Nous sommes à Bruxelles pour demander justice pour toutes les communautés indigènes du monde", clame Wašté Win Young quelques heures avant de rejoindre la marche contre Trump. Membre de la tribu des Sioux, aussi appelés Lakota, et vivant dans la réserve indienne de Standing Rock dans le Dakota du Nord, elle est l’une des représentantes de la communauté des "protecteurs de l’eau". Ces Amérindiens, défenseurs de leurs droits et de leurs terres, se sont opposés à la construction du pipeline Dakota Access de 1885 kilomètres de longueur de la compagnie Energy Transfer Partners qui doit permettre d’acheminer 570 000 barils de pétrole brut par jour des grandes plaines du Dakota à l’Illinois. Le tracé du "serpent noir", d’un coût estimé à 3,8 milliards de dollars, traverse des terres sacrées à quelques centaines de mètres de la réserve indienne et passe sous la rivière Missouri qui approvisionne en eau toute la communauté. "La terre et l’eau, la nature tout entière, sont des entités divines pour nous", explique Wašté Win Young.
Le campement où se sont installés les Sioux dès le mois d’avril 2016 rapidement rejoints par d’autres tribus amérindiennes et des défenseurs de l’environnement du monde entier dont quelques stars comme Leonardo Di Caprio accueillait plus de 10 000 personnes au mois de février. Les images de la répression policière et militaire ont fait le tour du monde. Début décembre, l’administration Obama a ordonné l’arrêt de la construction et demandé aux ingénieurs d’étudier un nouveau tracé mais la trêve a été de courte durée. L’arrivée de Trump au pouvoir a relancé le projet. Au mois de février, le camp a été évacué. Aujourd’hui, le pipeline est terminé et devrait fonctionner dans les prochaines semaines.
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