Devons-nous craindre les microplastiques présents dans les eaux belges ?
La Flandre a réalisé une première étude quantifiant les microplastiques dans les eaux de surface. Les effets de ces particules sur la santé humaine sont encore inconnus. Mais la science s’empare de la question.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/f744db9d-4059-49f1-b3ae-ab829b0df5cc.png)
Publié le 10-09-2021 à 06h33 - Mis à jour le 10-09-2021 à 14h19
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/7G6TSN6YFFAJHICCW2YGXCHE4Y.jpg)
Les microplastiques présents dans les eaux de surface en Flandre représentent un risque faible, voire négligeable, pour l’environnement, a démontré une étude réalisée par l’UGent et l’Institution flamande pour la recherche technologique (Vito), dont les résultats ont été publiés cette semaine. Avec une moyenne de 0,36 microparticule de plastique par litre d’eau, la région présente des concentrations similaires à celles observées dans d’autres pays européens. Cette quantité a un effet "faible voire négligeable" sur l’environnement, selon les chercheurs.
L’impact écologique de ces petites particules de moins de 5 mm restait encore peu connu dans la région. Au total, l’analyse a porté sur 210 échantillons, prélevés à partir d’eaux de surface, d’eaux usées domestiques, d’eaux des stations d’épuration et d’eaux de ruissellement des autoroutes. Le résultat a prouvé, que bien que fort répandus, ces microplastiques ne présentaient qu’un impact négatif minime sur l’environnement. Autre bonne nouvelle : les stations d’épuration sont capables de filter quasi 98 % du plastique dans nos eaux usées.
Quel effet ?
Dans l'eau du robinet, "nous trouvons entre 0 et 6 microplastiques par 100 litres d'eau. Dans les bouteilles d'eau en plastique, nous trouvons en moyenne 100 microplastiques par litre d'eau, soit environ 100 fois plus. L'eau du robinet est donc très sûre, indique Ilias Semmouri, chercheur à l'UGent. Mais quels sont les effets de ces microplastiques sur l'eau, on l'ignore."
L’étude a aussi montré que l’usure des pneus de voiture est une source importante de microplastiques. Chaque année, environ 650 tonnes de microplastiques issus de cette source aboutissent sur la surface des routes. Ils peuvent arriver via les bermes dans l’environnement ou bien ruisseler vers les eaux de surface. Ainsi, 250 tonnes de particules de pneus terminent dans l’eau. C’est donc davantage que via les eaux usées domestiques (623 kilos). Mais l’échantillon de lieux analysés près d’une autoroute (cinq) est limité, et davantage d’études sur cet aspect précis sont nécessaires, selon le chercheur.
Surtout, les effets de ces petites particules de plastique sur l'eau potable et les aliments restent encore non déterminés, le gouvernement flamand fait dès lors actuellement pression pour que des recherches supplémentaires soient menées en ce sens.