Coronavirus : la France intensifie ses conrtrôles, Moscou se défend de "mener une guerre", "Un génocide" au Brésil, selon Lula
Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants: un point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19 dans le monde.
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Publié le 26-03-2021 à 07h01 - Mis à jour le 26-03-2021 à 16h54
La pandémie a fait au moins 2.745.337 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan de l'AFP à partir de sources officielles jeudi.
Les Etats-Unis sont le pays qui compte le plus de morts avec 546.352 décès, devant le Brésil (303.462), le Mexique (199.627), l'Inde (160.692) et le Royaume-Uni (126.382).
Ces chiffres sont globalement sous-évalués. Ils se fondent sur les bilans quotidiens des autorités nationales de santé, sans inclure les réévaluations fondées sur des bases statistiques.
Moscou se défend de "mener une guerre"
La tension est encore montée vendredi autour de la vaccination contre le Covid-19, la France accusant la Russie et la Chine d'utiliser leurs vaccins comme outils de propagande, tandis que l'Union européenne, confrontée à des difficultés d'approvisionnement, se dit prête à bloquer les exportations d'AstraZeneca.
"La Chine, la Russie mènent une politique d'influence par le vaccin", a déclaré vendredi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
Le président Emmanuel Macron avait déjà évoqué jeudi, à l'issue d'un sommet européen virtuel, "une guerre mondiale d'un nouveau genre", et les "attaques" et "velléités de déstabilisation - russes, chinoises - d'influence par le vaccin".
La Russie a réfuté vendredi ces critiques. "Nous ne sommes absolument pas d'accord (avec les accusations) disant que la Russie et la Chine utilisent la pandémie du coronavirus et la problématique des vaccins comme des outils d'influence", a estimé vendredi Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe.
"Génocide" au Brésil, selon Lula
La pandémie a fait au moins 2,756 millions de morts dans le monde depuis fin 2019, selon un comptage de l'AFP vendredi. Les contaminations au coronavirus ont continué d'accélérer dans le monde cette semaine, même si elles restent beaucoup moins nombreuses qu'en début d'année.
Le Brésil, pays ayant enregistré le plus grand nombre de nouvelles contaminations cette semaine, et deuxième Etat le plus endeuillé dans le monde derrière les Etats-Unis avec plus de 300.000 morts, a détecté jeudi pour la première fois plus de 100.000 nouveaux cas de Covid-19 en 24 heures.
Face à cette situation, l'ex-président brésilien Lula a estimé que l'actuel chef de l'Etat Jair Bolsonaro devrait "s'excuser" s'il "avait un peu de grandeur" pour sa gestion de la pandémie, "le plus gros génocide" de l'histoire du Brésil.
Bientôt un vaccin anticovid "100% brésilien"
L'institut Butantan de Sao Paulo a annoncé vendredi le développement d'un vaccin "100% brésilien" contre le coronavirus, avec 40 millions de doses prévues d'ici la fin de l'année et les premières injections dès juillet, dans ce pays où la vaccination avance lentement.
"Les résultats des tests pré-cliniques ont été excellents", a assuré en conférence de presse Dimas Covas, directeur de cet institut public qui dépend du gouvernement de l'Etat de Sao Paulo.
Le Butantan doit déposer prochainement une demande à l'agence régulatrice Anvisa pour une autorisation des tests cliniques à partir du mois d'avril.
Le vaccin, qui s'appellera "ButanVac", sera "développé et produit entièrement au Brésil, sans la nécessité d'importation des principes actifs", a expliqué le gouverneur de Sao Paulo Joao Doria.
La France intensifie ses contrôles
Les contrôles vont "s'intensifier dès ce jour", dans les "gares, aéroports et péages routiers", tout en "poursuivant les contrôles de respect des gestes barrières" pour lutter contre le Covid-19, a indiqué vendredi Matignon. Ces mesures, annoncées par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin lors d'une réunion avec le Premier ministre Jean Castex, interviennent alors que la situation épidémique est "critique avec l'entrée en action de la troisième vague et la prédominance du variant britannique". "Une course contre la montre est engagée", a souligné Matignon dans un communiqué.
Le chef du gouvernement réunissait les préfets et directeurs généraux des Agences régionales de santé (ARS) des 19 départements faisant l'objet de mesures renforcées, pour un point de situation détaillé.
M. Castex a estimé lors de cette réunion que "plus que jamais, nous avons besoin de l'État, quoi que l'on fasse et quoi que l'on en dise", ajoute le communiqué.
Depuis que la Nièvre, le Rhône et l'Aube ont rejoint la liste jeudi, 19 départements sont soumis à des mesures de "freinage renforcé" de l'épidémie: pas de déplacements à plus de 10 km sans dérogation, pas de sortie de la région sans motif impérieux, de nouveaux commerces fermés et des demi-classes en lycée.
"Ces semaines qui viennent seront difficiles, nous prendrons toutes les mesures utiles en temps et en heure et il n'y a à mes yeux aucun tabou", a averti le président de la République Emmanuel Macron, tard jeudi soir après un Conseil européen en visioconférence.
L'Allemagne va renforcer les contrôles sanitaires à la frontière avec la France
L'Allemagne va renforcer les contrôles sanitaires pour les voyageurs arrivant de France, avec "tests obligatoires" et "contrôles aléatoires", a annoncé vendredi le chef de la diplomatie française. "L'explosion de la pandémie en Allemagne va plus vite que ce qu'ils ne pensaient et donc ils vont renforcer les tests sanitaires à l'entrée du territoire allemand en raison de l'extension de la pandémie en ce moment en France", a déclaré Jean-Yves Le Drian sur la radio France Info. "Cela veut dire des contrôles aléatoires sanitaires plus renforcés que ce qui existait jusqu'à présent, avec tests obligatoires et quarantaine conseillée", a précisé le ministre.
Pour les travailleurs frontaliers, des discussions sont en cours avec les régions concernées pour "essayer d'adapter le mieux possible (ces mesures) et faire en sorte que ces salariés soient le moins pénalisés possible". "Mais il y aura obligation de tests sanitaires", a-t-il noté.
L'Allemagne va classer la France en zone à haut risque face à la pandémie de Covid-19, a annoncé jeudi soir la chancelière Angela Merkel. Cette décision devrait intervenir dès vendredi et être annoncée par l'institut de veille sanitaire national RKI, selon le quotidien allemand FAZ. Jusqu'ici, seul le département frontalier de la Moselle est classé par l'Allemagne en zone à haut risque.
Une telle mesure entraîne d'importantes restrictions de circulation, allant de l'obligation de présenter un test négatif à l'entrée sur le territoire allemand, à la mise en quarantaine pendant 10 jours, voire à l'imposition de contrôles stricts aux frontières. De tels contrôles ont été mis en place par l'Allemagne tout dernièrement avec la Pologne, et avant cela avec la République tchèque et le Tyrol autrichien. En revanche la Moselle, département frontalier des régions allemandes de Sarre et Rhénanie-Palatinat, est soumise à un régime plus souple de contrôles aléatoires et de tests antigéniques pour les travailleurs frontaliers.
Mme Merkel avait laissé entendre jeudi soir que la France dans son ensemble pourrait bénéficier de ce traitement de faveur, et éviter des contrôles aux frontières stricts, même si son territoire est classé en zone d'incidence élevé dans son intégralité.
Vaccins: accord prochain UE/Royaume-Uni
L'UE et Londres pourraient parvenir à un accord dès samedi sur l'approvisionnement en vaccins anti-Covid, source de vives tensions, après un durcissement du contrôle par l'UE des exportations de doses produites sur son sol, a estimé jeudi le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.
USA: 200 millions d'injections en 100 jours
Le président américain Joe Biden a fixé l'objectif de 200 millions de doses de vaccin injectées lors de ses 100 premiers jours à la Maison Blanche, soit d'ici la fin du mois d'avril.
Aide américaine de 15 millions de dollars aux Palestiniens
Les Etats-Unis ont annoncé jeudi une aide de 15 millions de dollars afin d'aider les Palestiniens à faire face à la pandémie de Covid-19, au moment où Israël est critiqué pour ne pas avoir déployé de plus grands efforts en vue de faire parvenir des vaccins dans les territoires occupés.
Covid: Macron juge qu'une relance européenne plus vigoureuse sera nécessaire
Le président français Emmanuel Macron a estimé jeudi que l'Europe devra "améliorer" et "compléter" sa réponse économique et budgétaire à la crise du Covid-19 afin que la relance soit "plus vigoureuse" et ne diverge pas trop de celle des Etats-Unis.
Le Kenya annonce l'isolement de Nairobi et la fermeture des écoles face au Covid-19
Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé vendredi l'isolement de Nairobi et de quatre autres comtés voisins vis-à-vis du reste du pays, ainsi que la fermeture des écoles, face à la troisième vague de contaminations au Covid-19. Annonçant une série de mesures drastiques, qui rappellent celles du deuxième trimestre 2020, le président a précisé que le taux de positivité des tests était passé de moins de 3% fin janvier à environ 20% actuellement. A elle seule, la capitale totalise près de 60% des cas recensés.
Le Mexique a franchi la barre des 200.000 morts
Le Mexique, troisième pays le plus endeuillé après les Etats-Unis et le Brésil, a franchi jeudi la barre des 200.000 morts du Covid-19, un peu plus d'un an après le début de l'épidémie dans ce pays, a annoncé un haut responsable mexicain de la santé.
L'Allemagne prête à utiliser le vaccin russe s'il est autorisé
L'Allemagne a réaffirmé vendredi être prête à utiliser le vaccin russe Spoutnik V afin de combattre l'épidémie de Covid-19, à la seule condition qu'il soit approuvé par l'Agence européenne des médicaments (EMA).
"Une approbation par l'EMA - qui n'a pas encore eu lieu - donnerait à l'Europe la possibilité d'utiliser Spoutnik dans les campagnes de vaccination, ce qui serait également à envisager pour l'Allemagne", a déclaré le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert qui n'a pas voulu commenter les accusations de la France, qui voient dans ce vaccin un outil de "propagande".