La "marche pour le climat" de retour ce dimanche : "Il faut se mobiliser pour que les engagements se traduisent en actions concrètes"
Cette nouvelle édition rencontrera-t-elle un succès ? Difficile à prévoir. Coalition Climat, une nouvelle fois à la manœuvre, espère "ancrer la mobilisation climatique dans la durée"
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Publié le 19-10-2022 à 09h43
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Quelques milliers, entre vingt et trente mille, ou davantage ? Difficile à ce stade de faire un pronostic du nombre de personnes qui se rendront à Bruxelles ce dimanche pour prendre part à une nouvelle manifestation pour réclamer des mesures fortes afin de lutter contre les dérèglements climatiques. "Je vois que l'on en parle un peu partout sur les réseaux sociaux, mais j'ai beaucoup de mal à percevoir le degré d'engagement qui en sortira", commente Nicolas Van Nuffel, le président de la Coalition Climat, qui est une nouvelle fois à la manœuvre de cette mobilisation. Les pratiques sur les réseaux sociaux évoluent rapidement. En 2018, il était courant de s'inscrire à un événement Facebook pour indiquer que l'on y prendrait part. Aujourd'hui, on n'observe plus cela, même pour les mobilisations qui fonctionnent. Ce n'est de toute façon pas cette année que l'on va battre les records de participation", poursuit-il, concédant espérer rassembler plus que quelques milliers de personnes, tandis que d'autres actions auront déjà lieu jeudi à l'occasion du Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE.
Une implication plus marquée des syndicats
Une évolution pousse néanmoins M. Van Nuffel à un certain enthousiasme : "La Coalition Climat fédère de nombreuses organisations, mais je constate que du point de vue diversification des acteurs et des alliances avec différents mouvements, la dynamique n'a jamais été aussi forte. Les syndicats avaient déjà participé aux manifestations dans le passé, mais ils n'avaient jamais mobilisé leurs affiliés comme ils le font actuellement pour la marche de dimanche. Les acteurs des réseaux de lutte contre la pauvreté seront également présents, ainsi que des agriculteurs avec leurs tracteurs."
La marche, qui débutera à 13 h à la gare du Nord de Bruxelles pour rejoindre le parc du Cinquantenaire, fera écho "aux grandes crises que nous traversons actuellement : la crise de l'accès à l'énergie et celle de l'accès à l'alimentation. La solution pour y répondre, c'est la transition écologique. Pour faire face à la hausse des factures d'énergie, il faut isoler les logements en commençant par les plus précaires. Nous appelons les trois Régions à adopter des pactes logement-énergie qui garantissent que 10 % de la population les plus précaires aient accès en priorité à la rénovation des bâtiments, que ce soit via la rénovation des logements sociaux, ou en mettant la pression sur les propriétaires qui louent des logements à des locataires en situation de pauvreté."
Grandes manifestations et actions de désobéissance civile
Si certaines figures marquantes du mouvement Youth for Climate, telles Anuna De Wever ou Adélaïde Charlier, se sont aujourd'hui un peu mises en retrait, les jeunes restent sur le front, notamment dans le cadre d'opérations de désobéissance civile organisées par Code rouge. Les deux approches - actions coup de poing et manifestations de masse - sont complémentaires, juge Nicolas Van Nuffel. "L'essentiel est de montrer que l'on parvient à ancrer la mobilisation climatique dans la durée. On s'est d'abord mobilisés pour avoir un accord international sur le climat, et on l'a obtenu. On l'a ensuite fait pour un rehaussement des ambitions, et là encore on l'a obtenu. À présent, même si la question de l'ambition reviendra à l'agenda, il faut se mobiliser pour que ces engagements se traduisent en actions concrètes."
Une action symbolique dans les écoles ce vendredi
S'il n'est pas encore question du retour des "grèves scolaires pour le climat", la mobilisation dans les milieux scolaires n'est pas pour autant abandonnée. Plus de 350 écoles et maisons de jeunes de Bruxelles, de Wallonie et de Flandre ont ainsi décidé de se joindre à l'action #StandUpForClimate qui se déroulera ce vendredi à l'initiative du CNCD-11.11.11. En amont de la marche pour le climat organisée dimanche, les participants sont invités à se manifester sur les réseaux sociaux à l'appui de photos ou de vidéos. Les jeunes recevront également des outils pédagogiques et un quiz leur permettant de tester leurs connaissances sur le dérèglement climatique. "Au total, cela représente quelque 40 000 jeunes. En 2018, la première fois qu'on a organisé cette action, on avait à peine une centaine d'écoles inscrites", se réjouit Nicolas Van Nuffel.