Pollution au PFOS: l’étrange mutisme du gouvernement flamand
Pollution aux PFOS Des suspicions pèsent sur les ministres Joke Schauvliege et Ben Weyts, qui auraient tenté d’étouffer l’affaire.
Publié le 24-09-2021 à 19h57
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Selon d’anciens échanges d’e-mails révélés par la VRT, il est clair que le politique a freiné en 2017 la communication sur la pollution aux PFOS (des composés perfluorés toxiques) à Zwijndrecht. Les mails semblent pointer la ministre flamande de l’Environnement de l’époque, Joke Schauvliege (CD&V), et celui qui était compétent pour la Mobilité et les travaux de la liaison Oosterweel, le N-VA Ben Weyts.
Lantis, l'organe qui gère ce vaste chantier, et le gouvernement flamand s'étaient demandé ce qu'il fallait dévoiler de la pollution des sols autour de l'usine 3M, découverte dans le cadre de la préparation du chantier de l'Oosterweel. Il avait été décidé de ne pas communiquer vers le public, mais on ne sait pas exactement qui a pris cette décision. Un échange de mails précédemment dévoilé montrait que Lantis avait insisté en 2017 auprès de l'Ovam, l'entreprise publique flamande en charge des déchets, pour communiquer au sujet de la pollution et effectuer des mesures supplémentaires à Zwijndrecht. Mais l'Ovam n'a pas suivi cette demande. L'organe affirme qu'un ministre lui a demandé de ne pas communiquer. Un nouveau courrier électronique, également daté de septembre 2017, apporte plus de clarté. Il s'agit d'un mail en interne d'une personne occupant un poste à responsabilités à l'Ovam. On peut entre autres y lire : "J'ai entre-temps reçu du cabinet l'instruction expresse de ne pas prendre d'initiative de communication dans ce dossier et de ne pas lancer d'examen de contrôle de la zone d'habitation." Joke Schauvliege était à ce moment-là la ministre de tutelle de l'Ovam, mais a toujours réfuté avoir donné pour instruction de se taire.
Auditionnés par la commission d’enquête du Parlement flamand vendredi, des responsables de Lantis se sont dédouanés de toute responsabilité. Le directeur environnement Bart Van Camp, qui était précédemment chef de cabinet du ministre N-VA Ben Weyts, affirmant que c’est du côté de l’Ovam et du cabinet de la ministre Schauvlieghe qu’il faut chercher le facteur déterminant dans la décision de ne pas communiquer ouvertement sur l’affaire.