Les regrets de van Ypersele, une pression sur les plus riches et les politiques, la dernière chance... Les réactions au dernier rapport du Giec

Toutes les réactions suite au nouveau rapport dévoilé par le Giec.

van Ypersele regrette un manque d'inclusivité au détriment des pays du Sud

Le climatologue Jean-Pascal van Ypersele (UCLouvain) regrette un manque d'inclusivité au détriment des pays en développement lors de l'adoption du sixième rapport de synthèse du Giec et promet d'y remédier s'il venait à être élu à la présidence de cet organe créé sous l'impulsion de l'Onu. Après d'intenses discussions menées à Interlaken, en Suisse, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a finalement adopté le rapport de synthèse et le "résumé pour les décideurs" de son sixième cycle d'évaluation sur l'état des connaissances sur les changements climatiques.

Le résumé pour les décideurs a été approuvé avec deux jours et demi de retard sur le planning initial, "sans la participation de nombreux pays en développement", qui n'avaient pas reçu les financements pour pouvoir rester plus longtemps en Suisse, a regretté sur Twitter M. van Ypersele.

"Une meilleure inclusivité fait partie de mon programme en tant que candidat à la présidence du Giec", ajoute le climatologue belge, qui a par le passé été vice-président du groupe d'experts sur le climat.

Le gouvernement belge soutient la candidature de Jean-Pascal van Ypersele à la présidence du Giec, créé en 1988 sur l'impulsion des Nations unies.

Le Pr van Ypersele (UCLouvain) avait déjà été candidat à la présidence de l'organe en 2015, mais avait alors été devancé, par 78 voix contre 56, par le président actuel, le Coréen Hoesung Lee.

L'élection du nouveau président du Giec aura lieu du 24 au 27 juillet 2023, à Nairobi, au Kenya.

Voici "le manuel de survie de l'humanité": Le Giec sort son rapport très attendu

Pour Oxfam, le pour cent des plus riches doit cesser "de gaspiller autant de carbone"

Si le pour cent des personnes les plus riches "cessaient de gaspiller autant de carbone en jets privés, en grosses voitures polluantes et en investissements dans les combustibles fossiles", la moitié la plus pauvre de l'humanité "pourrait augmenter sa minuscule empreinte carbone pour satisfaire ses besoins fondamentaux", a dénoncé lundi Ofxam Belgique à l'occasion de la publication du rapport de synthèse du Giec sur les changements climatiques. Pour l'ONG, il est possible à la fois de s'attaquer à la crise climatique et de mettre fin à la pauvreté. "C'est une question de volonté politique", estime Alba Saray Pérez Terán, chargée de plaidoyer en justice climatique.

Oxfam Belgique dénonce également les bénéfices records engrangés par les grands groupes pétroliers en 2022. "Leurs prétendues préoccupations écologiques sonnent creux. Si les gouvernements avaient récupéré les profits massifs que les industries du pétrole et de gaz ont versés à leurs riches actionnaires l'année dernière, ils auraient pu augmenter de près d'un tiers les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables", poursuit l'ONG.

Alors que le rapport de synthèse du Giec est celui "de la dernière chance", Oxfam Belgique appelle à freiner drastiquement les émissions mondiales de gaz à effet de serre, au risque de voir les vagues de chaleur, les tempêtes, les sécheresses et les inondations continuer à devenir plus fréquentes et à frapper davantage d'endroits et de personnes, au premier rang desquelles les personnes vivant dans la pauvreté.

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a publié lundi le rapport de synthèse de son sixième cycle d'évaluation de l'état des connaissances sur les changements climatiques.

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Le WWF exhorte les gouvernements à tenir compte des avertissements du Giec et à agir vite

Le WWF exhorte les gouvernements "à tenir compte des avertissements du rapport" du Giec et "à agir rapidement", a réagi l'ONG environnementale après la publication lundi par le Giec de son sixième rapport de synthèse sur l'état des connaissances scientifiques sur les changements climatiques. Ce rapport met notamment en évidence l'urgence de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 43% d'ici à 2030 et de 60% d'ici à 2035 pour atteindre un niveau net nul au milieu du siècle et éviter que les températures mondiales ne dépassent le dangereux point de basculement de 1,5 °C.

Mais alors que les politiques actuelles sont insuffisantes au regard de ces objectifs, le WWF appelle les dirigeants et dirigeantes "à réduire rapidement les émissions dans tous les secteurs, à intensifier les efforts pour renforcer la résilience aux phénomènes météorologiques extrêmes et à protéger et restaurer la nature". "Une élimination accélérée des combustibles fossiles est le meilleur moyen d'éviter que la planète ne dépasse un réchauffement d'1,5 °C et ne risque une catastrophe climatique totale", préconise l'ONG.

Le WWF note également que le rapport du Giec met l'accent sur l'importance de la nature et de la conservation, "y compris la nécessité de conserver 30 à 50% des terres, de l'eau douce et de l'océan de la planète pour maintenir la résilience de la biodiversité et des services écosystémiques à l'échelle mondiale."

"Nous ne pouvons espérer limiter le réchauffement à 1,5 °C, nous adapter au changement climatique et sauver des vies et des moyens de subsistance si nous n'agissons pas d'urgence pour sauvegarder et restaurer la nature. La nature est un élément non négociable de la solution à la crise climatique", conclut Déborah Van Thournout, porte-parole du WWF-Belgique.

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