rassembler autour d’un défi commun
Avec le coronavirus, des décisions "super dures ont été prises, notamment en acceptant de mettre l’économie au ralenti", poursuit-elle. Les politiques climatiques dont les enjeux sont gigantesques pour l’avenir de nos sociétés et qui, elles aussi, nécessiteront des choix difficiles gagneraient donc à être décidées en y associant les citoyens, qui, pendant la crise du Covid, ont démontré leur capacité à pallier les carences des pouvoirs publics.
Certes, les compétences en matière de climat sont largement aux mains des entités régionales, mais le fédéral détient encore des leviers importants dans le domaine de la mobilité et de l’énergie. "Le fédéral est précisément le bon niveau car le climat n’a pas de frontières. Cela permettrait de réduire la fratcure Nord-Sud et de recréer du lien entre les citoyens issus des différentes communautés du pays."
L’idée est de tirer au sort 150 personnes représentatives de la population, qui seraient amenées "à s’accorder enfin sur des objectifs communs clairs et à se mettre d’accord sur les solutions à mettre en œuvre". Des choix posés à la lumière d’éclairages contradictoires fournis par différents experts et qui seraient ensuite soumis au Parlement, qui devrait le cas échéant assumer et justifier pourquoi il ne les suit pas. "Il faudrait également travailler à la mise en place d’un mécanisme permettant d’organiser la complémentarité entre les différents niveaux de pouvoir", complète Sarah Schlitz. "Cette formule permettrait d’ouvrir un grand débat sur les questions de démocratie en général. Ce n’est pas comme un référendum, où on répond à une question. Ici, les citoyens travailleraient sur le temps long en restant dans la complexité des enjeux et en prenant le temps de se former. Ce serait un bon barrage au populisme."