Total, Shell, ExxonMobil… Voici la note salée à laquelle pourraient s’attendre les géants du pétrole et du gaz

Des scientifiques se sont penchés pour la première fois sur la quantification du coût des dégâts causés par les entreprises fossiles. Et la somme dévoilée par l’étude est loin d’être anodine…

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Des scientifiques se sont penchés pour la première fois sur la quantification du coût des dégâts causés par les entreprises fossiles. Et la somme dévoilée par l'étude est loin d’être anodine… ©AFP/Archives

Selon une étude de la revue One Earth, les plus grandes entreprises fossiles mondiales, comme Total, Shell, ExxonMobil ou BP, devraient verser chaque année la somme de 209 milliards de dollars, soit 193 milliards d’euros, en “réparations climatiques”. Il s’agit donc d’une compensation financière pour les dommages causés par l’activité de ces entreprises fossiles.

The Guardian explique que c’est la première fois qu’une étude scientifique calcule réellement ces coûts. Ce rapport, nommé “Time to Pay the Piper, défend que ces entreprises doivent assumer leur grande responsabilité dans le rejet d’émissions de gaz à effet de serre, qui participent au réchauffement de l’atmosphère. Une partie de leurs bénéfices doit donc être utilisée pour indemniser les très nombreuses victimes.

”Dans le cas de l’industrie des combustibles fossiles, les réparations exigent que les entreprises renoncent à une partie de leur richesse souillée pour fournir aux sujets affectés les moyens financiers de faire face aux dommages climatiques”, dévoile le rapport.

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Pour calculer le coût de ces dommages les scientifiques se sont basés sur la base de données “Carbon Majors”. Celle-ci répertorie “les émissions des différentes compagnies pétrolières, gazières et de charbon depuis 1988”, année de création du GIEC, rapporte le Huffington Post. Ils ont alors conclu que les 21 plus grands pollueurs du secteur sont responsables de plus de 5 000 milliards de dollars de dégâts. Ce chiffre est lié aux sécheresses, aux incendies, à l’élévation du niveau de la mer ou encore à la fonte des glaciers attendue dans les prochaines années.

Bien que ce coût puisse sembler gigantesque, les chercheurs estiment que celui-ci est bien en dessous de la valeur réelle des dégâts. “La méthodologie exclut la valeur économique des vies et des moyens de subsistance perdus, de l’extinction des espèces et de la perte de biodiversité, ainsi que d’autres composantes du bien-être qui ne sont pas prises en compte dans le PIB”, précise le rapport.

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”Il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg des dommages climatiques à long terme et des coûts d’atténuation et d’adaptation”, ajoute Richard Heede, cofondateur et directeur du Climate Accountability Institute, et l’un des auteurs principaux de la recherche.

Le Huffington Post rapporte également que l’édition de janvier de la revue Science avait dévoilé les mensonges de la société ExxonMobil. Cette dernière avait connaissance des risques sur le changement climatique dès les années 70 grâce à des experts et à ses études internes. Mais elle les a volontairement dissimulés et a même mis en place des actions pour vanter et protéger le secteur des hydrocarbures. Le secrétaire général de l’ONU avait finalement demandé à poursuivre les grands groupes du secteur pour avoir dissimulé ces informations pendant de nombreuses années.

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