Climat : l'humanité proche de retombées climatiques cataclysmiques, alerte le Giec

Un projet de rapport partiel des experts du Giec a “fuité”. Version finale en 2022.

So.De (avec AFP)

Quel que soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les impacts dévastateurs du réchauffement sur la nature et l’humanité qui en dépend vont s’accélérer et devenir douloureusement palpables bien avant 2050, assure le Giec. C’est le constat que des experts du climat de l’Onu dressent dans un projet de rapport de fin 2020 qu’a obtenu l’AFP.

En signant l’accord de Paris en 2015, le monde s’est engagé à limiter le réchauffement à +2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, si possible +1,5 °C. Le projet de "résumé technique" de fin 2020 estime que dépasser +1,5 °C pourrait déjà entraîner "progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles". Même en limitant la hausse à 2 °C, jusqu’à 80 millions de personnes supplémentaires auront faim d’ici à 2050 et 130 millions pourraient tomber dans la pauvreté extrême d’ici dix ans. En 2050, des centaines de millions d’habitants de villes côtières seront menacés par des vagues-submersion plus fréquentes, provoquées par la hausse du niveau de la mer, qui entraînera à son tour des migrations importantes. À +1,5 °C, dans les villes, 350 millions d’habitants supplémentaires seront exposés aux pénuries d’eau, 400 millions à + 2 °C. Et avec ce demi-degré supplémentaire, 420 millions de personnes de plus seront menacées par des canicules extrêmes. Le rapport d’évaluation complet de 4 000 pages, semblant plus alarmiste que le précédent de 2014, a pour vocation d’éclairer les décisions politiques. Il ne sera officiellement publié qu’en février 2022, après son approbation par consensus par les 195 États membres. Le projet de rapport livré par l’AFP est "une version très préliminaire et partielle du rapport, a réagi le chercheur François Gemenne (ULiège). Ce n’est pas cette version qui sera adoptée en février 2022. Elle ne tient pas compte des milliers de commentaires reçus, ni surtout des sections qui sont en train d’être écrites en ce moment ! Nous sommes en train d’écrire la section sur les migrations, par exemple." Ce qui fait la force des travaux du Giec est son processus de validation et de relecture intense et sophistiqué, ce qui n’a pas encore lieu ici, insiste l’expert, qui appelle à ne pas commenter ces résultats.

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©AFP
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