De nouvelles perspectives pour les patientes souffrant de cancer du sein avec métastases hépatiques

Réalisée par le Pr. Donckier, en collaboration avec l’Université de Leuven et une équipe anversoise, une étude parue ce vendredi dans le journal médical NPJ Breast Cancer témoigne de nouvelles observations sur la formation des métastases.

De nouvelles perspectives pour les patientes souffrant de cancer du sein avec métastases hépatiques
©Shutterstock, D.R.

Le développement de métastases est la cause principale de décès par cancer. Dans le cas du cancer du sein, ce sont les métastases hépatiques (qui se sont propagées au foie) qui sont les plus mortelles. "C’est un problème important dans la progression de la maladie et un challenge important dans le traitement de ces patientes”, indique à LaLibre.be le Pr. Vincent Donckier, chef du service de chirurgie à l'Institut Bordet.

Lorsque ces métastases sont localisées uniquement dans le foie, une opération chirurgicale peut être effectuée afin de retirer la partie du foie affectée par celles-ci. “Si l'on enlève chirurgicalement ces métastases, chez certaines de ces patientes, on améliore très significativement la survie”, explique le Pr. Donckier. Dans 20% des cas, soit une minorité, aucune récidive n’est détectée dans les 10 à 15 ans après l’intervention : les patientes peuvent être considérées comme guéries.

Malheureusement, aucun critère ne permet aujourd’hui de déterminer pour quelles patientes la chirurgie sera bénéfique ou non. Car suite à l’opération, une récidive rapide peut parfois être observée, dans le foie ou ailleurs. “Quand on opère ces patientes, une certaine proportion est exposée à une chirurgie inutile. Une chirurgie qui est quand même parfois assez lourde, d’une part, et qui, d’autre part, retarde parfois l’accès à d’autres traitements”, ajoute le Professeur.

En effet, deux formes de métastases se distinguent dans la nouvelle étude parue dans le journal médical NPJ Breast Cancer. Dans la première, les métastases sont entourées par une capsule fibreuse, de type desmoplastique. Dans la seconde, les cellules cancéreuses infiltrent directement le foie.

Ce que l’on a observé, c’est que les patientes qui sont opérées pour des métastases de type encapsulées ont une survie qui est très significativement meilleure que les autres”, commente le professeur. Au contraire, toutes les patientes ayant été opérées pour des formes infiltrantes de métastases ont connu une récidive dans les 20 mois après l’opération. “Cela veut dire qu’elle n’ont pas eu de bénéfices de l’intervention chirurgicale et que, si on avait eu cette information avant, on aurait pu leur éviter cette opération.”

Cette observation pourrait permettre une meilleure sélection des patientes pour la chirurgie. S'il n'est actuellement pas possible de déterminer la forme de métastases lors d'un examen clinique ou radiologique, beaucoup de recherches sont en cours, notamment grâce à l'aide de l'intelligence artificielle.

L’étude permet également de mieux comprendre les différents modes de progression du cancer du sein et, à terme, de développer de nouvelles approches thérapeutiques.

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...