Coronavirus: les Etats-Unis se rapprochent du sombre cap des 500.000 morts, hausse des infections en Allemagne
Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : un point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19 dans le monde.
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Publié le 21-02-2021 à 09h15 - Mis à jour le 21-02-2021 à 21h10
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La pandémie a fait plus de 2,46 millions de morts dans le monde depuis fin décembre, sur plus de 111 millions de contaminations confirmées, selon un bilan établi par l'AFP dimanche à 11H00 GMT. Les Etats-Unis sont le pays ayant enregistré le plus de décès (497.648), devant le Brésil (245.977) et le Mexique (179.797).
Ces chiffres sont globalement sous-évalués. Ils se fondent sur les bilans quotidiens des autorités nationales de santé, sans inclure les réévaluations fondées sur des bases statistiques.
Vaccins: plus de 200 millions de doses
Plus de 200 millions de doses de vaccins ont été administrées dans au moins 107 pays ou territoires, selon un comptage réalisé par l'AFP à partir de sources officielles samedi à 10H00 GMT.
Quelque 45% des injections ont été réalisées dans les pays du G7, qui n'hébergent pourtant que 10% de la population mondiale.
Ses sept membres (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, Allemagne, France, Italie, Japon) ont pris des engagements en faveur d'une meilleure répartition des doses avec les pays pauvres. Ils ont annoncé plus que doubler leur soutien collectif à la vaccination anti-Covid, à 7,5 milliards de dollars, notamment via le programme onusien Covax, piloté par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Le ministère de la Santé en Israël - où la campagne de vaccination est considérée comme l'une des plus rapides au monde - a par ailleurs affirmé samedi que l'injection des deux doses du vaccin Pfizer/BioNTech était efficace à 95,8% contre la contamination par le coronavirus.
Europe
L'Allemagne appelle à la prudence après une hausse des infections
Le ministre allemand de la Santé, Jens Spahn, a exhorté ses concitoyens à la prudence dimanche, en raison de l'augmentation du nombre d'infections au coronavirus, au moment où les écoles se préparent à rouvrir dans le pays. "Le virus ne nous facilite pas la tâche", a affirmé M. Spahn, lors d'un entretien à la chaîne publique allemande ARD. "Nous constatons que les chiffres augmentent à nouveau. C'est ennuyeux et cela crée une certaine incertitude. Par conséquent, nous devons continuer à être prudents, à tester et vacciner", a ajouté le ministre démocrate-chrétien.
L'Allemagne est partiellement confinée depuis novembre, et ces dernières semaines elle a réussi à faire baisser le taux d'infection au coronavirus.
Mais désormais, les chiffres ont atteint un plateau et ces derniers jours, ils ont commencé à légèrement augmenter. Une évolution attribuée à la propagation rapide du variant britannique de la maladie, jugé plus contagieux.
Des experts mettent en garde contre l'arrivée d'une troisième vague dans ce pays, alors même que les 16 Etats régionaux (Länder) qui composent l'Allemagne commencent à relâcher la pression du confinement sur leur population.
Ainsi, à partir de lundi, les écoles et les garderies devraient rouvrir dans dix Länder du pays. L'éducation n'est en effet pas une compétence fédérale en Allemagne et c'est donc à chaque Etat régional de décider du rythme de la réouverture.
De nombreuses écoles prévoient de limiter la taille des classes, d'imposer le port du masque et d'aérer les pièces, mais certains s'interrogent sur le moment choisi.
Selon M. Spahn, il faut trouver un équilibre entre la nécessité de protéger les Allemands contre les souches plus contagieuses du virus et celle de rendre aux enfants une "vie quotidienne normale".
L'impact de la réouverture des écoles sera surveillé de près avant de passer aux étapes suivantes du déconfinement, a-t-il ajouté.
"Une fois les écoles et les garderies rouvertes, des millions de personnes supplémentaires feront des déplacements. Nous devons voir quelle différence cela fait en ce qui concerne les variants", a-t-il poursuivi. "Nous ne pouvons pas faire de fausses promesses" concernant d'autres assouplissements, a-t-il dit.
M. Spahn et les ministres de la Santé des 16 Etats régionaux doivent se réunir lundi pour discuter de la possibilité de vacciner en priorité les enseignants et les personnes s'occupant des enfants.
Si c'est le cas, le personnel enseignant passera du groupe 3 au groupe 2 des personnes à vacciner en Allemagne, ce qui les placera en tête de liste, une fois que la plupart des personnes âgées vivant dans des maisons de retraite auront été vaccinées.
Dimanche, l'Allemagne a dénombré 7.676 nouveaux cas, ce qui porte le total de personnes infectées depuis le début de la pandémie à plus de 2,3 millions.
Plus de 67.000 personnes sont décédées à cause du virus en Allemagne, selon l'Institut de veille sanitaire Robert Koch.
Londres promet une première dose pour tous
Le Premier ministre britannique Boris Johnson promet que tous les adultes recevront une première dose de vaccin d'ici fin juillet et tous les plus de 50 ans d'ici mi-avril. A ce jour, un quart de la population britannique a reçu la première dose de vaccin, mais moins d'1% de la population a reçu la deuxième dose.
M. Johnson doit annoncer lundi au Parlement sa feuille de route pour un déconfinement qu'il souhaite "prudent et progressif".
L'Italie inquiète face aux variants et aux attroupements du week-end
L'inquiétude est montée d'un cran ce week-end en Italie face à la propagation des variants du coronavirus et aux attroupements dans les grandes villes, favorisés par une météo particulièrement clémente.
"Je suis inquiet évidemment. Le regain des contagions est due en grande partie au variant anglais", a estimé Massimo Galli, l'un des plus éminents virologues italiens, qui exerce à l'hôpital Sacco de Milan, dans un entretien au quotidien romain Il Messaggero.
"Pour être honnête, toutes les données vont dans la direction de l'augmentation des nouveaux cas", a-t-il ajouté.
En dépit de l'appel à "rester chez soi" lancé vendredi par l'Institut supérieur de la santé (ISS), l'organisme chargé de conseiller le gouvernement dans la lutte contre le Covid, des foules se sont déversées dans les rues, parcs et fronts de mer de plusieurs villes italiennes pour profiter du temps particulièrement ensoleillé et clément régnant ce week-end sur la péninsule.
La ville de Naples a réagi en fermant une partie de son front de mer, pris d'assaut par les habitants, tandis que les plages et bars d'Ostie, la localité balnéaire la plus proche de Rome, était elle aussi envahie par les badauds.
Dans le centre historique de la capitale, la Via del Corso, l'une des principales artères commerçantes, a été fermée. Même scènes d'attroupements le long des Navigli, les canaux du centre de Milan.
Dimanche, face à la progression des variants, trois régions italiennes classées "jaune" (risque modéré) sont passées officiellement en "orange", (risque moyen): l'Emilie-Romagne (région de Bologne, nord), la Campanie (région de Naples, sud), et la petite région de Molise (centre).
Au total neuf régions sur une vingtaine sont classées "orange", toutes les autres étant "jaune". Le passage en "orange" implique notamment des limitations drastiques aux déplacements hors de sa propre commune et la fermeture au public des bars et des restaurants, qui dans les régions "jaune" peuvent accueillir des clients jusqu'à 17H00 GMT .
En outre, certaines régions ont créé des zones "rouge" (risque élevé) dans certaines parties de leur territoire, comme l'Ombrie (centre), le Haut-Adige (nord) et le Latium (région de Rome), qui a ainsi décidé d'isoler les communes de Colleferro et Carpineto Romano, situées aux portes de la capitale italienne, "à cause de la forte incidence et de la présence du variant anglais".
L'Italie a enregistré samedi 14.931 nouveaux et 251 décès. Depuis le début de pandémie, le bilan est de 2,9 millions de cas et 95.486 morts.
Un troisième vaccin enregistré en Russie
La Russie a enregistré son troisième vaccin, baptisé "Kovivak" et conçu par le Centre Tchoumakov de Moscou. Cet enregistrement est l'étape préalable à la phase finale des essais cliniques, mais le gouvernement compte, sans attendre les conclusions de ces essais, mettre en circulation 120.000 doses dès la mi-mars.
Le pays a déjà enregistré les vaccins Spoutnik V, en août, et EpiVacCorona, en octobre.
France: la Moselle, zone à haut risque ?
La Moselle (nord-est de la France), déjà classée "zone à risque" par l'Allemagne, pourrait monter d'un cran, en étant considérée comme "zone à forte incidence", voire "zone touchée par les variants du virus", lors d'une réunion prévue lundi autour de la chancelière Angela Merkel, selon le groupe de presse régional Funke.
Si cela se concrétisait, Berlin pourrait exiger à toute personne entrant sur son territoire en provenance de ce département frontalier de présenter un test négatif de moins de 48 heures maximum.

La Roumanie vaccine les sans-abri
Près de 300 sans-abri ont reçu des injections en Roumanie, l'un des premiers pays d'Europe, avec le Danemark, à s'attaquer à l'immunisation de cette catégorie vulnérable. "Ces personnes sont parmi les plus exposées au risque de contamination. Pour la plupart d'entre elles, respecter les gestes barrière est difficile", selon le secrétaire d'Etat à la Santé Andrei Baciu.
Amérique
Les Etats-Unis
Le pays se prépare à franchir le sombre cap des 500.000 morts du Covid-19, au moment où nombre d'indicateurs, au premier rang desquels le rythme des vaccinations, offrent de vraies lueurs d'espoir.
"C'est terrible, c'est horrible", a réagi dimanche l'immunologue Anthony Fauci, conseiller de Joe Biden, à l'évocation de ce palier macabre.
"Nous n'avons rien connu de tel depuis plus de 100 ans, depuis la pandémie de 1918", a-t-il rappelé sur CNN. "C'est quelque chose qui restera dans l'histoire. Dans des décennies, les gens parleront encore de ce moment où tant de gens sont morts".
Selon les chiffres de l'université Johns Hopkins qui fait référence, le décompte s'élevait dimanche matin à un peu plus de 497.000 morts.
Le premier mort du Covid-19 aux Etats-Unis avait été annoncé il y a un an, le 29 février 2020.
Il s'était passé environ trois mois avant que le pays ne franchisse la barre des 100.000 morts.
Le seuil des 400.000 décès avait été dépassé en janvier, à la veille de l'investiture de Joe Biden, qui a fait de la lutte contre la pandémie la priorité absolue de son début de mandat.
"500.000! C'est près de 70.000 de plus que tous les Américains morts pendant la Seconde Guerre mondiale, sur une période de quatre ans", a souligné vendredi le locataire de la Maison Blanche.
"Tout ce chagrin...toute cette peine...toute cette douleur...", a-t-il ajouté.
Canada : tests de dépistage à la frontière
Le Canada, inquiet de la progression des variants du Covid-19, imposera à compter du lundi 22 février des tests de dépistage à sa frontière terrestre avec les Etats-Unis, actuellement accessible uniquement pour les déplacements "essentiels", a annoncé Ottawa samedi.
Scandale en Argentine
Le ministre de la Santé argentin, Ginés González García, a démissionné à la demande du président Alberto Fernandez, après des révélations selon lesquelles il proposait à ses amis de se faire vacciner au ministère sans prendre rendez-vous dans un hôpital.
Un scandale similaire a éclaté au Pérou, autour de la vaccination en toute discrétion de 487 personnalités, parmi lesquelles un ex-président, deux ministres, des fonctionnaires, des universitaires, des hommes d'affaires et le nonce apostolique, avant même le début de la campagne.
Océanie
L'Australie commence à vacciner
Après la Nouvelle-Zélande samedi, c'est au tour de l'Australie de commencer sa campagne de vaccination ce dimanche. Des membres du gouvernement australien ont été parmi les premiers à recevoir une dose du vaccin, dans le but de renforcer la confiance de la population.
Cette opération intervient au lendemain de manifestations contre la vaccination ayant rassemblé des milliers de personnes. Selon une enquête de l'Australian National University, près de 22% des Australiens n'envisagent pas de se faire vacciner.
Afrique
L'OMS exhorte la Tanzanie à agir
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle la Tanzanie à prendre des mesures pour protéger ses citoyens, mais aussi les populations des pays visités par des Tanzaniens, alors que le président tanzanien John Magufuli n'a de cesse de minimiser la dangerosité du coronavirus.
Ces dernières semaines, le pays est frappé par une vague de décès officiellement attribués à des pneumonies.