Quand les pays trichent sur leur bilan climatique : des milliards de tonnes de pollution "oubliées"

Il y a des abus dans les inventaires.

Quand les pays trichent sur leur bilan climatique : des milliards de tonnes de pollution "oubliées"
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Jusqu'à 13 milliards de tonnes de gaz à effet de serre annuelles passées "au bleu" dans les rapportages officiels nationaux de 196 pays. C'est le résultat auquel sont arrivés le climatologue Philippe Ciais et d'autres scientifiques, en collaboration avec le Washington Post. "On a comparé les inventaires réalisés par les pays avec ceux réalisés par la communauté scientifique et des organisations internationales. On a trouvé que la somme des émissions des déclarations des pays est plus faible que les inventaires scientifiques, nous explique le chercheur du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives en France. Ces inventaires par pays ont une approche par activité, par secteur et les pays multiplient cela par un facteur d'émission. On obtient ainsi une émission globale. Les pays en développement n'ont pas de bonnes données, donc il leur est facile de se tromper. D'autre part, les pays choisissent un peu leur méthode, la valeur de leur facteur d'émission. Et, très clairement, ce n'est peut-être pas un hasard, ce sont plutôt les inventaires des pays qui extraient du gaz et du pétrole, d'Asie centrale, du golfe Persique qui apparaissent inférieurs aux inventaires scientifiques indépendants. Je pense que, volontairement, ils prennent un facteur d'émission, comme ils ont le droit de le faire, qui est très petit."

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