Qualité de l’air : les concentrations de particules fines dépassent le seuil d’avertissement en Belgique
Le froid et l’absence de vent entraînent une hausse de concentration en particules fines en Belgique. Le seuil d’information est dépassé ce jeudi dans les trois régions.
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Publié le 14-12-2022 à 12h27 - Mis à jour le 15-12-2022 à 14h12
Aujourd’hui jeudi 15 décembre, des concentrations élevées de particules fines (PM2,5) dans l’air sont mesurées dans les réseaux de surveillance des trois régions belges, a annoncé la Cellule interrégionale de l'environnement. La situation est actuellement qualifiée de mauvaise pour le pays et même d’exécrable à Bruxelles.
L'indice varie entre 1, qui indique une qualité de l'air "excellente", et 10 pour une qualité de l'air "exécrable" (mauvaise étant à 8).
Les concentrations élevées de particules s’expliquent par le fait que la pollution atmosphérique (provenant de l’industrie, de l’agriculture, du trafic et du chauffage des bâtiments) est peu dispersée en raison de conditions météorologiques défavorables (vent faible). En raison du temps froid, les émissions provenant du chauffage des bâtiments, principalement dues aux poêles à bois, sont également plus élevées.
Les concentrations moyennes de particules fines PM2,5 sur 24 heures sont supérieures à 35 µg/m³ dans les trois régions. Plus précisément, la concentration moyenne des particules fines sur 24 heures était à 10h de 36 µg/m³ dans les trois régions. Or, 50 µg/m³ et 35 µg/m³ en PM2,5 sont les seuils utilisés par les trois régions de Belgique pour informer la population. La phase d’avertissement est la première des quatre phases de ce plan. “Si cette situation dure plus de deux jours, des mesures pour encourager les alternatives à la voiture et limiter son usage seront mises en place”, précise la Région bruxelloise.
Les conditions météorologiques resteront globalement défavorables à la dispersion des polluants les prochains jours. Le dépassement du seuil d’information devrait en tous cas se prolonger au moins jusqu’à demain. Le seuil d’information est en effet basé sur de l’observation (dernières 24 heures) et de la prévision (prochaines 24 à 48 heures). Celui-ci est donc de 35 µg/m³ (moyenne glissante sur 24 heures) pour les PM2.5.
“Quand il fait froid, les gens chauffent davantage, il y a plus d’émissions de particules fines, explique Philippe Maetz, de la cellule interrégionale pour l’environnement Celine. Au niveau d’une ville comme Bruxelles, le chauffage est l’une des premières sources d’émissions de particules fines. Donc, plus il fait froid, plus les émissions de particules fines sont importantes, et plus les concentrations sont susceptibles d’augmenter. Tout dépend ensuite des conditions de dispersion des particules qu’on va rencontrer.” Lesquelles ne sont pas bonnes actuellement, vu le peu de vent.
Précautions à prendre pour les personnes fragiles
En fonction des concentrations de polluants dans l’air ambiant, de la durée d’exposition, de la sensibilité des personnes exposées et de leurs activités, divers symptômes peuvent être observés : diminution des fonctions respiratoires et apparition de problèmes cardiovasculaires, augmentation des maladies respiratoires (bronchite, asthme et à long terme le cancer du poumon, hausse de la fréquence et de la gravité des symptômes chez les personnes asthmatiques ou souffrant de problèmes respiratoires chroniques.
Pour les personnes exposées à un niveau de risque plus élevé - soit les personnes souffrant de problèmes respiratoires et cardiaque, les asthmatiques, les personnes âgées et les très jeunes enfants - il est particulièrement conseillé de ne pas réaliser d’exercice physique intense et/ou prolongé (comme le jogging par exemple).
À noter qu’on ne connaît pas actuellement de phénomène d’inversion thermique, qui aggraverait encore la situation. “Une inversion thermique est une couche d’air plus chaude au-dessus qui écrase la pollution au niveau du sol. Ce sont des situations que l’on rencontre souvent en conditions hivernales et qui bloquent la dispersion de la pollution et entraînent une augmentation de la concentration des particules.”