Une confiance aveugle dans les technologies nucléaires. Pour l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), c’est cette attitude qui explique le manque de préparation du Japon pour faire face à l’accident à la centrale nucléaire de Fukushima, ravagée par un tsunami suite à un tremblement de terre. L’AIEA vient en effet de rendre un rapport de 1 000 pages sur "les causes et conséquences" de la catastrophe de mars 2011 dans le nord-est de l’archipel japonais.
Un facteur majeur ? Le "postulat de base" selon lequel les installations nucléaires du pays était si sûres qu’un accident d’une telle ampleur était tout simplement impensable. "Les exploitants des centrales nucléaires adhéraient (à ce postulat) et ni les organismes de réglementation ni le gouvernement ne le remettaient en question. Par conséquent, en mars 2011, le Japon n’était pas suffisamment préparé à faire face à un accident nucléaire grave", indique Yukiya Amano. Pour le directeur général de l’AIEA, c’est une question de nature humaine : "Les postulats de base sont au niveau le plus profond de la culture. Ce sont des croyances fondamentales qui paraissent si légitimes que la plupart des membres d’un groupe culturel y souscrivent, mais inconsciemment. Les postulats de base sont rarement discutés et confrontés et ils sont extrêmement difficiles à changer ."
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