"Pardon pour de possibles erreurs", "l'Australie fait sa part" : le rapport du Giec a déclenché des réactions à géométrie variable

Publié ce lundi, le rapport du Giec a suscité des réactions en sens divers dans plusieurs pays.

Gilles Toussaint (avec agences)
"Pardon pour de possibles erreurs", "l'Australie fait sa part" : le rapport du Giec a déclenché des réactions à géométrie variable
©AFP, ABACAPRESS, MAXPPP

L'Alliance des petits États insulaires (Aosis), vulnérables aux effets du changement climatique, a ainsi appelé le monde à tout faire pour limiter la hausse de la température à 1,5 °C, alors que le rapport montre que l'accélération de la hausse du niveau des mers menace leur existence. "Le fait est que si nous limitons le réchauffement à 1,5 °C, nous risquons toujours une augmentation du niveau de la mer d'un demi-mètre. Mais si nous empêchons le réchauffement d'atteindre 2 °C, nous pouvons éviter une élévation du niveau de la mer de trois mètres à long terme. C'est notre avenir même qui est en jeu", a déclaré la négociatrice principale sur le climat de l'Aosis.

Aveuglement australien

Un message qui n'a, semble-t-il, pas été reçu par le Premier ministre conservateur australien. Connu pour sa proximité avec l'industrie charbonnière et ses penchants climatosceptiques, Scott Morrison persiste en effet dans son refus de fixer à son pays des objectifs climatiques ambitieux. "L'Australie fait sa part", estime-t-il, affirmant préférer se "concentrer sur les avancées technologiques nécessaires pour changer le monde et notre mode de fonctionnement".

Une attitude en décalage avec la réalité, quand on se rappelle que l’Australie est l’un des plus importants importateurs au monde de charbon et de gaz, et qu’elle a été victime au cours des dernières années d’épisodes de sécheresses intenses et d’incendies dévastateurs.

Côté chinois, le régime communiste a déclaré que le monde doit "avoir confiance" dans les engagements du pays, ce dont d'aucuns doutent. Il y a quelques mois, Xi Jinping a affirmé que la Chine attendrait son pic des émissions de CO2 avant 2030 et la neutralité carbone avant 2060. Mais dans le même temps, Pékin vient d'autoriser la réouverture de mines de charbon afin d'alimenter l'activité économique du pays…

Alors que des millions d'hectares de forêts continuent à brûler en Sibérie, dégageant des fumées qui ont atteint le pôle Nord - une première, selon la Nasa -, Vladimir Poutine s'est pour sa part contenté d'ordonner au ministère des Situations d'urgence d'"augmenter le dispositif chargé de lutter contre les incendies" dans cette région.

Et pendant ce temps, en Grèce, le Premier ministre Mitsotakis a demandé "pardon pour de possibles erreurs" à la population, alors que les pompiers n'arrivent toujours pas à maîtriser les feux qui ravagent l'île d'Eubée depuis plusieurs jours et que les incendies sont repartis de plus belle dans le Péloponnèse.

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