En mer du Nord, les éoliennes devront aussi respecter la nature
Le secteur de l’éolien offshore et quatre ONG de protection de la nature ont signé une convention.
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- Publié le 24-06-2021 à 19h15
- Mis à jour le 24-06-2021 à 19h30
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Biodiversité et climat, même combat. C’est un peu la devise qui prévaut à la signature d’une déclaration d’intention par plusieurs organisations environnementales et celle qui regroupe les investisseurs et propriétaires d’éoliennes en mer du Nord. La Belgian Offshore Platform (Bop) et la coalition 4Sea (Bond Beter Leefmilieu, Greenpeace, Natuurpunt et WWF) ont convenu, jeudi matin, de faire de la protection de la nature "une priorité absolue dans la conception, la construction, l’exploitation et le démantèlement des parcs éoliens dans les nouvelles zones éoliennes offshore belges".
Actuellement, l’énergie éolienne offshore belge représente une capacité de 2,2 GW. Mais elle va doubler (4,4) d’ici 2030, comme cela a été décidé en 2018. Ce qui occupera 15 % de la surface de la mer du Nord "belge". "C’est nécessaire de booster l’énergie favorable au climat, mais cela ne peut pas se faire au détriment de la nature de la mer du Nord. Pour les parcs éoliens en mer, il existe déjà des obligations en termes d’environnement : il faut un permis d’environnement, un monitoring…, souligne Annemie Vermeylen, CEO de Bop. En termes de surveillance systématique, on a déjà des données depuis 2009 (recueillies par l’Institut royal des sciences naturelles, NdlR). Ce sont des données assez rassurantes, qui montrent qu’il n’y a pas de catastrophe pour la faune et la flore." Les parcs éoliens ont déjà des obligations en termes de construction (certaines périodes interdites, rideau de bulles de protection…) et d’exploitation (bruits dissuasifs…) afin de limiter les effets sur les animaux.
Espace rare en mer du Nord belge
Néanmoins, une des spécificités de la mer du Nord "belge" est que les zones "pour la nature" (comme des zones Natura 2000, qui ne bénéficient pas encore, selon les ONG, d’une protection efficace) et "pour l’énergie" se recouvrent parfois, car l’espace est rare, explique Sarah Vanden Eede (WWF). "Dans les années à venir, un des dossiers les plus importants sur lesquels nous allons travailler concrètement ensemble, c’est au niveau de cette planification, voir comment on peut travailler ensemble là où il y a recouvrement, des zones, et là où elles sont côte à côte." Selon la déclaration d’intention, les nouveaux parcs situés dans les zones protégées devront d’ailleurs constituer une exception et ne pourront être construits que dans des conditions strictes.
Pour Annemie Vermeylen, le secteur et les ONG dialoguaient déjà, mais il s’agit ici, dans un but de prévention des conflits entre climat et nature, "de structurer ce dialogue à long terme".