Comme la pandémie, l’agriculture peut être durable
La 12e édition du festival Alimenterre débute ce mercredi 7 octobre.
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Publié le 06-10-2020 à 15h11
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Les circonstances ne sont certes pas idéales, mais le festival Alimenterre maintient le cap ! Organisé par l’ONG SOS Faim, cet événement qui met en vitrine des documentaires permettant de sensibiliser les citoyens à l’insoutenabilité des systèmes agricoles et alimentaires mondiaux actuels se tiendra en effet sur le site du SeeU à Bruxelles du 7 au 11 octobre et dans plusieurs grandes villes wallonnes durant le reste du mois.
Afin de faciliter l’organisation de ces projections, il est demandé aux spectateurs de respecter les consignes concernant le port du masque et les mesures de distanciation. La réservation préalable de tickets en ligne est également encouragée.
Comment vivre "l’effondrement" ?
Pour ouvrir cette 12e édition, le festival a choisi de projeter pour la première fois en Belgique le documentaire Une fois que tu sais réalisé par Emmanuel Cappellin. Sorte d’anti-Demain, ce film raconte le cheminement personnel de l’auteur face à sa prise de conscience d’un effondrement jugé inéluctable de notre civilisation industrielle. Parti à la rencontre de plusieurs personnalités scientifiques qui tentent d’alerter depuis de nombreuses années l’opinion publique sur l’impossibilité d’une croissance infinie dans un monde fini, Emmanuel Cappellin s’interroge sur la façon dont nous pouvons continuer à vivre avec cette perspective et, plus largement, sur notre rapport au monde.
D’une tonalité plutôt sombre, le film en arrive néanmoins à la même conclusion que Demain sur la nécessité de continuer à avancer et à agir "du mieux que l’on peut", chacun à son niveau, en privilégiant l’action collective. Sur la nécessité aussi, de construire de nouveaux récits sur d’autres futurs possibles.
Pour y arriver, explique le réalisateur, "il faut d’abord admettre que l’on n’est pas dans une grande ligne horizontale du progrès qui va nous amener vers toujours plus et toujours mieux. Ne pas continuer à se dire que la société est encore bien en équilibre. Il faut accepter qu’il y a des cycles vie-mort-vie. Il y a quelque chose derrière l’effondrement et l’on se relèvera, mais pour cela il faut d’abord accepter que l’on tombe par terre. Et nous sommes dans un cycle extrêmement lent où nous tombons par terre."
Nos sociétés, juge-t-il, ont besoin d’une vision à la fois locale et globale. Une relocalisation des activités notamment, pour réduire l’impact de celles-ci sur l’environnement, tout en continuant à développer l’identité planétaire de l’humain afin de "tempérer l’immense tentation du repli sur soi et du repli identitaire".
Un "baromètre de l’agriculture familiale durable"
Outre diverses animations (débats, ateliers, concerts…), une dizaine d’autres films sont également au programme du festival, parmi lesquels le documentaire belge Sur le champ ! qui raconte comment des paysans des quatre coins de la planète se démènent pour montrer qu’il est possible de nourrir la population mondiale autrement. Y témoigne, entre autres, un couple liégeois qui a décidé de changer de vie et de cultiver la terre dans la philosophie du circuit court.
L’occasion pour SOS Faim de présenter les résultats de son "baromètre de l’agriculture familiale durable", une étude à laquelle ont contribué sept experts qui analysent l’évolution du système alimentaire mondial dans le contexte de la crise sanitaire et économique que nous traversons.