Les coraux de l’ouest de l’océan Indien risquent de s’effondrer

Des chercheurs ont évalué pour la première fois la vulnérabilité de plusieurs récifs le long de la côte est de l’Afrique.

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Les coraux de l’ouest de l’océan Indien risquent de s’effondrer
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L'augmentation de la température de l'eau et la surpêche menacent les récifs coralliens de l'ouest de l'océan Indien, qui pourraient s'effondrer dans les 50 prochaines années, selon la toute première étude portant sur ces écosystèmes qui a été publiée ce lundi. Ses conclusions, diffusées dans le journal Nature Sustainability, préviennent que les coraux situés le long de la côte est de l'Afrique font face à un fort risque de disparition si des mesures urgentes ne sont pas prises.

Pour la première fois, des chercheurs ont pu évaluer la vulnérabilité de plusieurs récifs à travers l’ouest de l’océan Indien, et identifier les principales menaces à la santé des coraux.

Les scientifiques estiment que tous les coraux de cette région feront face à "un effondrement total de l'écosystème et à des dommages irréversibles" dans les décennies à venir. Plusieurs habitats coralliens sont d'ores et déjà en danger critique.

5 % des récifs mondiaux

"Les conclusions sont assez graves. Ces récifs risquent de s'effondrer", a commenté David Obura, fondateur de l'Institut kényan de recherche sur les océans Cordio East Africa et principal auteur de l'étude.

"Les récifs ne sont en bonne santé nulle part dans la région. Ils ont tous déjà décliné, et cela va continuer."

L’étude, cosignée par l’Union internationale pour la conservation de la nature, a porté sur près de 12 000 kilomètres carrés de récifs, qui représentent environ 5 % du total mondial. Les récifs proches d’îles comme Maurice, les Seychelles, les Comores et Madagascar - des destinations touristiques populaires pour leurs écosystèmes marins, dont les récifs - sont les plus menacés, disent les chercheurs.

La Grande Barrière australienne fortement affectée

Les récifs coralliens ne couvrent qu’une minuscule partie (0,2 %) du plancher océanique, mais abritent au moins un quart de toute la faune et la flore marines. Ils offrent également une protection contre les tempêtes et l’érosion des côtes mais aussi des emplois pour des millions d’humains.

Le réchauffement climatique représente la pire menace pour la santé des coraux dans l’ouest de l’océan Indien, où les scientifiques affirment que la température de l’eau augmente plus vite qu’ailleurs sur la planète.

Début novembre, un article publié dans la revue Current Biology soulignait pour sa part que le phénomène de blanchissement a touché 98 % de la Grande Barrière de corail australienne depuis le premier grand épisode de blanchissement en 1998, qui était alors l'année la plus chaude de l'histoire, n'épargnant qu'une infirme partie du plus vaste ensemble corallien du monde.

Ce record a depuis été battu à plusieurs reprises. La fréquence, l’intensité et l’ampleur des vagues de chaleur marines qui provoquent ce blanchissement ne cessent d’augmenter, souligne le principal signataire, Terry Hughes, du Centre d’excellence de l’Australian Research Council (ARC) pour les études sur les récifs coralliens basé à l’Université James Cook.

L’inquiétude autour du réchauffement climatique est telle que certains chercheurs étudient la possibilité de réaliser des manipulations génétiques sur les coraux pour assurer leur survie.

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