Action surprise d’activistes écologistes dans le quartier européen cette nuit pour encourager la commission à inscrire l’écocide dans le droit
Extinction Rebellion et WeMove ont collé des affiches pour sensibiliser les commissaires européens à voter un texte légiférant l’écocide.
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Publié le 04-05-2023 à 09h00 - Mis à jour le 04-05-2023 à 09h08
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Le 29 mars dernier, le Parlement Européen adoptait une proposition de directive visant à inscrire la notion d’écocide dans le droit européen. Le but : pouvoir traduire en justice les entreprises responsables de dommages graves et durables sur l’environnement. Ce jeudi, ce sera à la Commission de se pencher sur le texte. L’occasion pour Extinction Rebellion d’attirer les commissaires, avec un collage d’affiches “Make Ecocide a Crime” (”Faites de l’écocide un crime”) aux quatre coins du quartier européen.

Parmi la trentaine d’activistes d’Extinction Rebellion et de WeMove (un mouvement qui mène des campagnes visant à renforcer le pouvoir citoyen), des profils éclectiques. De la vingtaine à trois fois plus, autant d’hommes que de femmes, même si Lobster (les prénoms ont été changés) constate que, depuis 2019, il est difficile de mobiliser des milliers de personnes comme lors des marches pour le climat ou d’autres actions fortes. Peu importe, “c’est l’enjeu de la décennie, il y aura probablement des guerres pour l’eau et pour la nature, il faut agir, c’est un devoir”. Ginkgo l’admet aussi, “j’aurais préféré faire quelque chose d’autre un mercredi à 23 heures, mais une personne sur deux dans le monde est directement menacée par cette crise écologique et sociale”. Consciente que, en tant que Bruxelloise, elle ne fait pas partie des plus menacés, agir ce mercredi soir était un devoir, pour elle aussi.
”Dernier coup de pression”
Peu avant 23 heures, le haut de la rue de la Loi ne ressemble que peu au constant vacarme qui lui est attaché aux heures pleines. Le jeu du chat et de la souris commence avec les vigiles de la Commission. Ginkgo et son petit groupe débarquent par un parc et collent les affiches quatre par quatre sur les murs des bâtiments administratifs. “Il faut appuyer sur tout ce qu’on peut, on est déjà passé par d’autres canaux avant, ici c’est le dernier coup de pression.”
Interrogée sur les pratiques parfois radicales qu’Extinction Rebellion met en œuvre pour se faire entendre, elle justifie que “chaque année, plusieurs activistes du climat sont tués (Global Witness recense plus de 1 700 militants tués entre 2012 et 2021, NdlR), les vrais violents, ce sont eux”, explique-t-elle en désignant les entreprises polluantes et leurs responsables.

Finalement, c’est… un commissaire européen qui vient mettre fin à la fête alors que Lobster et son équipe sont aux prises avec le mur de la Commission, rien que ça. Pipe au bec et écharpe tartan, le fonctionnaire s’époumone pour faire arrêter la scène, filme et puis appelle la sécurité. Une menace qui aura suffi aux activistes pour disparaître dans les rues parallèles. Avant, pour certains, de se faire rattraper par la police. L’action se poursuivra ce jeudi matin, au même endroit.