Didier Raoult: "L'histoire de rebond, c'est une fantaisie inventée lors de la grippe espagnole"
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Publié le 28-04-2020 à 15h48 - Mis à jour le 29-04-2020 à 09h21
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Le professeur Didier Raoult est connu pour ses positions tranchées, parfois peu conventionnelles, parfois décriées. Spécialisé dans les maladies infectieuses, il s'est particulièrement fait connaître pour avoir mis en avant des tests qui montreraient l'efficacité potentielle de la chloroquine pour lutter contre le coronavirus. Des résultats qui sont remis en cause par certains scientifiques, même s'ils ne sont que préliminaires pour le moment. Didier Raoult est aussi réputé pour bousculer certaines idées. Etant donné que le déconfinement est sur toutes les lèvres et que de nombreux pays assouplissent petit à petit les mesures, la question d'une "seconde vague" d'épidémie de coronavirus se pose.
Mais pour Didier Raoult, ce n'est pas crédible. "L'histoire de rebond, c'est une fantaisie qui a été inventée lors de la grippe espagnole (...). Généralement, ça se passe en une seule courbe. J'ai horreur de prédire, mais cette manière de se construire (courbe en cloche, soit une seule vague, ndlr) est assez usuelle pour les épidémies. Les épidémies ont disparu dans le temps bien avant qu'on ait des moyens pour les contenir. Elles disparaissaient quand même. L'humanité n'est morte d'aucune épidémie, c'est comme ça. Les épidémies commencent, s'accélèrent, culminent - c'est le moment maximal de transmissibilité -, et on ne sait pas pourquoi", dit-il dans une vidéo de l'IHU Méditerranée Infection, l'Institut qu'il dirige.
Alors, s'il dit lui-même que "les prévisions sont à prendre avec précautions", il indique que, selon une étude, 97 % des cas auront déjà eu lieu aux alentours du 7 mai en France. Etude sur laquelle se pose Emmanuel Macron pour organiser le déconfinement et qu'il estime crédible.
Par ailleurs, "le fait qu'il faille 70% de population immunisée pour contrôler l'épidémie, c'est entièrement virtuel, ce n'est pas comme cela que ça se passe", ajoute-t-il. "Les épidémies commencent et s'arrêtent pour des raisons que l'on connaît très mal. L'avenir nous permettra peut-être de mieux comprendre les relations entre l'écosystème et la transmissibilité des maladies infectieuses". Si sa position laisse des questions sans réponses, le professeur Raoult se montre plutôt optimiste.
Seule certitude, les scientifiques et médecins ne s'entendent pas sur la crise du coronavirus, que ce soit sur son évolution, son impact sur la population et sur les moyens pour dépasser la crise.
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