La merveilleuse histoire des soins de santé à Madagascar commence ici : au beau milieu de nulle part, dans les petits villages de brousse où vivent 80 % des Malgaches. Dans la région du Menabe à l’ouest du pays, la piste ensablée qui relie les villes de Morondave et Belo sur Tsiribihina constitue la seule une unique voie d’accès aux localités rurales. Avant le passage de deux cyclones ravageurs en début d’année, la route pouvait encore être parcourue en deux bonnes heures par temps sec. Il en faut trois aujourd’hui, avec un bon véhicule, et dès qu’arrive la saison des pluies le voyage peut durer plusieurs jours. Pour un voyageur au sommet de sa forme, c’est éprouvant. Quand on est en pleine crise de malaria ou à moitié déshydraté par la diarrhée, c’est tout simplement insurmontable.
Les Malgaches commencent donc par se soigner eux-mêmes au village à l’aide de la pharmacopée, les plantes et pratiques traditionnelles transmises de génération en génération qui permettent à la population de traiter des problèmes sanitaires de base à moindre coût avec une certaine efficacité (lire le troisième volume de cette série consacré à la médecine traditionnelle dans "La Libre" de mardi).
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