Sclérose en plaques: "Entre autres bienfaits, la pratique sportive redonne confiance"
Ce jeudi 30 mai est la Journée mondiale de la sclérose en plaques. Cette maladie inflammatoire, qui attaque le système nerveux central, touche près de 12. 000 personnes en Belgique, surtout des jeunes femmes. Les cliniques Saint-Luc étudient les bienfaits d’une activité physique régulière pour lutter contre la fatigue, qui touche 80 % des patients.
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Publié le 30-05-2019 à 08h31 - Mis à jour le 10-07-2019 à 17h12
Ce jeudi 30 mai est la Journée mondiale de la sclérose en plaques. Cette maladie inflammatoire, qui attaque le système nerveux central, touche près de 12. 000 personnes en Belgique, surtout des jeunes femmes. Les cliniques Saint-Luc étudient les bienfaits d’une activité physique régulière pour lutter contre la fatigue, qui touche 80 % des patients.
Outre les conséquences neurologiques - troubles visuels, sensoriels, moteurs, cognitifs, de l’équilibre… -, la sclérose en plaques entraîne une série de symptômes moins visibles. Parmi eux, une fatigue anormale, particulièrement handicapante pour les patients et qui s’associe à une altération de leur condition physique. On estime que 80 % d’entre eux en souffrent.
Réadaptation à distance
"Des études préliminaires réalisées auprès de personnes atteintes de sclérose en plaques avec invalidité modérée ont montré que la fatigue ressentie était en grande partie associée à la durée de la maladie, aux capacités de réaliser des exercices aérobiques et au degré de fatigabilité neuromusculaire, explique le Pr Vincent van Pesch, neurologue, chef de clinique associé. Afin de lutter contre ce déconditionnement, deux approches sont actuellement poursuivies aux cliniques universitaires Saint-Luc : d’une part, un programme de réadaptation basé sur le sport et, d’autre part, un programme de réadaptation à distance afin d’inciter les patients à pratiquer des exercices physiques de façon plus régulière."
"La téléréhabilitation, poursuit-il, est un domaine de recherche en pleine expansion qui permettrait d’éviter la fatigue inhérente aux déplacements vers le centre hospitalier, les difficultés liées au transport et les limitations de mobilité du patient, tout en assurant un suivi individualisé avec l’équipe de soins."

Le sport pour améliorer la force et l’endurance
Mais que sait-on à ce jour des bienfaits du sport en ce qui concerne cette pathologie en particulier ? "La pratique d’une activité sportive permet non seulement d’améliorer la force et l’endurance musculaire, ce qui est bénéfique pour la mobilité des personnes atteintes de sclérose en plaques, mais aussi la condition cardio-respiratoire, précise le spécialiste. Pour cela, on recommande d’associer des exercices de résistance et aérobiques, deux à trois fois par semaine. Le sport permet aussi de lutter contre le surpoids, l’atrophie des muscles, l’ostéoporose, les troubles du transit et circulatoires. Il peut améliorer en partie la fatigue ressentie et par conséquent le bien-être psychologique et la qualité de vie. Certaines études préliminaires suggèrent que le sport pourrait également avoir un bénéfice plus global sur les fonctions cognitives en favorisant la plasticité neuronale."
Redonner confiance aux personnes atteintes
Dès lors, que peut-on attendre des séances proposées dans le cadre du programme de réadaptation/revalidation ? Un maintien maximal de l’autonomie ? Une stabilisation de la maladie, un ralentissement de son évolution, voire, au mieux pour des sportifs de haut niveau, une régression de la pathologie ?
"On peut espérer, d’un point de vue physique, une amélioration de la mobilité en termes de force, vitesse et endurance, répond encore le Pr Vincent van Pesch. Mais au-delà d’une amélioration de l’état neurologique et de l’état de santé global, ce programme vise aussi à redonner confiance aux personnes atteintes de sclérose en plaques, à montrer qu’elles ont encore des capacités pour pratiquer une activité physique adaptée à leur situation individuelle. Il en résulte aussi une amélioration de l’estime de soi, bien sûr favorable au maintien de l’autonomie."

Cependant, tient à préciser le neurologue, "l’exercice physique n’a pas démontré isolément d’effet sur l’activité de la maladie, c’est-à-dire la fréquence des poussées, ou son évolution à moyen ou long terme. La pratique d’une activité physique vient donc s’additionner à la prise en charge médicale. Celle-ci consiste, si nécessaire, en l’administration d’immunothérapies adaptées au profil individuel de chaque patient. Il est également important de traiter les symptômes de la maladie, de dépister les pathologies associées et enfin de prodiguer les conseils d’hygiène de vie adéquats. Il s’agit d’une prise en charge globale et multidisciplinaire. En conclusion, le traitement actuel de la sclérose en plaques est donc un tout, qui intègre la pratique d’une activité physique adaptée à chaque situation."